Avec Courier Crisis, l’archétype du livreur de courrier en pleine mégapole prend vie. Le concept de ce jeu sur PlayStation est en effet très simple : livrer différentes lettres le plus rapidement possible à travers plusieurs quartiers d’une grande cité moderne en défiant le chronomètre. Les éléments les plus fous peuvent surgir dans un environnement où l’imprévu semble faire partie du quotidien. Récit de quelques carambolages et autres joyeusetés dans la ville !
Armé pourtant d'une bonne dose d'adrénaline, Courier Crisis souffre malencontreusement d'un défaut majeur. En effet, ce titre sorti sur PlayStation offre un rendu visuel très moyen. Autant le dire tout simplement, le jeu n'est pas beau à regarder. La pauvreté du décor n'est d'ailleurs pas l'élément le plus gênant, puisque le héros et l'environnement tout entier ne sont faits que de sprites minimalistes, animés avec assez peu de conviction. Toutefois, les choses qui fâchent ayant été dites, passons à présent à des éléments susceptibles de rendre le sourire au joueur. L'ambiance, tout d'abord, se veut particulièrement déjantée. Ainsi, incarner le coursier sur son vélo est une occasion unique de rentrer dans un monde où le chronomètre n'est clairement pas un allié. Qu'on se le dise, il ne fait pas bon de traîner en chemin, car le boss veille au grain ! Concrètement, le soft propose des niveaux assez variés dans plusieurs quartiers de la ville. On retrouvera par exemple Chinatown et la zone industrielle, ou encore un quartier malfamé, un des stages les plus stressants du jeu.
Comme rien n'est jamais simple en ce bas monde, les courses se compliquent rapidement au fur et à mesure de la progression. En effet, l'évolution du coursier se fait par palier : une fois passés tous les lieux de la ville dans le premier degré de difficulté, les choses commencent à se corser. Ce qui n'est au début qu'une simple promenade de santé devient alors une course endiablée contre la montre. En ce qui concerne la gestion des déplacements, peu de paramètres sont donc à prendre en compte dans un premier temps. Le joystick permet d'avancer et de choisir sa direction et il est possible de donner des coups pour assommer les passants. Le héros est également en mesure d'effectuer des bonds dont la hauteur varie en fonction de la durée de pression sur la touche assignée à cette fonction.
Au degré de difficulté suivant, les rues se font plus étroites, les voitures et les obstacles plus nombreux et, surtout, la route ne sera pas éternellement plate et il faudra du coup apprendre à gérer les différents nivelés. Pour éviter de foncer dans une voiture ou dans un mur, il s'agira alors de ralentir au bon moment afin de négocier au mieux les virages. En fin de compte, tout cela fait de Courier Crisis un jeu assez prenant. L'ambiance générale est d'ailleurs assez folle, puisque parmi les passants humains apparaîtront progressivement d'autres formes de vie... En effet, en de maintes occasions, le coursier aura non seulement la désagréable surprise d'être poursuivi par une meute de chiens enragés mais il rencontrera également quelques petits hommes verts qui viendront alimenter l'univers un peu baroque du soft.
La complexité croissante des niveaux offre également un intérêt pour le gameplay. En effet, les courses étant rémunérées en fonction de la vitesse avec laquelle elles sont menées à bien, l'argent récolté dépend directement de la rapidité du joueur. Or, il deviendra tôt ou tard impératif de s'équiper d'un V.T.T plus rapide afin de ne pas rester à la traîne derrière le chronomètre impitoyable ce qui, une fois le temps écoulé, vous vaudrait le licenciement pur et simple ! Pour ce faire, rien de plus facile, puisque le salaire gagné durant les différents stages servira tout logiquement à payer un véhicule plus rapide. Basé sur l'évolution, le système de jeu de Courier Crisis encourage donc le défi et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il n'est pas des moindres. La difficulté du titre est telle qu'il en devient terriblement addictif.
L'environnement sonore retranscrit d'ailleurs avec beaucoup de finesse les déplacements du vélo et les chocs, ce qui ne fait qu'augmenter le plaisir de jouer. La durée de vie du soft s'avère également intéressante, puisque celui-ci possède de surcroît d'une réelle rejouabilité. Dans une sorte de montée en puissance, le jeu se veut toujours plus fun à prendre en main tout en multipliant les occasions pour le joueur de prendre un tremplin afin de décoller du sol et de sauter par dessus des obstacles. Les voix des clients et du boss toujours plus désagréables envers le héros sont autant d'éléments qui colorent favorablement l'univers déjà sympathique et amusant du titre. En définitive, malgré un rendu visuel peu accrocheur, Courier Crisis comporte cependant une bonne dose de plaisir. Que dire de plus si ce n'est que l'on s'amuse malgré tout ?
- Graphismes8/20
Il est bien difficile de rendre hommage à la beauté du jeu. Les graphismes restent très moyens pour un jeu PlayStation. Les animations sont réduites à leur plus simple expression et le héros déambule dans des décors assez minimalistes. Rien d’impardonnable pour autant.
- Jouabilité12/20
Malgré quelques défauts de maniabilité et un temps d’adaptation assez conséquent, l’ensemble tient la route, pour peu qu’on ne soit pas très regardant. On regrette malgré tout une certaine rigidité dans les virages. Mention bien pour la possibilité de frapper les passants !
- Durée de vie13/20
Assez long en lui-même, le soft gagne également à être rejoué. Le défi que rajoute le chronomètre à l’ensemble achève de faire de Courier Crisis une belle expérience de jeu.
- Bande son14/20
Les musiques qui accompagnent chaque niveau sont très immersives. Les bruitages et autres éléments sonores sont également de bonne facture, la bande-son est vraiment l'un des points les plus forts du jeu. On est littéralement plongé dans l’action et les commentaires acerbes du boss pimentent le défi en rajoutant un peu de stress !
- Scénario/
Pour peu qu’on lui pardonne la faiblesse de ses graphismes, Courier Crisis est un titre qui vaut la peine d’être joué. Dotés d’une difficulté graduelle, les différents niveaux entraîneront le joueur dans une expérience à la fois stressante et addictive. On aime ou on déteste cet univers particulier et un peu déjanté mais, quoi qu’il en soit, le contenu est bel et bien réel. L’essentiel est sauf, puisque le plaisir est au rendez-vous !