La première chose qu’il vous faudra savoir avant de continuer votre lecture est que pour télécharger Happy Wars depuis le Xbox Live, il faut obligatoirement un compte Gold, le prix de la gratuité dirons-nous. Ensuite, même si bon nombre d’entre vous s’en doutent déjà, le jeu est basé sur le modèle free-to-play. Vous aurez donc la possibilité de progresser sans débourser un centime ou d’accélérer un peu la machine en payant. En abordant un univers totalement décalé sans le moindre brin de sérieux, Happy Wars porte relativement bien son nom. En incarnant des avatars totalement ridicules, vous irez taper, fleur au fusil, tout ce qui bouge, mais ici pas de pnj ou une quelconque aide extérieure, il vous faudra apprendre à jouer avec vos alliés et combiner vos actions. Pour parvenir à votre objectif, il faudra capturer des tours disséminées sur la carte, qui feront office de points de contrôle en cas de mort ; mais vous devrez aussi interagir avec le décor pour améliorer votre puissance de feu et défendre votre forteresse.

Le briefing de la bataille

Au début de chaque partie, vous vous retrouvez avec votre bande de joyeux lurons dans les murs de votre château. En face, le château adversaire, et entre vous, le champ de bataille. Tout ce qu’il y a de plus classique dans le milieu, mais ici les genres sont légèrement mélangés, et pour parvenir à la victoire il faut penser à la défense. En somme, on peut dégager trois grosses mécaniques au cours d’une bataille : l’attaque, la défense, et le soutien. Pour ceci vous pourrez choisir entre 3 classes : le guerrier, le mage et le prêtre. Le guerrier permet de se jeter dans la mêlée et peut se défendre. Le mage, en faisant attention à lui, peut infliger de très lourds dégâts à distance. Enfin, le prêtre permet non seulement de soutenir ses alliés, mais aussi de construire des armes d’attaque et de défense sur le terrain, un atout important au cours de la bataille. En attaque, l’objectif est donc, après avoir bien évidemment déchiqueté ses adversaires sur le chemin, de construire les tours disponibles sur la carte pour s’assurer un point de résurrection et au final entrer dans la forteresse ennemie pour détruire la tour qui s’y trouve.

Cependant, partir ainsi à la charge ne vous assurera pas la victoire, car si vous laissez votre forteresse sans défense, l’adversaire se fera un plaisir d’enfoncer votre porte. Il est donc important tout au long de la partie de surveiller ce qui vous appartient. Cet aspect force généralement le jeu en coopération, mais vous rend également tributaire de l’équipe dans laquelle vous tombez. Si vous n’êtes ni amateur de rentre-dedans, ni amateur de défense pure et dure, vous pourrez toujours jouer les mécanos sur le terrain ! En effet, le jeu propose pas mal d’interactions sympathiques avec le terrain. Pour défendre votre forteresse par exemple, vous pourrez construire des balistes qui vous permettront de ralentir les assauts ennemis, ces mêmes ennemis qui pourront eux construire des échelles pour escalader vos murailles ou encore des béliers pour enfoncer vos portes. Sur le reste du champ de bataille, il est possible de construire des canons ou autres pour pimenter le combat. Pour toutes ces constructions, il est nécessaire d’avoir un prêtre qui pose l’amorce de la construction.

Un gameplay simple, mais efficace

Passons maintenant au gameplay du titre. Quelle que soit la classe que vous incarnez, le gameplay de base sera toujours le même, une touche pour les attaques simples et les trois autres pour les compétences spéciales de votre classe. Au cours de la partie, votre personnage gagne des niveaux et des techniques­. Etant limité à une technique par touche, le défi sera donc de changer efficacement ses assignations lorsque la situation l’impose. Le jeu offre par ailleurs une possibilité qui vous permettra d’éviter la lassitude : vous disposez en effet de 9 emplacements de personnages. Vous pourrez configurer 3 guerriers, 3 mages, et 3 prêtres. A chaque fois que vous mourez en combat, vous pouvez choisir de réapparaître avec n’importe lequel de ces personnages. Enfin, il vous sera possible d’effectuer des attaques combinées : vous chargez une technique, vos alliés se groupent autour de vous et bénéficient de votre compétence, que ce soit des charges groupées, des pluies de flèches, des améliorations. Bien utilisées, ces attaques combinées constituent un gros plus.

Du contenu, mais …

Etant face à un free-to-play, les questions concernant le contenu et le pay-to-win s'imposent d'elles-mêmes. Niveau contenu, Happy Wars a de quoi occuper grâce à son équipement. Ce dernier bénéficie en effet d’un système d’amélioration, chaque pièce peut être améliorée et peut bénéficier d’enchantement. Pour améliorer vos équipements, vous pouvez payer ou alors utiliser les Happy Stars (monnaie du jeu). De plus, les contraintes nécessaires à une amélioration sont les mêmes quel que soit le mode de paiement. Un bon point. Les choses se gâtent en revanche lorsqu’il s’agit d’avoir de nouvelles pièces. Si vous désirez rester dans la gratuité, il faudra compter sur la chance, et rien d'autre. En effet, les parties multijoueurs vous rapporteront des équipements aléatoires. Vous pouvez également utiliser le mode Roue de la Chance, qui utilise la monnaie du jeu. Dans ce mode, vous misez sur une roue le type d’attirail que vous désirez. Encore une fois, le gain est aléatoire.

S’équiper gratuitement devient donc vite hasardeux et fastidieux. Si vous voulez payer, vous aurez alors accès à une boutique, nettement plus simple ! Heureusement, les armes du jeu ont un poids et votre personnage peut accepter une charge maximum en fonction de son niveau. Ce dernier ne pouvant pas être acheté, il faudra alors se battre pour progresser, comme tout le monde ! Ce système prévient légèrement le pay-to-win.

Des lacunes gênantes

Malgré les idées de gameplay originales et le contenu étoffé, certaines lacunes viennent noircir le tableau, de manière assez conséquente par moments. Premièrement, l’action est parfois très confuse suivant les cartes. Si certaines d’entre elles, très vastes et avec de nombreuses tours, sont agréables à jouer, d’autres ne sont pas forcément lisibles. L’action concentrée sur les petites arènes deviendra vite incompréhensible. De plus, l’équilibrage des équipes est parfois très hasardeux. Vous pouvez ainsi vous retrouver avec une équipe débutante contre une équipe experte et vice versa, ce qui rend les parties par moments expéditives ou ennuyeuses. On peut aussi se retrouver face à l’inverse : deux équipes de niveau équivalent où aucune n’arrive à détruire la forteresse adverse. Dans ce cas de figure, l’équipe qui a le plus de tours en sa possession à la fin du chrono l’emporte, mais ce même chrono dure 15 minutes et celles-ci peuvent vous paraître très longues lorsque plus rien ne progresse sur la carte. Quelques optimisations sur l’équilibrage des équipes et la densité de joueurs selon les arènes seraient bienvenues.

Techniquement, le jeu est également faiblard. Si les diverses arènes (une dizaine) sont bien imaginées et très colorées, le style cartoon ne parvient malheureusement pas à faire oublier le retard technique. En outre, les couleurs très vives peuvent aussi fatiguer le joueur. La bande-son, elle, est très anecdotique, pas méchante mais très plate, jamais immersive.

Un matchmaking assez lourd

Pour terminer, je me sens malheureusement obligé de consacrer un paragraphe entier au matchmaking. On touche ici au point noir du jeu. En effet, le matchmaking est non seulement aléatoire, mais peut aussi être relativement long. Si vous avez de la chance, vous pouvez trouver une équipe assez rapidement, et le tout peut être bouclé en une bonne minute. En revanche, on peut arriver à 10 minutes pour certaines parties. C'est long, d’autant que les équipes peuvent être déséquilibrées et les matchs expéditifs. Il arrive également qu’à la fin du matchmaking, une erreur totalement aléatoire vous renvoie sur une nouvelle liste d’attente. Dans ce cas, autant avoir les nerfs solides ! Si vous avez vraiment du mal à trouver une partie, redémarrer le jeu règle parfois le problème, mais devoir en arriver là est cependant dommage. De ce fait, il se peut que l’on décroche du jeu avant même d’avoir fait une partie, par simple lassitude due à l’attente.

Malgré quelques défauts impossibles à ignorer telles les files d’attente, Happy Wars parvient à faire passer quelques bons moments et propose un contenu qui a de quoi de tenir en haleine. Et en plus, le jeu est gratuit, à essayer donc pour les amateurs du genre.