Blindé de références, de traits d'humour et assumant pleinement ses airs kitsch, le dernier-né de Twisted Pixel aurait sans aucun doute pu faire parler de lui s'il ne lui manquait pas une chose essentielle : un gameplay.
Quelque part au Nicaragua, des dirigeants de tous pays se sont réunis pour une petite surprise party organisée par la compagnie Big Arms, désireuse de leur présenter ses nouvelles productions : deux motos intelligentes nommées Iris et Spike. Frappée par la foudre et envoyée à l'atelier, la jeune et folle Iris découvre par hasard une publicité pour un rassemblement de motards, le Freedom Rally. Eprise de liberté, elle décide ni une ni deux de larguer les amarres et de filer dans l'Indiana, embarquant au passage son mécano, Pablo, dont le pantalon étonnamment solide s'est pris dans le châssis. Convaincue que l'homme souhaite l'accompagner, Iris se fera une joie de lui faire la conversation pendant le voyage, ne réalisant à aucun moment que le malheureux Pablo ne parle que l'espagnol et lui répondant donc toujours à côté de la plaque. S'engage alors une folle course-poursuite complètement délirante avec les forces de Big Arms et surtout Spike, la Némésis d'Iris.
K2000 chez le psy
Ce scénario complètement débile, ponctué par des vidéos live d'un kitsch absolu, donne naissance à des situations et des dialogues croustillants qui font de LocoCycle un jeu franchement drôle qui se constitue un beau capital sympathie. Seulement au-delà de ça, c'est le vide, car si le studio Twisted Pixel a su pondre un pitch et des dialogues réjouissants, il a en revanche totalement planté son gameplay qui se résume à un matraquage idiot de boutons. Conduire est en fait la partie la plus accessoire du jeu, limitée au contrôle de la direction histoire d'éviter les obstacles sur la route. Le gros de l'action consiste alors à dégommer tout ce qui nous en veut, en gardant le bouton de tir enfoncé ou en frappant au corps-à-corps, Iris étant une grande adepte du kung-fu.
Imaginez-vous donc sur la route, encerclé par des ennemis en armures de combat juchés sur des overboards, il vous suffit de commencer à matraquer la touche X pour donner des coups en l'air, et poursuivre ainsi jusqu'à ce que vous ayez fait le ménage. Pour le fun, quelques pressions sur Y changeront le pauvre Pablo en matraque humaine et si vous voyez un gros réticule bariolé, tapez au pif sur A et vous effectuerez un contre qui ne nécessite aucun timing particulier... et voilà. Matraquer X, matraquer A, enfoncer B le reste du temps, c'est ce à quoi se résume le gameplay de LocoCycle, pas de timing, pas d'attaque spéciale, pas de challenge et en prime des séquences répétées 4 ou 5 fois à l'identique pour combler les vides. Résultat sans appel : on s'ennuie et les blagues ne suffisent rapidement plus à justifier le temps consacré au jeu. Tout ceci est bien dommage.
Points forts
- Le scénario et les dialogues délirants
Points faibles
- Le degré zéro du gameplay
- Monstrueusement répétitif
- La réalisation d'un autre âge
Il est bien dommage que Twisted Pixel ait oublié de doter LocoCycle d'un gameplay et accessoirement d'une réalisation corrects, car avec son pitch profondément débile et ses situations parfois franchement drôles, le jeu aurait sans problème pu se tailler une sympathique réputation. Au final, il n'est qu'un puits d'ennui que son humour ne peut sauver qu'un temps.