En l’an 20XX, l’âge des héros est à son apogée. C’est une ère de merveilles et de prouesses extraordinaires où les dragons et diverses créatures sont vénérés comme de véritables héros de par leur bonté et leurs actions altruistes. L’année actuelle est 21XX et l'époque "héroïque" est désormais révolue. Les légendes vivantes sont devenues des mythes et sont aujourd’hui dressées au panthéon des héros.
Tel est présenté l’univers décalé de Bleed. Le joueur incarne alors Wryn, une jeune femme qui a pour unique ambition de devenir la plus grande héroïne de tous les temps. Malheureusement, comme une période de paix est instaurée, la seule manière qu’elle a trouvée pour arriver à ses fins est de traquer les anciens héros, de les extirper de leur retraite et de les éliminer. Elle pourra ainsi prouver qu’elle est la numéro un. Le choix artistique se veut rétro sans faire de vagues, mais remplit parfaitement son office. Mention à la bande-son 8 bits d’excellente facture… Après, on aime ou on n’aime pas.
She shot me down… bang, bang
Bleed est un run n’ gun survolté, largement inspiré de tout ce qui a pu être fait avant. Le joueur contrôle les déplacements du personnage au clavier et la visée à la souris. Un bouton pour sauter, tirer et puis c’est tout. La petite subtilité tient au fait que lorsque l’on garde la touche enfoncée pendant un double saut, on peut diriger Wryn dans la direction de son choix pendant un court temps. Répétable trois fois, on se retrouve à performer un ballet aérien impressionnant, tout en continuant à faire pleuvoir le plomb. Avec cette capacité couplée à une jauge de bullet time, rien ne sera de trop pour survivre au travers des sept niveaux proposés.
Tout se veut nerveux, précis et exigeant. Les ennemis arrivent à la pelle et on devra esquiver constamment des projectiles. Si les deux premiers niveaux de difficulté donnent déjà de quoi s’amuser, l’adrénaline monte clairement avec les deux suivants. Les esquives se font au millimètre et le bullet time doit être usé et abusé. Le jeu ne propose aucun temps mort tant que le boss de fin de stage respire encore. Aléatoirement, certains monstres rentrent en mode Berzerk. Il faut alors les repérer et les éliminer rapidement, car ils deviennent plus forts et plus vifs que leurs congénères. De ce fait, la difficulté monte une fois de plus d’un cran.
Le level design n’est pas en reste, chaque niveau offre ses propres ennemis et mécaniques. Les décors ne se répètent pas et c’est une bonne chose : le toit d’un train en marche, une excursion dans l’estomac d’un dragon ou un détour par le centre de la Terre pour ne citer qu’eux. Les pièges disséminés sur le parcours de Wryn sont d’ailleurs parfois bien plus dangereux que les ennemis eux-mêmes et il faut faire preuve de beaucoup de sang-froid pour traverser certains passages. Si le niveau de difficulté agit sur la force et la résistance des monstres, il influe surtout sur la mécanique des pièges et leur fréquence. Alors que les ennemis vous tourmentent, il faut rajouter un aspect « die n’ retry » tant le timing ne pardonne pas la moindre erreur.
Guns don't kill people, I mean, until you shoot them !
Lors des combats, vous accumulez des points quand vous infligez des dégâts aux ennemis. Ces points remplissent une jauge qui octroie un multiplicateur jusqu’à ce que vous preniez des dégâts ou qu’aucun ennemi ne soit à portée. Ils pourront ensuite être dépensés pour agrandir l’arsenal de Wryn à un total de douze armes et pour acheter des améliorations pour agrandir votre réserve de vie et de bullet time. Certaines armes ne sont en revanche disponibles que lorsque l’on finit le jeu selon le mode de difficulté.
Le mode Histoire se termine en une heure ou deux. Heureusement, la rejouabilité est au rendez-vous avec du contenu déblocable et des modes de jeu supplémentaires qui sont les bienvenus. On y trouve un mode Arcade où vous devrez finir le jeu avec une seule vie (une seule !) et essayer de monter votre high score, ainsi qu’un mode Challenge où vous pourrez affronter trois adversaires parmi les boss du jeu au sein d'une arène. La petite subtilité réside dans le fait que vous les combattez… tous en même temps ! Sueurs froides garanties. Et si souffrir seul est une sensation qui ne vous tente guère, vous pouvez toujours inviter un ami en local pour vous prêter main-forte.
Points forts
- Le prix tout doux
- L’action non-stop
- Le level design
- Le choix des armes
- Deux boss par niveau
- Le mode Arcade
Points faibles
- Aurait mérité deux ou trois niveaux de plus
- Les difficultés supérieures souvent rebutantes
- Obligé de faire pause pour changer le set d’armes
Bleed est le genre de jeu indépendant qui explique la montée en puissance de la scène ces dernières années. Conçu par un seul homme, il constitue un run n’ gun solide et exigeant tant la difficulté est élevée. L’action est frénétique, jouissive, fluide et intuitive, mais parfaitement lisible. On y revient volontiers de temps en temps pour le tenter à un mode supérieur afin de tout débloquer. Et puis, pour cinq euros, disponible sur le site du développeur ou sur Steam, on ne va pas se faire prier pour essayer d’être le plus grand héros de tous les temps, non ?