Commercialisé en ligne à moins de 10 euros, Dungeonland nous permet aussi bien d'aller piller des donjons aléatoires au sein d'un groupe de héros que de piéger ces derniers en jouant le rôle d'un affreux Dungeon Maestro. L'idée est sympathique mais qu'en est-il dans la pratique ?
Des hack'n slash et des dungeon crawlers, ce n'est vraiment pas ce qui manque sur PC à l'heure actuelle. Aussi, on peut légitimement se demander si cet énième beat'em all à la sauce titre heroïc fantasy n'est pas de trop en ce début d'année 2013. Pour être franc, le mode de jeu Aventure consistant à explorer des donjons générés aléatoirement dans 3 environnements différents donne vraiment envie de répondre par l'affirmative à cette question. Dans la peau d'un mage, d'un bandit ou d'un guerrier, le joueur doit simplement chercher fortune dans les décors de foire en massacrant les centaines de bestioles assoiffées de sang qui se dressent en travers de son chemin. Très basiques, les commandes se limitent grosso modo à une attaque, un coup spécial, une compétence et une esquive. Le guerrier peut par exemple assommer tous les ennemis qui l'entourent quelques secondes, le bandit peut tuer ses adversaires d'un coup en les frappant dans le dos tandis que le mage est capable d'invoquer des murs de feu, etc.
Une touche permet au joueur d'utiliser certains éléments du décor comme armes et une autre l'autorise à boire l'une des trois potions dont il dispose au début du donjon. Petite originalité, le stock total de vies permettant de ressusciter après un mauvais coup est commun à toute notre équipe. On doit donc veiller les uns sur les autres sous peine de perdre tous ensemble. Malheureusement, si des amis ou des inconnus rencontrés en ligne se comportent souvent de la façon adéquate, il n'en est pas de même des 2 bots qui nous accompagnent lorsque l'on joue seul. L'intelligence artificielle, en effet, ne vaut pas tripette et il est tout à fait possible de perdre sans que nos acolytes n'aient pensé à utiliser une seule potion. Tant que nous en sommes aux sujets qui fâchent, on peut également déplorer l'impossibilité de se déplacer tout en portant un coup et regretter l'absence de carte générale dans un coin de l'écran.
L'autre mode de jeu de Dungeonland est déjà plus sympathique, quoique loin d'être inédit, puisqu'il nous place dans la peau d'un maître de jeu ayant pour unique objectif d'occire les 3 héros (humains ou joués par l'I.A.) qui viennent piller son donjon. Avant de commencer la partie, le joueur sélectionne une série de cartes qu'il pourra ensuite utiliser moyennant quelques ressources pour invoquer des monstres, poser des pièges et malmener ses intrépides adversaires de toutes les façons possibles et imaginables. Mieux, en cliquant sur une bestiole, le maître de donjon peut incarner celle-ci et se battre en temps réel directement sur le champ de bataille. Amusant contre des joueurs humains, ce mode de jeu perd hélas toute sa saveur contre l'I.A. qui fait, là encore, preuve d'une stupidité assez déconcertante. Par ailleurs, le level design des donjons ne nous permet pas de mettre en œuvre des stratégies complexes.
Assez médiocre donc au niveau de ses mécanismes de jeu, sa réalisation ou son contenu, Dungeonland aurait pourtant pu séduire le public auquel il s'adresse assez facilement. Le système de customisation est par exemple assez poussé. On peut changer l'apparence de nos héros en achetant des costumes délirants, modifier leur équipement, leur attribuer divers bonus (déplacements rapides, soin automatique sur un coup critique, etc.) et surtout les spécialiser dans 3 jobs chacun. Les mécanismes de jeu du mode Dungeon Maestro sont bien pensés et la possibilité d'incarner n'importe quel monstre ne manque pas de fun. Néanmoins, l'ensemble manque de profondeur autant que de finition. Pour une dizaine d'euros, on peut éventuellement s'en contenter mais l'expérience laisse incontestablement un goût d'inachevé.
- Graphismes13/20
Les personnages customisables en 3D et leurs adversaires délirants sont plutôt réussis, les décors sont honnêtes, mais le level design reste vraiment pauvre.
- Jouabilité11/20
Assez rébarbative au clavier (dont le paramétrage bugge soit dit en passant), la prise en main est bien meilleure avec une manette Xbox 360. Le mode de jeu principal est très basique et le mode Dungeon Maestro qui nous permet de jouer le rôle du méchant qui protège son propre donjon aurait mérité d'être développé. De son côté, l'intelligence artificielle est tellement mauvaise qu'on ne voudra jouer qu'avec des humains.
- Durée de vie7/20
Avec trois donjons aléatoires et des sessions de jeu ne dépassant pas le quart d'heure, Dungeonland a du mal à justifier son prix. Certes, les options de customisation sont nombreuses mais en l'état, le soft ne nous distraira pas plus de quelques heures.
- Bande son14/20
En dépit de leur qualité, les musiques de fanfare sont pénibles à la longue. En revanche, les bruitages et les commentaires en anglais (parfois orduriers) sont souvent drôles.
- Scénario/
-
Séduisant sur le papier, le concept de Dungeonland n'est pas suffisamment exploité pour révéler son véritable potentiel. Trop superficiel, trop répétitif et surtout bien trop court, ce hack'n slash coopératif ne vaut en définitive le coup d'oeil que pour son mode Dungeon Maestro. A condition d'y jouer en ligne, bien entendu...