Dans l’ensemble, nous sommes ici face à un jeu d’action multijoueur basé sur un schéma classique et relativement efficace. En vue à la troisième personne, vous voilà lâché dans des séries d’arènes, découpées en plusieurs phases, où la seule chose qui occupera votre esprit sera de tout tuer, même vos alliés au final. Vous ne serez en effet pas seul dans ce cauchemar, jusqu’à trois loustics pourront vous accompagner, en ligne ou en local. Mais comme les concepteurs de ce genre de boucheries sont quand même des êtres humains, vous aurez pour vous aider dans votre mission des armes à débloquer, des améliorations pour ces dernières et des pouvoirs.

Un univers convaincant

Pourquoi, comment est-on arrivé là ? Pour donner un sens au massacre, il a fallu trouver une bonne excuse pour envoyer les pires légions des enfers à nos trousses. Pour que tout paraisse logique, ou presque, imaginez que vous êtes un descendant d’un ancien dieu, qu’Hadès vous a rendu mortel et vous a banni, que vous devez vous frayer un chemin à travers les labyrinthes du même Hadès pour échapper au royaume de la damnation, et enfin, pour continuer dans cette logique implacable, que vous utilisez des armes à feu. Alors oui, vous l’aurez compris, le scénario du jeu ne va pas chercher très loin mais cela permet d’introduire une ambiance plutôt bien rendue qui mélange la mythologie, l’enfer et la mort. Ce qui nous amène sur la plastique du titre, et de ce côté, ça marche.

En effet, les différentes arènes, mêmes si elles ne sont pas très nombreuses, ont le mérite d’être variées les unes par rapport aux autres et de proposer des décors agréables, directement inspirés de la mythologie grecque. S’il faut éviter de regarder les textures de trop près, l’ensemble est parfois flatteur pour l'œil et offre une bonne profondeur de champ qui renforce l’aspect de bataille géante, ce qui peut tout de même occasionner quelques ralentissements, sans impact heureusement sur le gameplay. Côté son en revanche, le résultat est plus mitigé. De manière générale, le tout manque de profondeur et de lourdeur, et ne nous immerge jamais totalement. Les sons des armes sont bien rendus mais les musiques sont trop absentes (même si elles ne sont pas de mauvaise qualité) et ne sont pas vraiment dans le ton, en plus de ne pas être assez variées. Une ambiance visuelle réussie donc, mais pas assez appuyée par la bande-son.

Une mécanique parfois rouillée

On est en 2013 et il n’y a pas de didacticiel dans un jeu ? Nan mais allô quoi ! Effectivement, pour le grand malheur de certains, pas de tutoriel qui nous explique judicieusement que pousser le stick vers l’avant nous fait avancer … vers l’avant ! Cependant rassurez-vous tout de suite, le jeu se prend très vite en main en se basant sur le gameplay des classiques du genre, aussi bien au niveau des déplacements que des esquives, de la caméra, du tir et de la visée, et … c’est tout. C’est là le point faible du titre, il n’y a que très peu de variété dans la manière de jouer : on tire, on met des coups au corps-à-corps, on change d’armes et on fait des roulades. Voilà les seules actions qui nous sont proposées, cette simplicité fait qu’on peut se détacher assez vite du jeu après deux ou trois parties. Le titre aurait beaucoup gagné en profondeur avec quelques actions en plus. Il en va de même pour le bestiaire. Il propose bien un petit lot d’ennemis différents mais la manière de les tuer ne change jamais : les bombarder de tirs. On en arrive vite à ne même plus identifier les monstres sur lesquels ont se déchaîne. La rigidité des animations et la lourdeur des déplacements peuvent quant à elles vous donner l’impression d’incarner un personnage qui a passé l’âge pour ce genre de canailleries, alors que vos adversaires, eux, se déplacent avec une agilité surprenante pour des organismes décédés.

Ces petits détails peuvent rendre le jeu ardu et ce, dès le premier mode de difficulté (trois au total). Il semblerait en effet que les cartes génèrent le même nombre d’adversaires, que vous soyez seul ou à quatre, ce qui fait que le jeu en solo ou même à deux est parfois délicat. Pour les téméraires, le troisième mode de difficulté offre un défi à la hauteur.

Un côté RPG intéressant

Il faut aussi voir les bons visages du jeu, et il en a ! Par exemple, votre personnage progresse à la manière d’un héros de RPG. S’il est évident que les deux armes de base que vous possédez sont relativement faibles, il est possible de monter en niveau et de gagner de l’or en finissant les arènes. Ces deux ressources combinées vous permettront d’acheter des améliorations, entre autres sur les dégâts ou encore la capacité de vos armes et bien sûr d’en débloquer des nouvelles. Ainsi, améliorer à fond les armes du jeu vous occupera un certain temps. Votre niveau vous permet également d’acheter des pouvoirs tels que des boucliers ou des soins, qui pourront vous aider vous et vos alliés dans les moments difficiles. Un autre aspect intéressant du jeu : les serments, qui vous confèrent des malus sur les soins ou les dégâts subis par exemple, mais vous permettent en contrepartie de gagner plus d’or et d'expérience. Il est possible d’en activer plusieurs en même temps, donc jongler entre les différents serments et armes vous offre différentes manières de personnaliser votre avatar. En revanche, en arrivant dans le jeu, la sensation de faiblesse par rapport aux autres joueurs bien équipés peut être assez frustrante.

Une dernière chose rend les arènes intéressantes, un élément aléatoire est imposé au début de chaque phase de combat : des ennemis plus forts, votre santé réduite, les tirs alliés activés, etc. A la fin de chaque arène, après avoir battu le boss, vous vous retrouvez dans une salle remplie de pièces d’or. En un laps de temps défini il faut en ramasser le plus possible, cela s’appelle le gold rush. Pendant ce temps le tir allié est activé, on peut donc aussi en finir avec ses alliés après toutes ces épreuves traversées. Malheureusement, dans ce mode, les joueurs sont plus occupés à remplir leurs poches du précieux métal que de saisir l’occasion de vous trouer le crâne, et de ce fait très peu de tirs y sont échangés rendant cette phase finale ennuyeuse, le concept étant pourtant original.

Au final, le jeu fonctionne bien lors des premières sessions de jeu grâce à un concept qui marche et une progression du personnage sympathique. En revanche, après quelques parties, une lassitude s’installe, due principalement au gameplay qui peine à se renouveler.