Déjà déclinée sur mobiles avec plus ou moins de réussite, la série Assassin's Creed profite de la vague AC4 pour s'offrir un nouvel épisode centré sur les batailles navales. Doit-on y voir une surexploitation de licence ou un petit jeu sympathique pour tuer le temps ? Réponse dans ces quelques lignes.
Contrairement à ce qu'on pourrait croire, Assassin's Creed : Pirates est un jeu entièrement scénarisé. Cette aventure commence donc par une petite vidéo nous indiquant qu'Abstergo s'intéresse de près au trésor mythique du célèbre pirate français Olivier Levasseur. Cherchant à s'en emparer, la compagnie se tourne donc vers l'Animus et plus précisément sur un jeune flibustier nommé Alonzo Batilla ayant longtemps côtoyé La Buse (le surnom de Levasseur). Et c'est ainsi qu'on se retrouve à sillonner les Caraïbes du XVIIIème siècle en arborant le pavillon noir. S'ensuivent alors 6 chapitres durant lesquels on lutte pour la liberté en faisant des missions diverses et variées : filatures, infiltration, courses-poursuites et bien sûr des combats. Mais attention, si vous êtes un habitué de la série, sachez que tout ceci se déroule uniquement en mer !
Un gameplay bien adapté à son support
Si on perd tout l'aspect terrestre de la série, on ne perd pas grand-chose des phases maritimes d'Assassin's Creed 4. On peut ainsi contrôler librement son navire et voguer dans 6 zones plus ou moins ouvertes en choisissant comme d'habitude le niveau de voilure déployé et en contrôlant un gouvernail virtuel du bout des doigts. Une carte stratégique dans laquelle on peut dessiner l'itinéraire souhaité apparaît toutefois et est mise à contribution assez largement, surtout lors des phases d'infiltration sur lesquelles on peut identifier facilement le champ de vision des ennemis. Il suffit alors d'analyser les patterns et de tracer son chemin en tirant parti des spécificités de différentes zones (invisibilité, accélération, ralentissement, etc.). Ces différents niveaux de gameplay sont donc utilisés dans les missions citées précédemment, mais également dans des missions secondaires qui sont en réalité indispensables pour progresser : les courses durant lesquelles il faut passer par différents checkpoints en un temps limité, en évitant les mines et autres obstacles malgré le vent, et des contrats d'assassinat consistant systématiquement en une infiltration suivie d'un combat contre la cible. Sont également au programme : des points de synchronisation impliquant un combat, des plans pour chercher des trésors, des bouteilles à la mer à collectionner, des négriers à neutraliser sans les couler, ainsi que des courses pour un moine un peu étrange... Bref, au niveau du contenu, il y a largement de quoi faire.
Mais comment se passent ces fameux combats ? Eh bien, ceux-ci se déroulent en 2 phases distinctes : l'attaque et la défense. Dans les 2 cas, le joueur ne contrôle pas directement son navire afin de se concentrer sur la visée et l'esquive. Ainsi, durant l'attaque, on vise du bout des doigts pour lancer des boulets de canon d'abord, puis du mortier, des boulets explosifs, de la mitraille ou pour toucher un point sensible avec le canon sur pivot. Chacun dispose d'un système de cooldown plus ou moins loin, donc il faut jouer de stratégie pour maximiser les dégâts. Par exemple, il est souvent utile de patienter un peu pour utiliser le canon sur pivot qui est quasiment inefficace si aucun point faible n'a été mis en évidence. Attendre est toutefois un risque puisque lorsque les canons de l'adversaire sont chargés, une trop longue période sans attaque signifie le passage en phase défensive. Là, des aires indiquent dans quelle direction la bordée va partir et il ne reste au joueur qu'à esquiver à droite ou à gauche pour s'en sortir sans encombre. Une série de 5 donne droit à des boulets chaînés permettant de repasser à tout moment en phase offensive jusqu'à la destruction du, ou des, ennemi(s). Présentées comme cela, les choses peuvent paraître excessivement simples et répétitives, ce qui n'est pas forcément faux. Pour tout vous dire, je n'ai jamais perdu un de ces combats, mais compte tenu du support, on a connu moins adapté, et surtout moins addictif.
"Aucun achat intégré n'est au programme"
Quelques subtilités supplémentaires sont au programme. Ainsi, chaque caisse repêchée ou chaque victoire octroie non seulement des crédits, mais aussi des quantités variables de bois, livres et vivres. Ces dernières servent à voyager de zone en zone, le bois sert à améliorer les caractéristiques des navires (vitesse, puissance et résistance), et les livres servent à améliorer des compétences diverses et variées. Ainsi, en passant par la taverne, on peut recruter des membres d'équipage qui nous apportent, en fonction de leur niveau, des compétences plus ou moins rares. Elles peuvent être passives ou actives et peuvent par exemple donner un boost temporaire, diminuer la vitesse ou l'attention des ennemis, augmenter les dégâts d'une arme donnée, etc. Tout débloquer et améliorer peut donc prendre du temps, mais pas d'argent, puisque aucun achat intégré n'est au programme. Et il s'agit là d'une très bonne nouvelle ! Ajoutez à cela des graphismes franchement jolis avec notamment des effets lumineux magnifiques et vous tenez un titre fort sympathique. On peut lui reprocher son manque de stabilité, mais il n'y a pas de quoi s'insurger. Bref, il s'agit d'une bonne pioche.
Test réalisé sur un iPhone 5.
Points forts
- Plutôt beau
- Contenu conséquent
- Un scénario qui a le mérite d'exister
- Pas d'achats intégrés
- Assez addictif
- Contrôles adaptés au support
Points faibles
- Trop facile
- Quelques freezes à prévoir
- Un poil répétitif
A la fois complet, addictif et dépourvu d'achats intégrés, Assassin's Creed : Pirates présente tout ce qu'on aime voir sur smartphones. Les fans de la série et notamment de Black Flag devraient également y trouver leur bonheur grâce à la présence d'un scénario discret, mais qui a le mérite d'exister, et de la sensation de liberté qui a fait la force d'AC4. Alors certes, la stabilité n'est pas optimale, la difficulté est trop faible et une certaine répétitivité peut se faire ressentir à la longue, mais l'expérience n'en reste pas moins sympathique.