Pour ceux qui seraient tombés sur ce test par accident, ou par curiosité, et qui ne sauraient pas ce qu'est la NASCAR, figurez-vous qu'il s'agit simplement d'une discipline de sport automobile qu'affectionnent particulièrement nos amis américains. Vous-même avez peut-être déjà vu, sans le savoir, des extraits de course, des « highlights » comme on dit là-bas. La plupart du temps, il s'agit de crashs, particulièrement violents en NASCAR puisque souvent les concurrents sont regroupés en pelotons serrés, à plus de 250 km/h. Entre ça et l'épisode de South Park « Pauvre et Stupide » dans lequel Cartman explique que la NASCAR n'intéresse que les gens... pauvres et stupides, et qu'il suffit de savoir tourner à gauche pour être pilote, les Européens ont droit à un portrait assez limité de ce qu'est réellement ce noble sport. Pour ma part, j'ai été très surpris, lorsque, la semaine dernière, j'ai trouvé le jeu sur mon bureau. Connaissant un peu ces courses, j'avais pensé qu'il s'agissait d'un jeu de gestion, dans lequel il faudrait gérer son écurie, ses pilotes... plutôt qu'un jeu de course dans lequel le joueur ne ferait que tourner en rond pendant de longues heures. Oui parce que voilà, les circuits de NASCAR sont ovales, et les pilotes doivent généralement accomplir 500 tours pour remporter la course. Pour un jeu de course, l'intérêt aurait été assez limité... Seulement, je n'ai aucune compétence en termes de jeu de gestion. Pourquoi m'avait-on confié ce test ? Tout inquiet, j'ai donc fait quelques recherches sur le titre en question, et oh, surprise, NASCAR '14 est bel et bien un jeu de course. Damned.

Du contenu officiel qui va plaire aux fans

La force principale du jeu, c'est bien ça : on retrouve tous les pilotes et toutes les voitures de la saison précédente, mais également toutes celles de la saison en cours. Les fans vont donc pouvoir s'en donner à cœur joie, puisque le soft est extrêmement fidèle à la discipline originale, et à son ambiance. Sans compter le mode Carrière et le pilote que l'on va créer et incarner, il y a au total 43 pilotes différents, chacun disposant de deux, trois ou même quatre véhicules. Tous ayant vraiment existé, ou étant toujours utilisés. Pour les courses, c'est un peu la même chose, puisque l'on retrouve les 23 circuits officiels, 21 ovales et 2 courses plus classiques. D'ailleurs, petite précision, NASCAR '14 ne met en scène "que" les Sprint Cup Series, en gros la première division de la NASCAR. Ce qui offre déjà pas mal de contenu. De ce point de vue là donc, le jeu est une belle réussite et les fans devraient être pleinement satisfaits.

De nombreux modes de jeu

Là encore, c'est bien vu de la part de Eutechnyx qui propose pour son titre un paquet de modes de jeu. Le mode Carrière est sans doute le plus intéressant, puisqu'il vous permet de créer un nouveau pilote, que vous allez incarner, et qui aura donc à gravir les échelons au sein de la Sprint Cup, en luttant face aux meilleurs. La personnalisation et les réglages de votre véhicule sont un des points forts de ce mode : vous avez la possibilité, via un éditeur plutôt bien fait, de changer l'aspect visuel de votre véhicule, en choisissant peintures, stickers et j'en passe. Moi qui aime pouvoir personnaliser mes bagnoles, et mes avatars de manière générale, je n'ai pas été déçu. Les amateurs de mécaniques bien réglées ne sont pas mis de côté puisque vous aurez également la possibilité de passer la tête sous le capot pour accomplir différents réglages, et ce, à chaque course.

Ceux qui préfèrent incarner de vrais pilotes pourront le faire, puisqu'en mode « Un joueur », il est possible de faire simplement des courses, en incarnant Jeff Gordon, Dale Eanhardt Jr, Kevin Harvick et les autres, ou même de faire une saison entière, à leur place. C'est donc l'occasion de refaire l'histoire, pour ceux dont le pilote préféré n'a pas atteint la place espérée. D'ailleurs le mode Higlight va dans ce sens puisque vous avez la possibilité de revivre de grands moments de la saison passée, en suivant des objectifs précis. Ce qui n'est franchement pas simple ! Les débutants seront, comme dans le reste du jeu, confrontés à un niveau de difficulté pas piqué des hannetons, principalement parce que comme d'autres sports mécaniques, les courses NASCAR sont très techniques. Compter sur la simple puissance de son moteur ne suffira pas, loin de là. Pour se venger, le joueur pourra se rabattre sur le multijoueur et punir ses petits camarades, en ligne ou en écran splitté. Là encore, de nombreuses options sont disponibles, on regrettera simplement que les serveurs soient un peu vides aux heures françaises. Notez également qu'en écran splitté, le framerate a tendance à méchamment se péter la margoulette, parce que oui, techniquement, le jeu est critiquable à bien des endroits. J'y reviendrai plus tard.

S'endormir au volant, un danger...

Le sous-titre est sans doute un peu cruel, mais c'est la sensation qui émerge rapidement après quelques heures... même pas, quelques minutes de jeu. A n'en pas douter, les amateurs de NASCAR trouveront là leur bonheur, mais les autres ? Imaginez-vous tourner en rond, pendant de très, très, très longues minutes, avec comme seules actions le fait de devoir tourner à gauche, accélérer et freiner. D'ailleurs à ce propos, je ne sais pas comment sont réglés les freins de ces voitures, mais je n'ai rarement ressenti autant de rien en utilisant le frein dans une voiture virtuelle. Lancée à presque 300 km/h, on pourrait s'attendre à ce que les coups de frein soient particulièrement violents, surtout une fois les bonnes options activées. Et... non. La vitesse diminue mollement, sans doute pour que les sensations en virages ne se sentent pas seules. Parce que même dans les virages, on s'ennuie, et on s'agace, parce que la voiture ne tourne pas ou très peu. C'est frustrant, tant on a parfois l'impression de piloter un TGV. D'autant plus que lors de vos premières courses, vous serez vite largué par le peloton, et serez condamné à tourner en rond, seul. C'est bien plus amusant lorsque vous êtes avec tous les autres, portières contre portières, pare-chocs contre pare-chocs.

Des crashs qui manquent de pêche

Sur les contacts, la voiture est autrement plus réactive, ce qui est appréciable. En revanche, la NASCAR est connue pour ses accidents violents, et pour le coup j'ai été assez déçu. Si l'ennui que je mentionnais juste au-dessus est tout à fait personnel, et que je ne doute pas un instant que les amateurs et fans s'amuseront beaucoup, je pense franchement qu'un vrai effort aurait dû être fait dans la gestion des chocs, et la mise en scène des crashs. Parce qu'ici, ils font quand même beaucoup de peine. Quand on voit ce qu'on arrivait à faire, il y a plus de 10 ans, sur les premiers Burnout par exemple... les crashs de NASCAR '14 font plutôt penser à un accident de chariot au rayon des produits laitiers, un jour de promotions. La physique du jeu y est certes pour quelque chose, mais l'on aurait également apprécié un petit effort de mise en scène, avec pourquoi pas des petits ralentis ciblés. C'est assez secondaire, mais cela aurait permis de rythmer des courses qui sont trop souvent hachées par les accidents. Parce qu'en NASCAR, la course est ralentie dès qu'un véhicule est accidenté. Une voiture de service force tout le monde à freiner, et on attend que tout soit déblayé. Ce qui se traduit, dans le jeu, par une coupure nette, avec divers tableaux de stats, puis la reprise de la course. C'est franchement longuet... mais là encore, ça pourrait plaire aux fans, puisque c'est assez proche de la réalité.

Techniquement perfectible, mais alors, vraiment

La vraie mauvaise nouvelle, c'est surtout que le jeu fait peine à voir. Mes yeux ont rarement autant saigné qu'après une heure de jeu sur NASCAR '14. Alors certes, les véhicules sont plutôt bien modélisés, mais... c'est bien tout. Les courses sont plombées par l'aliasing, un clipping parfois ahurissant, et une distance d'affichage franchement mauvaise. En passant à côté des gradins, vous verrez le public prendre forme (mais en restant moche, y a une forme de constance), des poteaux clignoter en apparaissant / disparaissant... et surtout, le flou terrible qui semble frapper votre œil dès lors que vos adversaires sont à plus de deux mètres de vous : les couleurs se brouillent, les logos sont illisibles... Non, sincèrement, c'est vilain. Et je ne suis pas loin de penser que nos consoles 128 bits auraient pu faire tourner ce jeu.

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