Ce n'est pas la première fois que LJN se joint à Rare pour nous pondre un portage quelconque sur consoles. De Qui Veut la Peau de Roger Rabbit ? à Beetlejuice, en passant par Pictionary, le duo avait l'art de salir toutes les licences bien juteuses qu'il touchait avec des jeux de la plus abjecte platitude. Cette fois-ci, c'est au tour de Spidey de faire le mariole dans un beat'em all. Et le titre débute sur les chapeaux de roues par une histoire d'une banalité assez classique. A la surprise générale, la ravissante Mary Jane se fait capturer par un groupe de super-vilains. Le vaillant Peter Parker, alias Spider-Man, devra user de sa toile pour aller sauver la vie de sa petite amie, au péril de la sienne.

Le concept de The Amazing Spider-Man peut se résumer à « avancer et cogner ». Pour cela, vous disposez tout d'abord de quelques mouvements au corps à corps. En appuyant sur B, Spidey donne un coup de poing, efficace contre la plupart des grosses brutes que vous croiserez. En combinant ce mouvement avec la flèche du bas, l'araignée est capable de terrasser les ennemis au sol en leur collant son pied en pleine poire. Enfin, notre héros peut atteindre les méchants situés en hauteur, comme les chauves-souris ou les tireurs embusqués derrière des fenêtres, à l'aide d'un coup de pied sauté. Pour cela, il faudra presser le bouton A de saut avant de frapper. Au fur et à mesure de votre avancée, vous allez vite constater que cette panoplie du parfait boxeur ne suffit pas toujours face à un lourdaud bien planqué. Heureusement et comme toute bonne araignée qui se respecte, Spider-Man usera de sa toile pour tirer sur ses adversaires. Il suffit pour cela de maintenir la touche B enfoncée et de bien viser. Même topo pour atteindre une plate-forme inaccessible : pressez longuement la touche A, et vous vous baladerez de fil en fil dans les airs. Dans tous les cas, sachez que Spidey dispose d'une réserve de toile. N'oubliez pas de ramasser les recharges, sous peine de rester bloqué. Ce serait bien dommage, avouons-le.

Ce sont en tout six mondes qui vous attendent, parfois séparés en deux zones distinctes. Quartiers délabrés, station de métro, parc ou encore égouts nauséabonds : les endroits à visiter sont variés et disposent de leurs propres difficultés et de leurs méchants caractéristiques. La plupart du temps, vous évoluerez dans le sens conventionnel des jeux du genre, c'est-à-dire de la gauche vers la droite. Mais certaines phases d'escalade de building se dérouleront selon un scrolling vertical un peu plus original. Pour finir, tous les niveaux se ponctuent par l'affront d'un boss issu de l'univers des comics. Vous aurez ainsi l'immense privilège de subir les téléportations incessantes de Mysterio, les citrouilles explosives du Bouffon vert ou les charges de Rhino avant un ultime combat contre le fameux et terrifiant Venom. Là encore, tous possèdent un ou plusieurs points faibles qu'il faudra exploiter pour continuer votre quête. On regrettera simplement la difficulté bien mal dosée de l'aventure. Si certains passages se terminent en deux coups de cuillères à pot, d'autres sont à s'arracher les doigts. Vous n'avez que trois continus de deux vies chacun ; autant vous dire que vous allez devoir recommencer le soft une bonne dizaine de fois depuis le début et apprendre les moindres dangers par cœur avant d'en atteindre le bout.

D'un point de vue visuel, tout est fin et détaillé, que ce soit les personnages ou les décors. Seul l'aspect un peu trop gringalet du héros fait tache. Mais, si graphiquement le jeu semble tout à fait correct, c'est loin d'être le cas de la bande-son. On peut même affirmer que celle-ci demeure complètement à la ramasse ! Outre une musique d'introduction peu envoutante et deux mélodies qui rythment de manière assez insupportable les passages de grimpette et les combats contre les boss, le jeu ne compte qu'un seul et unique thème qui se répète dans tous les mondes. Les autres bruitages, minimalistes à souhait, ne prennent eux non plus pas en compte les capacités de la Game Boy. En résumé, The Amazing Spider-Man est techniquement très inégal. Ayant assez mal vieilli au terme de ses 22 années d'existence, il reste néanmoins l'un des jeux les plus emblématiques du début de l'ère Game Boy.