Un peu plus de deux ans après son apparition dans la section Indie du Xbox Live, Lazy Raiders refait surface sur iOS. Le passage du pad à l'écran tactile aura pris du temps, ce qui n'est finalement pas si étonnant pour un jeu dont le héros n'est autre qu'un archéologue réputé pour sa flemmardise.
Dans Lazy Raiders, nous jouons un certain Dr Diggatone, dont le CV stipule qu'il est archéologue, mais dont le véritable hobby est feignasse de compétition. C'est bien simple, ce paresseux ne fait rien de ses journées et sa conception des fouilles archéologiques est assez particulière. Pour dire les choses concrètement, Diggatone ne bougera pas le moindre petit doigt durant tout le jeu, pas même pour se déplacer. A l'inverse, c'est le décor autour de lui qui bouge et le trimballe comme une vulgaire masse. Tout ce qu'il y a à faire est donc de pivoter le niveau dans un sens ou dans l'autre pour faire glisser le doc contre les parois, en sachant qu'il est constamment soumis à la gravité. Deux modes de contrôle s'offrent à nous : l'écran tactile ou le gyroscope. Dans un cas comme dans l'autre, Lazy Raiders requiert un certain talent pour guider le fainéant là où l'on veut dans des niveaux remplis de pièges.
Il ne faut que quelques minutes pour s'apercevoir de la hauteur du défi qui se dresse devant nous. En ajoutant petit à petit de nouveaux types de dangers (les rochers, les rochers à pointes, les voleurs de trésors, etc.) Lazy Raiders lance un vrai challenge à qui veut franchir ses 60 niveaux et récupérer tous les trésors. La précision requise pour faire naviguer le docteur est assez diabolique. Penchez trop le niveau et Diggatone foncera droit dans un piège, tentez de rattraper le coup et le voilà qui file sur un rocher. Mais la précision n'est en fait qu'une partie de l'équation. L'autre difficulté à gérer incombe à l'aspect graphique. Le jeu n'est pas vilain, mais le choix des couleurs et la caméra trop éloignée (même au niveau de zoom maximal) n'aident pas à repérer clairement les dangers d'un niveau. Du coup, on se cogne sans cesse contre des ennemis ou on oublie des joyaux parce qu'on ne les aura tout simplement pas vus. Sur Xbox 360, le zoom plus puissant permettait de régler en partie ce problème.
Si l'originalité du concept est un atout de taille pour Lazy Raiders, sa grande difficulté pourrait bien en décourager plus d'un. Pour ceux qui pensaient trouver un puzzle-game ou un jeu de réflexion propice à la gym des neurones, c'est raté. Lazy Raiders est un pur jeu d'adresse qui demande du skill, de bons réflexes et de la patience pour surmonter un à un les micro-niveaux imaginés. Un mode facile n'aurait peut-être pas été de trop...
- Graphismes11/20
Les trois grands environnements qui parviennent à se distinguer offrent trois univers différents. Tous partagent cependant le même problème de clarté qui empêche de distinguer nettement le personnage, les dangers et les joyaux.
- Jouabilité11/20
Même en limitant le gameplay à la seule possibilité de pivoter ou de renverser le niveau, le jeu trouve le moyen de se montrer extrêmement difficile à maîtriser. La panique l'emporte trop souvent sur la précision, empêchant du coup d'apprécier le jeu à sa juste valeur. Un mode plus facile ou différents seuils de réglages tactiles auraient peut-être rendu l'affaire plus accessible.
- Durée de vie13/20
Le jeu n'est pas vraiment bien long, mais la chasse aux trésors pourra occuper de longues heures les joueurs désireux de tout récupérer sur leur chemin.
- Bande son13/20
La bande-son passe inaperçu pendant tout le jeu. C'est sûrement un bon signe.
- Scénario/
La difficulté de Lazy Raiders est un réel frein à l'amusement d'autant qu'elle provient en grande partie d'une caméra trop éloignée et d'un choix de couleurs mal adapté. Au lieu de procurer de petites sessions de fun, le titre se transforme parfois en véritable torture pour les nerfs. Vous voilà prévenu.