Un héros en jupette. Des dieux et des créatures mythologiques à affronter. Les ambitions sont claires : Vivid Games (Real Boxing) souhaite imposer Godfire comme le God of War du mobile. Attention à ne pas viser trop haut.
Godfire s'ouvre par une impressionnante cinématique. Une entrée en matière qui en jette et présente brièvement le pitch. Dans un élan héroïque, Prometheus est parvenu à dérober l'étincelle des dieux dans le but de la partager avec le reste de l'humanité. Hélas pour lui, le plan ne tourne pas comme prévu, et il se retrouve désormais à devoir batailler pour tracer son chemin face aux nombreuses hordes d'ennemis au service des dieux. A deux ou trois détails près, voilà globalement sur quoi reposent les sept actes de Godfire – un scénario raconté avec maladresse et qui finit de toute façon par s'effacer devant le côté action qui prend ses droits dès le départ. Signalons toutefois que l'histoire se coupe très brutalement à la fin du septième acte avec la promesse de voir arriver plus tard deux nouveaux chapitres pour (peut-être) clore la saga de Prometheus. Nous ne savons pas si ces chapitres seront payants…
L'évolution, c'est long…
En tant que jeu d'action, Godfire affiche de grandes ambitions et propose tout un système d'évolution du personnage basé en partie sur l'expérience reçue, en partie sur l'amélioration de l'équipement. Si d'un côté, le héros évolue régulièrement à la fin de chaque niveau, récupérant au passage de nouveaux combos, il obtient aussi des points qu'il peut dépenser pour augmenter sa santé, la force de ses coups, sa défense, ou la violence de ses exécutions. Des points peuvent également être utilisés pour faire progresser l'équipement. Le système n'est pas très clair de prime abord, et se montre inutilement complexe. D'autant qu'il ne semble finalement se destiner qu'aux joueurs experts souhaitant terminer l'aventure plusieurs fois en difficulté accrue. En effet, la progression du héros est à peine entamée lorsque l'aventure se termine une première fois… Pour ajouter une couche de trouble au système d'évolution, il convient de préciser que certaines pièces d'équipement doivent d'abord être trouvées dans les niveaux, puis analysées en dépensant de l'argent virtuel avant de finalement pouvoir être utilisées.
Le confort a un prix
L'argent, parlons-en puisque tout semble fait pour que vous remettiez la main au portefeuille même après avoir déjà dépensé plusieurs euros à l'achat du jeu. Si vous gagnez de l'argent virtuel au fil des niveaux, le pécule ne cesse de diminuer que ce soit en analysant l'équipement ou en payant pour ressusciter son héros sans avoir à revenir au dernier point de contrôle. Comme un signe fort, le retour à un checkpoint ne rend pas de santé, vous repartez simplement avec la santé que vous aviez en atteignant ce point de passage alors que la résurrection, elle, fait remonter toute la santé et vous remet en jeu à l'endroit précis de votre chute. Autrement dit, vous pouvez choisir de ne pas payer et de repartir de plus loin avec moins de vie, ou de payer et de continuer comme si de rien n'était. En clair, le jeu fait tout pour vous pousser à vider votre porte-monnaie virtuel en faisant miroiter en parallèle les microtransactions pour réalimenter votre pactole. Le système n'est pas forcément envahissant, mais il est suffisamment agaçant pour être signalé.
Beau mais creux
En marge de cela, Godfire affiche de réelles qualités, à commencer bien sûr par sa réalisation de haute volée. Autant le préciser tout de suite, il faut s'attendre à de fréquents ralentissements sur iPhone 4S et carrément oublier le jeu avec un appareil plus ancien. En dehors de ces considérations techniques, Godfire affiche donc de très jolis environnements qui rendent justice à la direction artistique. Nous montrerons quelques réserves sur les personnages et les créatures au design bien plus classique. Classique est aussi le terme qui convient au gameplay puisque d'un bout à l'autre des sept actes, nous ne faisons que marteler la touche d'action en utilisant de temps en temps l'icône de défense. A de rares exceptions près, dont les affrontements contre les boss, le bourrinage fonctionne à merveille et permet d'avancer dans les niveaux sans accroc, sans subtilité, et au final, sans réel plaisir. En montant le niveau de difficulté, les joueurs devront un peu plus miser sur les esquives à effectuer grâce au stick virtuel. A ce sujet, il est regrettable qu'en mode "Combat", Prometheus ne puisse que rouler pour se déplacer. On ressent parfois le besoin de se replacer manuellement, ce qui n'est hélas pas possible.
Pour synthétiser un peu toutes ces pensées, l'aventure Godfire laisse juste une impression quelconque. Pas exceptionnellement bon, ni forcément mauvais non plus, le titre se laisse jouer, mais l'envie n'est pas spécialement là pour recommencer l'épopée en difficulté supérieure. C'est dommage puisque c'est justement là-dessus que les développeurs semblaient miser le plus pour justifier le système d'évolution.
Points forts
- Réussite technique
- Beaucoup de secrets à découvrir…
Points faibles
- Système d'évolution mal fichu
- … des secrets réservés aux joueurs ayant le courage de recommencer le jeu
- Narration mal maîtrisée
- Les microtransactions jamais bien loin
Godfire a tout du blockbuster avec ce que cela implique de bon, comme de mauvais. Véritable réussite technique, le titre est aussi alourdi par un système d'évolution inutilement complexe, et complètement inutile, puisque l'on passe le plus clair de son temps à matraquer la touche d'action, sans vraiment y réfléchir. En d'autres termes, le spectacle est assuré, mais on ne peut s'empêcher de trouver le temps long durant le show.