Quand le monde ne sait plus où il va, un seul espoir subsiste : un lézard aussi astucieux que courageux nommé Gex ! Le célèbre Gecko de Crystal Dynamics revenait en 1999, le temps d’un épisode riche en couleur, où l’aventure et le danger sont bien évidemment au rendez-vous. Devenu agent secret, le héros est en effet pris au piège par le Docteur Rez, son ennemi juré, qui est parvenu à capturer sa coéquipière, la sculpturale Xtra !
Riche à bien des égards, cet épisode sur la console de salon de Nintendo a le mérite de proposer un contenu très appréciable. Tout d'abord, Gex 3: Deep Cover Gecko possède un cachet visuel assez intéressant. Variés et inspirés, les différents niveaux qui le composent illustrent bien les possibilités de la console. L'action oscille entre plusieurs niveaux assez recherchés. D'une scène de crime dans une bibliothèque à une carte enneigée du Pôle Nord, le soft entraînera le joueur à la recherche des précieuses télécommandes qui lui permettront d'accéder à de nouveaux stages. Retranché dans son bunker secret, Gex est en effet contraint d'arpenter les différentes maps disséminées un peu partout dans l'environnement. Cela donne d'ailleurs lieu à quelques phases d'exploration assez sympathiques, durant lesquelles le héros aura tout le loisir de découvrir quelques salles secrètes.
Côté fun, ne le cachons pas, les ingrédients essentiels d'un jeu d'action / aventure sont bel et bien présents. Un peu à la manière de Super Mario 64, dont il semble d'ailleurs s'inspirer, le Gecko le plus cool de la Terre visitera les différents mondes en plongeant littéralement à l'intérieur. Il s'agit tout simplement de la dimension Média, un univers parallèle dans lequel tout est possible ! En chemin, Gex rencontrera une foule d'ennemis assez déjantés, comme par exemple des elfes surfeurs, un Père Noël sadique armé d'un bazooka ou encore des ours gigantesques distribuant quelques tatanes dévastatrices. Bien modélisés, les personnages disposent également d'un doublage français de qualité. Le tout est d'ailleurs sans compter sur la présence d'un humour bon enfant, grâce auquel l'expérience de jeu se montre à chaque instant réjouissante. En effet, les répliques du reptile sont bien souvent empruntées au cinéma (en l'occurrence français pour la version concernée) et témoignent d'un second degré pleinement assumé.
On regrettera malgré tout une facilité un peu excessive dans l'ensemble, puisque bien qu'ils soient longs, les niveaux se bouclent sans grande difficulté. Un défaut en fin de compte compensé par la richesse de chaque map, qui exigeront chacune de remplir différents objectifs. Dans un niveau donné, il sera ainsi nécessaire de sortir d'un labyrinthe ou de réussir trois mini-jeux pour obtenir la télécommande associée au défi concerné. Chaque environnement est aussi l'occasion de découvrir notre lézard affublé de différentes tenues allant d'une combinaison de snowboard au manteau et à la loupe de Sherlock Holmes ! Un vrai plaisir pour les yeux qui, en outre, n'a de cesse de permettre la multiplication des clins d'œil au septième art, chose qui atteste que Gex : Deep Cover Gecko est un titre à part. Issu d'une longue série de jeux vidéo, ce divertissement cent pour cent bonne humeur est très agréable à prendre en main.
La bande-son achèvera de convaincre les plus réfractaires. En effet, le soft dispose d'un large éventail de musiques collant parfaitement aux différentes ambiances rencontrées. Des thèmes à la fois dynamiques et entraînants, qui donneront aux joueurs de quoi s'enthousiasmer face aux aventures du héros reptilien. Ce dernier sera d'ailleurs capable d'accomplir bien des prouesses, comme sauter en rebondissant sur le ressort de sa queue (ne soyez pas jaloux messieurs), nager sous l'eau, ou encore frapper ses adversaires à l'aide d'un coup circulaire. Précisons que son majordome sera perpétuellement à ses côtés durant l'aventure. Plus concrètement, celui-ci se trouvera en des endroits stratégiques et aidera le joueur grâce à ses conseils avisés. On ne peut d'ailleurs s'empêcher de faire le rapprochement entre Batman et Alfred, puisque l'action du jeu débute précisément dans un repère secret qui fait fortement écho à la fameuse Batcave de l'homme chauve-souris... Encore un hommage !
Attention néanmoins, car la vie de lézard n'est pas non plus idyllique. En effet, Gex : Deep Cover the Gecko n'est pas exempt de défauts. En plus de s'avérer assez (voire trop) facile, le soft comporte quelques problèmes de caméra. Bien souvent, l'action en devient difficile à suivre, car il est perpétuellement nécessaire de recentrer la vue. À cela s'ajoute quelques errances dans la gestion des sauts, ces derniers se montrant parfois très difficiles à réaliser, notamment durant les phases où Gex devra atteindre des plates-formes éloignées. Toutefois, force est de constater que ces quelques soucis n'entachent en rien le plaisir procuré par la partie. Incarner un Gecko dans toute sa splendeur est une expérience étonnamment fun, qui possède tous les atouts nécessaires pour convaincre les gamers assoiffés d'aventure. En un mot, un jeu «cool», comme on les aime !
- Graphismes15/20
Gex : Deep Cover Gecko possède une véritable identité visuelle. Les niveaux sont riches et assez variés. On retrouvera par exemple des environnements enneigés et une bibliothèques inspirée de l’univers de Sherlock Holmes. Gex, lui aussi, est également bien modélisé et ses déplacements sont agréables à regarder.
- Jouabilité15/20
En dépit de quelques problèmes de caméra assez récurrents, l’ensemble du jeu reste plaisant. Le héros se prend en main très rapidement et les différentes possibilités d’interaction avec l’environnement sont les bienvenues. Malgré des sauts parfois difficiles à gérer, le tout bénéficie d’un rendu très intéressant. Le divertissement est dans tous les cas assuré.
- Durée de vie14/20
Bien qu’assez long, Gex : Deep Cover Gecko se complaît un peu dans la facilité. Le majordome du reptile est omniprésent et fournit trop d’indices quant aux actions à réaliser. On aurait préféré un peu plus de place à l’esprit d’initiative...
- Bande son17/20
Incontestablement le point le plus fort du jeu, la bande-son est tout simplement géniale. Entre les doublages de qualité et les musiques qui collent impeccablement à l’ambiance, le soft est plutôt solide. On saluera également l’humour et le second degré des répliques !
- Scénario12/20
Encore et toujours le Docteur Rez et la dimension Média. S’il n’est pas désagréable de se replonger dans le bain, force est malgré tout de constater que la série n’innove pas vraiment du point de vue scénaristique.
Un titre dans lequel on prend plaisir à s’immerger et dont le héros est particulièrement attachant. L’humour omniprésent en fait un divertissement bon enfant, que les jeunes et moins jeunes apprécieront sur deux plans différents. Les clins d'œil au cinéma sont nombreux et le jeu puise son inspiration parmi toutes sortes de références, comme Sherlock Holmes ou encore Super Mario 64. Gex: Deep Cover Gecko ne distille clairement pas l’ennui, au contraire !