Autant vous prévenir tout de suite : développée dans la continuité de Gothic 4 : Arcania, cette extension ne remet nullement en cause l'orientation de cet épisode et ne corrige rien de ce qui avait été ardemment décrié par les fans. Si vous faites partie des déçus, vous pouvez d'ores et déjà cesser la lecture de cet article, ce qui nous permettra de notre côté d'éviter de tirer sur l'ambulance. Mais les autres ? Ceux qui, à la recherche d'un RPG light, avaient été séduits par l'aspect aventure/hack'n slash, ceux-là peuvent-il se laisser tenter par Fall of Setariff ? Eh bien, même pas. Dès le lancement de cette extension, une première chose irrite : pourtant destinée à vous permettre de récupérer le personnage que vous aviez développé dans le jeu de base, elle plantera inexorablement à moins d'effacer vos anciennes sauvegardes du répertoire dédié. Vous serez donc contraint, dans tous les cas, d'opter pour un personnage préconçu. Ça commence bien...

La trame scénaristique de Fall of Setarrif est la suite directe de celle de Gothic 4 : Arcania, qui finissait un peu en queue de poisson. Le démon que vous avez réussi à chasser de l'esprit de Rhobar III semble avoir repris forme du côté de Setarrif, que le jeu de base avait pris soin de vous faire contourner (on comprend aujourd'hui pourquoi !). On vous envoie donc dans cette cité côtière qui n'est plus qu'un champ de ruines, et qui est désormais isolée du reste d'Argaan par l'éruption aussi mystérieuse que soudaine d'un volcan. Le pitch est engageant, le résultat l'est beaucoup moins. Si on apprécie qu'un vrai point final soit apporté aux événements de Gothic 4, on se demande encore où sont l'histoire captivante et les personnages mémorables promis par la boîte de jeu. Qui plus est, si cette extension se fait une fierté de vous offrir plusieurs points de vue sur la situation en vous permettant de contrôler les alliés du héros anonyme (Diego, Lester, Gorn...), vous risquez de déchanter quand vous apprendrez que chacune de ces séquences n'est destinée qu'à combler une ellipse scénaristique de quelques minutes. Soyez d'ailleurs averti que si l'extension prend la forme d'un stand-alone, il est préférable d'avoir bouclé le jeu de base sous peine de ne rien piper du tout.

Autre mauvaise surprise : Spellbound annonçait une dizaine d'heures de jeu supplémentaires, mais il n'y a pas le compte. Cette extension se boucle en à peine 6 heures, sachant que l'exploration y est inexistante. Très linéaire, elle ne propose aucune "grande" zone comme vous pouviez en trouver dans le jeu de base, mais une succession de couloirs dépourvus de quêtes annexes. Bon, le rendu visuel fait toujours son petit effet, d'autant qu'il vous permet d'admirer de nouveaux paysages, dont un volcan en éruption et une ville dévastée (au design peu inspiré, mais passons). On y croise aussi quelques nouveaux ennemis, plaisants à affronter quand ils ne vous foncent pas dessus en hurlant comme des demeurés (mention spéciale aux amazones et aux chevaliers possédés). Mais l'aspect jeu de rôle a complètement disparu au profit d'une tournure hack'n slash encore plus prononcée. Le système de progression ne proposant aucune nouvelle compétence, vous finirez par vous résoudre à dépenser les points gagnés dans des domaines qui ne vous intéressent pas, sachant que le challenge est de toute façon lui aussi aux abonnés absents. Bref, Fall of Setarrif se révèle encore plus décevant que ne l'était le jeu de base. Dans ces conditions, autant garder vos sous pour Risen 2 !