Dans la jungle, terrible jungle, le chasseur est mort, ce soir... et les lionnes, repues, s'endorment... Le chasseur est mort ce soir... Telle aurait pu être la musique d'introduction de Cabela's Dangerous Hunts 2013, dernier-né de la portée de jeux de chasse populaires outre Atlantique. Une fois encore, Activision joue avec notre besoin de nous prouver que l'homme est bien le prédateur au sommet de la chaîne alimentaire. L'éditeur nous entraîne alors dans une aventure sauvage et féroce aux quatre coins du monde qui nous fera affronter les créatures les plus dangereuses ! Une seule règle : tuer avant d'être tué...
"Œil pour œil, dent pour dent..." Comme les repas en période de fêtes, la traque est une affaire de famille et notre scénario n'échappe pas à la règle. On incarnera donc un jeune homme ayant coupé les ponts avec son frère après que leur père se soit fait tuer par un grizzly dont on avait de toute évidence vendu la peau prématurément, bien des années plus tôt. Chacun des fils ayant fait son chemin de son côté, tous deux finissent par se retrouver pour traquer une créature plus féroce encore entourée de mystère, dans l'espoir de pouvoir recoller les morceaux et d'assouvir une vengeance personnelle. Une bête les ayant séparés, une autre saura bien les rabibocher ! Au-delà de l'aspect assez peu engageant de ce début de scénario (écrit par un scénariste de Fringe), on se plaira cependant à le suivre, correspondant typiquement à un bon vieux thriller animalier, oscillant entre action brute et flash-back expliquant peu à peu le lourd passé familial. Comme quoi, c'est bel et bien « sur le chemin où l'on n'a pas peur que le fauve nous sautera à la gorge ».
"Les voyages forment la jeunesse..." Une fois encore, Activision nous propose de revisiter le proverbe, l'aventure principale nous entraînant dans différents environnements, allant de la moite jungle africaine à la forêt boréale gelée en passant par la savane arborée, de sorte à nous faire voir du pays. Et on ne sera pas déçu de découvrir des environnements fort jolis, qui rendent l'immersion plus facile et font monter la tension au moindre craquement de brindille. A chaque écosystème ses prédateurs exclusifs, forçant donc le joueur à affronter loups, hyènes, babouins, lions, crocodiles, rhinocéros, pumas ou buffles de sorte à rester en vie. Les animaux, par ailleurs remarquablement réalisés, attaquent tantôt en groupe, tantôt seuls, bénéficiant d'une intelligence artificielle assez poussée mais parfois inégale. Le joueur peut aussi se faire stratège et abattre l'animal chef de meute en premier pour limiter les risques. Par exemple, abattre un lion dispersera les lionnes, ce qui vous permettra de rester en vie... du moins jusqu'au prochain groupe de créatures affamées !
"La différence entre la chasse et la guerre, c'est qu'à la chasse on ne fait pas de prisonniers..." Votre avatar virtuel n'ayant bien entendu ni crocs, ni griffes, ni cornes, il vous faudra bien de quoi vous défendre face aux carnivores voyant en vous le casse-croûte du midi. Fusil à pompe, pistolet, canon scié, fusil d'assaut ou arbalète, un arsenal sera à votre disposition pour tenter de résister aux hordes sauvages, toutes disposées à vous réduire en charpie. De plus, votre personnage est beaucoup plus mobile que dans les précédents opus, vous permettant d'effectuer roulades et évasions utiles pour éviter de vous retrouver pris entre les mâchoires des bestioles voulant vous faire la peau... Alors si certains affrontements tournent au carnage organisé, tous les animaux de la forêt semblant s'être donné le mot sur votre présence, on savourera la campagne solo en se rassurant concernant Mère Nature, les extinctions multiples que vous aurez causées se limitant à quelques données sur le disque dur de votre console !
"Le mauvais chasseur, il voit un truc qui bouge : il tire..." N'en déplaise aux Inconnus, le joueur n'aura pas forcément d'autres choix que de tirer sans hésitation au moindre frisson, surtout lors des galeries de tir ! Mode classique cher à la série Cabela's, ces séquences de rail-shooting vous demanderont d'affronter dans différents environnements des créatures, parfois absentes du solo, le tout au cours de diverses sessions. Les points engrangés le sont à chaque créature abattue mais gare à ne pas devenir le gibier pour pouvoir terminer la partie et valider votre score. Rafraîchissantes et souvent jouissives, les galeries font office de défouloir, à bien entendu ne pas prendre au sérieux, qui ajoutent une dimension multijoueur au titre. Deux joueurs peuvent ainsi s'affronter en écran scindé de sorte à savoir lequel des deux est le meilleur tireur...
"Lion rugissant n'est pas mangeur d'hommes..." A celui qui vous soutiendra ceci, vous pourrez le traiter de menteur ! Car en effet, la grande nouveauté de ce Dangerous Hunts 2013 réside dans son mode Maneater (Mangeur d'hommes pour les anglophobes) qui vous permettra de jouer à deux sur des cartes remplies de carnivores déchaînés de sorte à accomplir différents objectifs pour progresser. L'entraide étant de rigueur, pas question de laisser votre coéquipier se faire dévorer par un léopard alors que vous fuyez à l'anglaise ! Ce mode, se déroulant dans plusieurs environnements, ajoute une dimension coopérative jusque-là inconnue dans les jeux Cabela et le résultat s'avère plutôt satisfaisant. Rappelez vous : deux fusils valent mieux qu'un !
Call of des chasseurs d'un côté, sympathique FPS animalier de l'autre, la série Cabela divise mais semble bien avoir trouvé en cet opus 2013 un titre susceptible de rassembler davantage les foules. S'il n'est cependant pas un chef-d'œuvre, ce rejeton porte en lui l'ADN typique de la série mais aussi un vent de nouveauté qui s'avère des plus rafraîchissants. Campagne solo, galeries, Maneater... Ajoutez à cela la possibilité de jouer au Move ou au Topshot capable de ressentir votre rythme cardiaque et vous obtiendrez un FPS qui a mangé du lion et possède un tigre dans son moteur !
- Graphismes16/20
Il est rare de voir des animaux aussi bien modélisés que dans la série Cabela mais ici, les petits gars de chez Cauldron se sont surpassés... Les animations sont fluides, les décors agréables à l'œil. On s'arrêterait presque pour savourer la beauté du paysage si seulement cinquante fauves affamés n'en avaient pas perpétuellement après nous !
- Jouabilité14/20
L'usage du Move ou du Fearmaster est de rigueur. Les joueurs disposant de pareils instruments verront leur avancée facilitée par la réactivité des engins, permettant de réagir rapidement à la moindre créature surgissant à l'écran. Des animations évasives s'étant ajoutées au panel de mouvements déjà présents, la prise en main n'en est qu'améliorée, surtout pour les chasseurs virtuels en herbe...
- Durée de vie14/20
Comptez entre 8 et 10 heures pour finir les 14 niveaux du mode Scénario, temps de jeu auquel viendront s'ajouter les galeries et le mode Maneater : bref, vous avez de quoi vous mettre sous la dent !
- Bande son16/20
Faisant appel à nos peurs primaires, Dangerous Hunts 2013 aime jouer avec nos nerfs en nous faisant trembler au moindre bruit suspect. Grognements, craquements de branches, croassements d'oiseaux... Les bruitages animaliers sont très réussis et les doublages en VO sont satisfaisants et renforcent l'immersion du joueur dans un monde où il n'est qu'une proie parmi tant d'autres. A noter qu'une VF est également disponible, correcte mais moins convaincante...
- Scénario14/20
Bien qu'assez caricaturale, l'histoire principale s'avère intéressante sur la longueur, notamment à travers le système de flash-back vous faisant passer d'un environnement à un autre en fonction des niveaux. Le côté légendes africaines est assez bien rendu et suffira à nous faire oublier les massacres organisés entre deux cinématiques.
Les maîtres mots sont : prise au sérieux. Dangerous Hunts 2013 se voulant un FPS nerveux plus qu'un jeu de chasse, il s'adresse davantage aux joueurs à la recherche d'adrénaline et de frissons qu'aux inconditionnels de la traque qui trouveront leur bonheur dans l'autre branche de la famille Cabela : Big Game Hunters. Mêlant aventure et action soigneusement réalisées, les amateurs du genre y trouveront leur bonheur tout comme les protecteurs de la nature dégoûtés par les simulateurs de génocides humains. Prêt, feu, chassez !