Sorti en octobre 1994 sur PC, Doom II propose au joueur d’incarner le space marine du premier opus à son retour sur Terre. Faisant tout en plus grand, cette suite sera l’occasion de découvrir de nouvelles créatures pour un challenge encore plus corsé.
Créer la suite d'un jeu vidéo à succès n'est jamais facile. Cela est d'autant plus vrai lorsque le jeu en question est l'un des piliers fondateurs du FPS moderne. Et pourtant, malgré la pression, les développeurs d'id Software sont parvenus à faire de Doom II un jeu aussi culte que son aîné. On y retrouve donc notre space marine anonyme, de retour sur Terre après sa petite escapade sur Phobos, l'un des satellites naturels de Mars. Malheureusement pour lui, le berceau de l'humanité a perdu de son charme depuis l'arrivée d'une horde de démons sanguinaires. Les pertes se comptent en milliards, et lui seul peut mettre un terme à cette boucherie.
Un petit scénario classique, permettant néanmoins de donner du crédit à la taille des maps, bien plus vastes que dans le premier opus. En effet, les espaces ouverts de la planète bleue contrastent avec les salles oppressantes de la base martienne. Mais qui dit plus de place dit aussi plus de monstres, et les développeurs n'ont pas lésiné sur ce point ! Les créatures de l'enfer seront en embuscade derrière chaque porte, chaque mur, et au fond de chaque couloir. De quoi plomber le moral de notre personnage, revenu sur notre planète dans l'expectative d'un repos bien mérité. La difficulté, qui va crescendo au fil des niveaux, semble être globalement montée d'un cran par rapport à Doom, premier du nom. Cela se ressent même dans le mode de jeu le plus simple, sobrement intitulé « trop jeune pour mourir », où votre personnage s'en ira souvent manger les pissenlits par la racine si vous n'êtes pas assez prudent. Traverser les 30 niveaux du jeu plus les deux stages bonus ne sera donc pas une tâche aisée. D'autant plus qu'une once de réflexion vous sera nécessaire pour débusquer les clés et les nombreux passages secrets du soft.
Outre une difficulté ajustée, ce nouvel opus propose plusieurs améliorations, notamment au niveau de l'arsenal et du bestiaire ennemi. Ainsi, le joueur prendra-t-il du plaisir à dézinguer les enfants du vilain avec un rutilant fusil à canon double, ou encore à découper leur chair infernale à l'aide de la tronçonneuse. C'est peu, mais la dose de fun que procurent ces deux armes est sans limite et fera vite oublier ce petit manque de contenu en termes d'artillerie. Dans les rangs adverses, de nouvelles figures font leur apparition, à l'image du Revenant - sorte de squelette géant avec un lance-missiles sur les épaules - ou encore du Arch-Vile, une créature humanoïde pouvant ressusciter ses semblables. Les démons ont également asservi de nombreux soldats humains afin de les utiliser comme chair à canon. Ces ennemis ne sont pas très impressionnants, mais restent relativement dangereux en groupe.
Au rang des ajouts, il ne faut pas oublier les éléments du level design qui permettent à Doom II d'avoir des décors un peu plus variés que ceux de son aîné. Ainsi, plusieurs matériaux, comme le bois ou encore le goudron apportent une touche de réalisme et d'originalité, et ce malgré les limites du moteur graphique "DooM Engine". Mention spéciale aux derniers niveaux et à leurs magnifiques murs construits à base de sang et de crânes humains. Reprenant les bases du premier opus, Doom II ressemble plus à une version 2.0 de ce dernier qu'à un jeu à part entière. Malgré tout, il reste, presque 20 ans après, l'un des FPS les plus jouissifs et les plus sanglants de l'histoire. Et vous, êtes-vous prêts à affronter l'enfer ?
- Graphismes13/20
Plus détaillés que ceux de Doom, les graphismes restent tout de même assez limités. Ils parviennent toutefois à retranscrire une atmosphère apocalyptique saisissante, et les différents monstres rencontrés au fil du jeu ont tous un bon design. Préférez la version dématérialisée sur le Xbox Live et ses graphismes retravaillés plutôt que la version d'époque, qui passe assez mal sur les écrans récents.
- Jouabilité17/20
Posant les bases du FPS moderne, Doom II est un exemple en termes de jouabilité. Les déplacements se font de manière fluide et instinctive, et l’extermination de démons est réellement jouissive.
- Durée de vie16/20
Proposant 32 niveaux pour cinq modes de difficulté différents et des secrets à n'en plus finir, Doom II vous permettra de passer de longues heures devant votre écran.
- Bande son17/20
Au fil des niveaux, vous découvrirez des thèmes musicaux épiques et envoûtants. On voit que de gros efforts ont été faits à ce niveau-là. Que serait le crépuscule d’un monde sans un bon hard rock ?
- Scénario13/20
Le scénario est plus un prétexte pour découper du monstre qu’autre chose. Malgré tout, on s’attache à ce héros anonyme chargé de sauver la terre.
Un must-have pour tous les amateurs de jeux de tir et d’explosions sanguinolentes. Reprenant les qualités des précédentes créations du studio Id Software, à savoir Wolfenstein 3D et Doom premier du nom, Doom II reste le meilleur moyen pour découvrir la genèse d’un genre devenu très populaire aujourd’hui : le FPS.