LEGO Ninjago : Le jeu vidéo, car c'est son nom officiel, était sorti en 2011 avec pour mission de perturber un peu l'ordre en place. Jusqu'alors, et sauf rares exceptions, les jeux LEGO s'inspiraient tous de films ou de licences populaires (Seigneur des Anneaux, Star Wars, Harry Potter...). Ninjago, lui, prenait la direction opposée, sous la forme d'un petit jeu d'action matiné de STR. Bon, très léger, le STR, mais quand même ! Il y avait de l'idée... mais pas beaucoup plus. Avec LEGO Ninjago : Nindroïds, la marque danoise retente le coup. Résultat des courses : un jeu un peu plus sexy, mais pas forcément plus fun.
C'est dans les plus vieilles casseroles...
Ce nouvel opus réutilise avec un certain succès la recette maintenant connue et éprouvée de tous : Nindroïds, comme LEGO Marvel Super Heroes ou plus récemment LEGO Le Hobbit, est un jeu d'action dans lequel le joueur aura à traverser des niveaux en tabassant tout ce qui lui passe sous le nez. Bien entendu, on retrouve les habituelles phases de plates-formes et les quelques simili puzzles vous demandant d'inspecter le décor et de créer, à partir de briques, un pont, une échelle... Jusque-là, rien de bien neuf, me direz-vous. Et effectivement, c'est un peu là l'une des faiblesses de ce Ninjago Nindroïds : à aucun moment il ne nous surprend ! Tout cela, on l'a déjà fait dans les autres jeux LEGO... et en mieux. Mais ce serait sans doute moins agaçant si le jeu nous prenait un peu moins pour des crétins.
Trop simple... ou destiné aux plus jeunes ?
Vous le comprendrez très vite, Nindroïds n'est pas un titre compliqué. Oh non, vraiment pas. La progression est très, très linéaire, chaque micro-énigme vous est pointée du doigt et, en définitive, vous n'avez pas grand-chose à faire, sinon aller là où on vous le dit, pour appuyer sur un bouton. Certains me diront « oui, comme dans tous les jeux LEGO de ce genre, quoi ». Oui, certes, seulement les niveaux de Nindroïds sont assez petits, les zones à couvrir sont franchement maigrichonnes et, finalement, on se demande même pourquoi les développeurs se sont embêtés à implanter ces « énigmes » si c'est pour les résoudre à notre place... Et que dire de la fâcheuse tendance qu'ont nos ennemis à nous tailler en pièces (c'est le cas de le dire), alors que manifestement cela ne sert à rien ? A peine mort, le joueur revient à la vie, là où il s'était écroulé, sans aucun malus constatable. Alors il y a bien quelques objectifs secondaires et vos décès peuvent les affecter, mais sinon ? De là, une certitude : LEGO Ninjago : Nindroïds a été pensé et conçu pour les plus jeunes gamers.
Un peu de variété
Au cours de l'aventure que vous aurez à vivre (et dont l'un des événements marquants vous est spoilé directement dans la petite notice du jeu, sympa !), nos sympathiques héros auront la possibilité de piloter divers engins, ce qui a le mérite de diversifier un peu le gameplay. Robots, motos, avions... tout le répertoire y passe. L'idée n'est pas franchement originale et en plus de cela, ces phases ne sont pas aussi fun qu'on le souhaiterait. Le robot géant ne peut pas bouger en même temps qu'il envoie des missiles, l'avion ne peut bouger que de droite à gauche, et l'hélicoptère... je préfère ne pas en parler. Donc la variété, ok, c'est très bien. Seulement il faudrait que cela soit un peu plus amusant, parce qu'en dehors des joueurs de MOBA, personne n'aime spammer une touche en boucle pour compléter une mission. Et puisqu'il s'agit de ninjas, on aurait aimé avoir droit à quelques missions d'infiltration. Toutes simples, bien entendu, mais cela aurait apporté un léger plus au jeu. Parce que non, pénétrer dans un immeuble par la grande porte, et zigouiller tout ce qui passe à portée de main, ce n'est pas s'infiltrer. Ou alors je n'ai pas compris la définition du terme.
Techniquement plus abouti
D'un point de vue technique, le premier Ninjago était... allez, soyons honnêtes, ce n'était franchement pas terrible. Pas bon du tout, même. Nindroïds rattrape plutôt bien le coup. Alors oui, il va falloir vous habituer aux néons et au métal froid qui constituent une bonne partie de la ville de Ninjago. Et on se demande assez rapidement pourquoi l'on parle ici de ninjas, alors que l'on a manifestement plutôt affaire à des Power Rangers nouvelle génération, plus adeptes des lance-missiles et des gros mechas, que du kunai et des nuages de fumée. Reste que les graphismes sont plus que corrects, que certains effets de lumière sont très sympas, et qu'en termes de maniabilité, le jeu répond très bien. On regrettera quand même que le système d'esquive ne soit pas plus précis, mais dans l'ensemble, Nindroïds est assez agréable à prendre en main.
Points forts
- L'humour LEGO, toujours aussi appréciable
- Les cinématiques sont plutôt bien réalisées
- Un jeu adapté aux plus jeunes
- Un gameplay peu original mais efficace
- On peut toujours utiliser les objectifs secondaires pour gonfler un peu la difficulté du jeu
Points faibles
- Beaucoup trop assisté...
- ... et trop répétitif
- Les phases en véhicules sont loupées, globalement
- Les respawns sont parfois un peu idiots
- Soyons honnêtes : on s'ennuie vraiment si l'on a plus de 12 ans
Il y a du mieux pour ce nouveau LEGO Ninjago. Plus abouti techniquement, le jeu pèche principalement par son côté répétitif, avec un gameplay simpliste à l'extrême et, disons-le clairement, un scénario franchement peu inspiré. Le reste tient la route, et le jeu devrait se faire une place dans la ludothèques des plus jeunes joueurs, amateurs de shurikens et de petites briques. Néanmoins, et même lorsque l'on vise un public moins exigeant, il y a un minimum à assurer. Les développeurs ne peuvent pas, et ne doivent pas, se reposer uniquement sur la marque LEGO pour vendre leur jeu...