La PS Vita accueille en ce début d'année un titre indépendant résolument old-school, aussi bien de par ses graphismes que de par sa difficulté. Nommé OlliOlli, il entend titiller les nerfs des amateurs de skate et de tricks avec ses rampes escarpées et son gameplay ultra-exigeant. La formule d'un jeu réussi ?
Le concept de base de OlliOlli est on ne peut plus simple : il s'agit d'un jeu de skate en 2D à scrolling horizontal dans lequel il faut faire des figures et sauter de rampe en rampe tout en soignant ses atterrissages. Le héros avançant tout seul, il ne reste au joueur qu'à accélérer, sauter et à atterrir. Présenté en ces mots, cela pourrait paraître aisé, mais en réalité, il y a là de quoi s'arracher les cheveux. Jugez plutôt : on accélère en appuyant sur X, on saute en maniant le stick gauche (l'angle ou les éventuels cercles réalisés définissant la figure exécutée), on réceptionne sur le sol en appuyant sur X et les grinds sont effectués en maniant le stick gauche. En sachant qu'une réception tardive octroie un bonus de score et de vitesse, la prise de risque est maximale et les erreurs extrêmement nombreuses. Il n'est en effet pas spécialement intuitif de sauter avec le stick (à moins d'être un inconditionnel de Stocked), d'autant que le timing est souvent très serré. La Vita montre alors ses limites à ce niveau puisqu'il arrive régulièrement qu'un saut ne soit pas reconnu. Et cela signifie systématiquement la fin de partie.
Un gameplay frustrant
En effet, le level design est on ne peut plus sadique et impose souvent de réaliser des enchaînements parfaits avec des réceptions millimétrées pour pouvoir ne serait-ce que compléter un niveau. Une réception moyenne déséquilibre ainsi notre skateur et l'empêche de sauter pendant quelques fractions de seconde. C'est souvent suffisant pour qu'un obstacle ou un escalier vienne interrompre la partie. Il en ressort alors un côté die & retry très marqué qui est à la fois motivant et gratifiant, mais aussi extrêmement frustrant. Et ce sont d'ailleurs là les principales qualités et les principaux défauts de ce OlliOlli. D'un côté, cette difficulté induit une vraie addiction, un vrai plaisir de jeu et rend la victoire plus belle, de l'autre, l'aspect contre intuitif des commandes et la gestion assez particulière de la physique peuvent engendrer bien des déconvenues. En effet, il est courant de passer à travers une plate-forme sans trop comprendre pourquoi et de s'écraser sur le sol avant d'avoir eu la présence d'esprit d'appuyer sur X. De même, une lisibilité parfois perfectible peut entraîner quelques échecs et ainsi augmenter encore un peu plus la tension. Et on ne vous parle même pas des freezes qui interviennent de temps à autre. Bref, on vous conseille des sessions courtes sans quoi, il est probable que votre Vita finisse par passer par la fenêtre.
Quel contenu pour 10 euros ?
Une fois ce concept maîtrisé, on peut commencer à s'intéresser au score. Il convient alors de varier les figures au maximum en bougeant non seulement le stick gauche, mais en actionnant également les gâchettes. On découvre alors une grande variété de tricks et grinds puisqu'il y en a en tout plus de 40. Mais ce sont surtout les combos qui permettent d'exploser les high scores. Pour en réaliser, il faut simplement effectuer un maximum de figures sans toucher le sol, ce qui implique de sauter le plus souvent possible tout en évitant de glisser en grind. Bref, la difficulté en ressort décuplée, mais l'intérêt aussi, puisqu'il peut être gratifiant d'augmenter son rang dans des leaderboards mondiaux. Il peut également être intéressant de réaliser les 5 objectifs fixés par niveau (objectif de score, de combo, objets à récupérer, etc.), ce qui permet de débloquer des niveaux pro au sein desquels les obstacles sont placés de façon encore plus sadique. En tout, il y a donc 25 niveaux classiques répartis en 5 environnements et 25 niveaux pro, ce qui ne devrait pas vous occuper plus de 5-6 heures. Il est bien possible de participer à des challenges journaliers consistant à réaliser le meilleur score possible en un seul essai, mais cela ne devrait pas prolonger l'expérience bien longtemps. Pour 10 euros on pouvait en attendre davantage.
Points forts
- Concept addictif.
- Exigeant et gratifiant.
- Côté scoring motivant.
Points faibles
- Peu de contenu.
- Pas spécialement beau et lisible.
- Extrêmement frustrant.
- Contrôles pas très intuitifs.
- Met en évidence les imprécisions des sticks de la PS Vita.
Fort d'un concept intéressant et d'un level design on ne peut plus sadique, OlliOlli aurait pu enchanter les amateurs de titres hardcore et de die & retry. Néanmoins, son gameplay peu intuitif et manquant parfois de précision induit une bonne dose de frustration qui devrait avoir raison des ardeurs d'une bonne partie des joueurs. Le côté positif est que la victoire n'en sera que plus belle.