Entendez-vous au loin cette sirène étrange qui retentit ? Non ce n'est ni la police ni les pompiers mais la voiture des Ghosbusters. Les chasseurs de fantôme déboulent sur Megadrive pour une aventure inédite où de nouveaux spectres tenteront de renverser New York une nouvelle fois. Faites chauffer les canons à proton, ils arrivent...
Une fois n'est pas coutume, ce n'est pas Activision, alors détenteur des droits de la licence, mais le studio Compile qui est en charge du développement d'une nouvelle adaptation de Ghosbusters sur la console de Sega. Cette version Megadrive n'est pas un portage mais bel et bien un nouvel opus se basant sur des modèles « super deformed » des protagonistes du film, dont chacun peut être incarné par le joueur. Et ce choix ne se limite pas à leur apparence physique, puisque chaque personnage se distingue par deux attributs (vitesse et endurance) impactant sur leurs déplacements et leur jauge de vie.
Le soft s'appuie sur une histoire inédite où nos trois héros vendent leur service à des propriétaires d'immeubles afin de les débarrasser de locataires fantomatiques un peu trop gênants. Notez qu'en marge de ces missions pécuniaires se tisse un scénario tournant autour d'une tablette mystique qu'il faudra reconstituer afin d'accéder aux derniers niveaux de l'aventure. Au départ, vous aurez le choix entre quatre premières demeures, à visiter dans l'ordre que vous souhaitez, afin d'y capturer des spectres contre une poignée de dollars. Cette monnaie sonnante et trébuchante vous sera alors utile pour faire quelques emplettes dans l'une des deux boutiques accessibles entre deux missions. L'une d'elle permet d'acquérir de nouveaux équipements et ainsi augmenter votre puissance de feu ou votre résistance physique alors que la seconde échoppe propose divers aliments et accessoires.
L'intérieur des bâtisses est constitué de plusieurs salles composées de pléthores de plates-formes et autres passages tortueux que le joueur devra franchir afin de dénicher les intrus. Evidemment, ces lieux hantés regorgent d'esprits malins en tous genres, dont le célèbre Bouffe-tout, qui feront tout pour vous inciter à renoncer à votre mission. Afin de toucher votre récompense, il vous faudra vaincre entre 1 à 4 fantômes majeurs, faisant office de mini boss, répartis dans différentes pièces de la maison dont l'accès ne sera jamais le fruit d'une progression linéaire. Car le level design offre des niveaux labyrinthiques que le joueur peut parcourir en toute liberté donnant lieu à de nombreux allers-retours pour trouver le bon chemin. Après avoir terrassé l'un des mini-boss du niveau, un petit fantôme apparaît et tente de se faire la malle, si vous parvenez à le capturer, un supplément d'argent vous sera octroyé. Mais, votre mission ne s'arrête pas là, puisque vous devrez encore vaincre le boss qui se cache au fin fond de la demeure dans une pièce auparavant inaccessible. Si vous parvenez à le battre, votre rétribution vous sera alors attribuée et vous serez convié à partir en chasse d'autres fantômes au sein des maisons restantes.
Les combats contre les spectres se basent sur un archétype run'n'gun consistant à user des armes à feu de différents types dont les modèles spéciaux sont acquis en boutique. L'utilisation de ces derniers est néanmoins limitée car leur usage consomme de l'énergie représentée par une jauge en bas de l'écran. Il est ainsi nécessaire de les employer à bon escient et d'utiliser le plus souvent le canon à proton de base qui, lui, ne puise pas dans vos ressources. La gestion de votre matériel passe alors par un système d'inventaire classique mais bienvenu puisqu'assez rare pour le genre.
Au final, cette nouvelle adaptation vidéoludique de S.O.S. Fantômes fait vraiment honneur à la licence de par son univers loufoque et son ambiance spectrale qui respecte plutôt bien l'œuvre d'origine.
- Graphismes14/20
Le parti pris du style « super deformed » est un choix judicieux puisqu'il colle parfaitement au côté burlesque de l'œuvre cinématographique. De plus, les sprites de grandes tailles, qui profitent d'un niveau de détails plutôt bon, arborent des mimiques pleines de vie. A cela s'ajoutent des intérieurs assez variés, même si l'ensemble n'exploite au final pas entièrement la puissance de la Megadrive.
- Jouabilité15/20
La possibilité de tirer à 180° est fort pratique pour gérer les attaques fantomatiques qui arrivent de toutes parts. Et chaque Ghosbuster se contrôle sans heurt si ce n'est pour atteindre quelques plates-formes pas toujours faciles d'accès. On apprécie également le level design labyrinthique qui empêche l'installation de toute linéarité dans la progression. Cerise sur le gâteau, la présence d'un inventaire est vraiment bienvenu pour jongler avec les différents équipements assez nombreux.
- Durée de vie13/20
Les premières maisons se parcourent assez vite mais l'ajout de niveaux cachés supplémentaires et la possibilité de refaire l'aventure avec les deux autres personnages augmentent un peu plus une durée de vie correcte pour le genre.
- Bande son12/20
Les thèmes musicaux souvent rythmés, mêlant gaîté et ambiance énigmatique, s'avèrent assez basiques à l'image des bruitages.
- Scénario13/20
Votre chasse aux fantômes sera émaillée d'une petite intrigue rondement menée par quelques petites cinématiques. Même si celle-ci n'est pas transcendante, elle a le mérite d'exister ce qui est rarement le cas dans un jeu de ce type.
Décidemment, les adaptations du film Ghostbuster ne cessent de faire des émules et ce nouvel opus peut se targuer de figurer aux côtés des meilleurs jeux de la licence éponyme. En parvenant à retranscrire l'humour et l'univers spectral de l'œuvre d'origine, le soft nous transporte dans une aventure inédite qui recèle quelques éléments scénaristiques intéressants. Même si le moteur du jeu ne pousse pas la console dans ses derniers retranchements, Ghostbusters vous fera vivre une chasse aux fantômes endiablée.