On le sait depuis longtemps maintenant, la transposition de licences célèbres en jeux vidéo donne parfois naissance à des jeux de karting ayant plus ou moins de saveur, la plupart d'entre eux étant très fortement inspirés de la série à succès de Nintendo, Mario Kart. Eh oui, on peut dire ce qu'on veut, si un film d'animation rencontre du succès, autant reprendre un concept qui fonctionne bien lui aussi, histoire de ne pas décevoir les fans. Cette complaisance dans la facilité peut se révéler efficace si la réalisation suit le mouvement, mais ce n'est pas toujours le cas. Madagascar Kartz tirera-t-il son épingle du jeu ?
Vous aimez vous dandiner sur "I like to move it" de Reel 2 Real ? Mieux, vous avez regardé les films d'animation Madagascar une bonne dizaine de fois ? Vous serez donc ravis de savoir qu'Alex, Marty, Melman et Gloria ont pris le chemin des pistes dans un jeu de courses disponible sur consoles. Petit détail sympathique, Madagascar Kartz est disponible dans une version bundle comprenant le jeu et un volant en plastique vert ressemblant fort à celui de Mario Kart Wii, exception faite de la partie supérieure de l'accessoire qui manque à l'appel. Si ce dernier ne vous botte pas, il vous est tout à fait possible de jouer en utilisant le duo Wiimote/Nunchuk, mais il faut reconnaître qu'il est toujours plus fun de s'adonner à une course volant en main. La jouabilité ne s'en retrouve pas diminuée et se révèle même plutôt agréable. Bien sûr, il est inutile de vous le procurer si vous possédez déjà un volant, le principe reste le même : améliorer votre confort de jeu.
Puisque nous avons affaire à une nouvelle retranscription vidéoludique de Madagascar, il est on ne peut plus normal de retrouver le quatuor d'animaux sauvages et le fameux groupe de pingouins sur le devant de la scène. King Julian et le duo de singes Mason et Phil peuvent quant à eux être débloqués au fil des victoires, de même que deux autres concurrents tout droit venus d'autres films signés DreamWorks, à savoir, Shrek l'ogre et Bob du film Monstres contre Aliens. En comptant bien, cela nous fait un total de neuf personnages et groupes à incarner, ce qui est bien faible quand on voit qu'un Mario Kart peut aisément, de nos jours, nous en proposer une bonne vingtaine. Quitte à sortir du contexte du film pour combler ce manque, pourquoi ne pas avoir continué d'intégrer des personnages issus d'autres univers de DreamWorks ? Quand on y pense, Madagascar ne compte pas suffisamment de personnages pour en faire un jeu de courses ne comportant que des protagonistes... Bref, mauvais point de ce côté, et ce n'est pas mieux quand on jette un oeil au nombre de circuits : neuf également. Répartis équitablement sur trois championnats distincts, ils ont au moins le mérite de nous proposer des environnements tirés de séquences vues au cinéma, comme le zoo de New York, la jungle, la plage ou encore un paquebot. Malheureusement, ceux-ci ne sont pas sans défauts : les couleurs sont relativement pâles, les décors trop peu fouillés et finalement peu inspirés quand on s'y intéresse de plus près.
Au niveau du gameplay, Madagascar Kartz ne fait pas non plus dans l'original. Bien qu'il paraisse difficile de faire autrement, l'ensemble est entièrement calqué sur Mario Kart. On retrouve ainsi des démarrages en turbo, des items bonus cachés dans des caisses, des power-up ultra classiques comme les accélérateurs, les projectiles ou les ralentisseurs... Seules les compétences spéciales de chaque concurrent sortent un peu du lot. Ainsi, Alex peut rugir afin d'envoyer ses adversaires dans le décor tandis que King Julian peut faire apparaître une boule disco au-dessus de ses concurrents pour les obliger à danser, les perturbant ainsi dans leur conduite. On retrouve les trois niveaux de difficulté classiques de 50, 100 et 150 centimètres cube, ainsi qu'un mode supplémentaire à débloquer : le mode Miroir en 200 cc. Pourquoi pas, mais une ombre au tableau subsiste : le confort de jeu n'est pas vraiment au rendez-vous. Sans turbo, les premières courses ne procurent aucune sensation de vitesse tandis que les dernières se révèlent difficilement jouables au volant, tant l'abordage des virages est délicat. En cas de déviation de votre trajectoire, vous pouvez toujours vous rabattre sur les boosts à déclencher en réalisant des figures. Une fois en l'air, il vous suffit d'appuyer sur la croix directionnelle de votre Wiimote pour enchaîner les acrobaties, tout en veillant à ne pas vous ratatiner à l'atterrissage. En cas de réussite, vous obtiendrez un bonus de vitesse et des mangues supplémentaires. Ces fruits peuvent se révéler utiles en cas d'égalité avec vos adversaires car ils s'ajoutent au score obtenu en fin de course, le vainqueur étant celui qui obtient le plus grand nombre de points.
En ce qui concerne les autres modes de jeu, on retrouve la traditionnelle course contre la montre mais aussi deux autres façons de jouer qui ne trouvent un réel intérêt qu'en multijoueur. Le premier mode, intitulé "Move It ! Move It !", vous propose de récupérer une boule disco et de la garder avec vous le plus longtemps possible, tout en traversant des portes qui vous feront gagner des points tant que vous aurez la boule en votre possession. 50 points sont nécessaires pour remporter la victoire. Si ce premier mode est plutôt orienté compétition, le second est dédié à la coopération. La course à points de contrôle, c'est son nom, vous donne comme objectif de ramasser des sabliers disséminés sur les circuits afin de geler un compte à rebours qui, une fois à zéro, marque la fin de la partie. Plus vous vous éterniserez, mieux ce sera. Voilà qui change des habituelles courses de karts, mais malheureusement, tout le monde ne trouvera pas forcément chaussure à son pied en s'essayant à ces deux modes de jeu. Amusants au début, on y jouera par curiosité, le temps de quelques parties, puis on succombera à la lassitude. En définitive, bien qu'il reprenne les codes du jeu de karting à succès signé Nintendo, Madagascar Kartz ne propose pas autant de fun et de contenu que son modèle. Dommage, le voilà qui se noie dans la masse des jeux lambda...
- Graphismes8/20
Tandis que les films sont marqués par leurs environnements colorés et chatoyants, Madagascar Kartz nous propose des décors ternes et manquant de personnalité. Le faible nombre de circuits occasionne, par ailleurs, une redondance visuelle qui finit par déplaire sérieusement.
- Jouabilité10/20
Reprendre des idées ayant déjà convaincu le public présente au moins un avantage, celui de permettre aux joueurs de s’y retrouver une fois la manette en main. Si la difficulté n’est pas franchement au rendez-vous, on pestera surtout sur la mauvaise maniabilité des karts lancés à pleine vitesse.
- Durée de vie10/20
9 personnages dont 4 à débloquer, 9 circuits... Mouais, on a déjà vu plus étoffé. Les plus persévérants pourront toujours tenter d’obtenir la quarantaine de trophées disponibles et de débloquer les images cachées à l’aide des mangues récupérées sur les circuits. Dommage que le mode multijoueur n’ait pas été agrémenté de défis plus prenants, la possibilité de jouer jusqu’à 4 en écran splitté était intéressante.
- Bande son8/20
A part le fameux tube de Reel 2 Real, rien de très fameux ne viendra gâter nos oreilles, que ce soit du côté des musiques, des personnages ou des effets sonores.
- Scénario/
Malgré tout l’attachement que l’on peut avoir pour les sympathiques animaux des films Madagascar, cette version « kart » ne passionnera guère les foules. Peu de circuits, peu de personnages, des modes de jeu classiques sur lesquels on ne reviendra pas de sitôt... Le titre de Sidhe Interactive n’a pas grand-chose pour lui, du moins pas suffisamment pour se démarquer des autres titres du genre parmi lesquels il vient se fondre tel un glaçon exposé en plein soleil.