Apparu en 1982, Pitfall Harry est certainement l'un des plus vieux héros de jeu vidéo encore en activité. N'allez cependant pas croire que le bougre soit un grabataire en chaise roulante. Oh non, Harry pète la forme. Il n'a même jamais été aussi dynamique qu'aujourd'hui !
Genre bien connu des smartphones, les running games sont dignement représentés par des titres comme Temple Run. Et c'est de ce dernier que s'inspire énormément la nouvelle aventure de Pitfall Harry. A deux ou trois détails près, on pourrait même penser à une simple skin pour Temple Run tant les deux titres ont des choses en commun. Mais plutôt que de compter les ressemblances ou les différences, prenons ce nouveau jeu mobile pour ce qu'il est : un passe-temps incroyablement jouissif et addictif. C'est dit, ce nouveau Pitfall Harry est une vraie réussite qui doit son succès au mariage parfait d'un gameplay aux petits oignons et d'une réalisation très agréable. Comme dans tout bon running game, voilà notre héros Harry prêt à courir comme jamais il n'aura couru. A travers la jungle, les grottes, les villages, l'aventurier n'a d'autre choix que de prendre les jambes à son cou pour fuir le volcan qui vient d'entrer en irruption. Malheureusement pour lui, mais heureusement pour le joueur, le chemin n'est pas une simple ligne droite dénuée de tout obstacle. Au contraire, la fuite en avant est un vrai parcours du combattant, aussi dangereux que périlleux et qui demandera des réflexes extrêmement aiguisés.
La jouabilité s'appuie sur quelques concepts de base qui se trouvent déclinés suivant les situations et les dangers à éviter. Glissez votre doigt vers le haut, et Harry se met à sauter, glissez vers le bas et il fera une roulade. Glissez à gauche ou à droite pour qu'il tourne dans la direction indiquée. A cela s'ajoute le tapotage d'écran pour fouetter les ennemis (serpents, scorpions, etc.) ou encore le "penchage" d'appareil pour courir sur la gauche ou la droite du chemin. Les obstacles se dressent à vive allure devant le pauvre héros, imposant une attention de chaque instant pour réagir au quart de tour et ne pas voir la partie bêtement avortée. Il existe cependant une solution pour ne pas recommencer la fuite depuis le début : les points de contrôle. Un point de contrôle est placé tous les 2.000m (jusqu'à la ligne d'arrivée finale à 20.000m) et il faudra les débloquer un par un en les atteignant d'abord une première fois, puis en les activant grâce à des totems perroquet. Ces derniers s'achètent dans la boutique du jeu et se monnaient en diamants à ramasser directement sur le parcours. Les joueurs pressés peuvent toujours acheter plus de diamants avec de l'argent réel, mais en prenant son mal en patience, il est possible de récupérer le nécessaire et "terminer" le jeu sans rien dépenser. Il existe à ce propos plusieurs bonus pour se faciliter la vie : vitesse, résistance au venin, etc. Là encore, tout peut se payer avec des diamants, et là encore, inutile de sortir la carte de crédit.
Généralement, les running games sont connus pour proposer un défi infini, sans cesse renouvelé par des ennemis plus nombreux ou par une vitesse de course plus élevée. Mais pas Piftall! puisque le parcours s'arrête à 20.000 m. N'allez cependant pas croire qu'avec une course limitée en distance, il suffit d'apprendre par cœur l'emplacement de chaque danger pour s'en sortir. Ce n'est pas vraiment comme cela que ça marche ici. En fait, chaque section de piste est générée aléatoirement en respectant simplement quelques codes établis. On sait par exemple que le début du jeu se situe sur un flanc de montagne, suivi par un chemin dans la brousse, puis dans le village, dans la grotte, et un peu plus tard sur les rails d'un chariot de mine. Dans les grandes lignes, la progression respecte donc une ligne directrice mais c'est bien dans les détails où tout se joue puisque les pièges d'une zone apparaissent toujours aléatoirement. Encore une fois, de bons réflexes sont nécessaires pour continuer à courir.
Parfaitement rodé dans son gameplay, Pitfall! se démarque aussi par une réalisation qui en jette, surtout au niveau graphique. L'utilisation judicieuse d'un design cartoon permet à la 3D d'être aussi belle que lisible. Et dans un jeu qui va à toute allure, ces deux aspects sont grandement appréciés. Les environnements sont donc tous très sympas à traverser et même si on n'a pas vraiment le temps de les admirer dans les moindres détails, ils dégagent tous une certaine personnalité, multipliant les références à la série dès que l'occasion se présente : une liane par-ci, un alligator par-là. Ce nouveau Pitfall! remplit donc joliment sa mission : dépoussiérer l'une des plus vieilles séries que le jeu vidéo puisse connaître et venir directement concurrencer les meilleurs titres de sa catégorie.
- Graphismes16/20
Ne vous fiez pas aux screenshots sur cette page, l'aspect cartoon convient particulièrement au titre puisqu'il permet d'offrir des décors à la fois divers et variés sans compromettre leur beauté ni la lisibilité de l'action.
- Jouabilité17/20
Les commandes se maîtrisent en un clin d'œil et s'adaptent aux nouvelles situations pour renouveler l'expérience au fil du parcours.
- Durée de vie17/20
Il faudra persévérer pour atteindre la fin du parcours, réellement semé d'embûches et de surprises en tous genres. On revient toujours pour une petite partie, juste histoire de faire passer le temps.
- Bande son15/20
La musique insuffle un esprit très épique à la course effrénée du pauvre Harry. Les bruitages soulignent chaque nouveau danger.
- Scénario/
Très loin du premier jeu Pitfall où il fallait prendre son temps pour franchir chaque obstacle, cette relecture de la série menée à 100 à l'heure convient totalement au format et saura parler aux amateurs de Temple Run et autres. D'accord, la formule n'est pas très originale, mais le résultat est bien réalisé et fonctionne parfaitement.