On l'aura compris à la lecture de son nom : The Impossible Game est un jeu à la difficulté relevée, probablement le titre le plus dur sur téléphones portables et en concurrence avec Super Meat Boy sur le XBLA. Le jeu fonctionne selon un principe de plus en plus délaissé au fil des générations de consoles : la frustration. C'est bien simple : certains pièges demandent ici des dizaines d'essais et une patience à toute épreuve pour être surmontés. Si la frustration est effectivement au rendez-vous, le plaisir de la progression est tout aussi intense quand on parvient enfin à appréhender l'obstacle... Plaisir finalement de courte durée, puisqu'il faudra rapidement se concentrer sur la prochaine difficulté. Le titre, servi par un gameplay simplissime, risque de rendre accros les joueurs les plus chevronnés.

Difficile, en effet, d'imaginer un concept plus minimaliste que celui d'Impossible Game. L'écran affiche un carré orange, qui se déplace inexorablement sur un axe horizontal. Le principe ? Appuyer sur l'écran tactile du téléphone au bon moment, afin de faire sauter le carré. Le but est d'éviter deux types d'obstacles (pics et gouffres), en s'aidant notamment de blocs disséminés sur le chemin pour s'élever dans les airs. Faire sauter votre carré avec un bon timing, c'est donc la seule chose dont vous aurez à vous préoccuper pour finir les... deux niveaux du jeu. D'autres sont disponibles en téléchargements facultatifs, et évidemment payants. Si leur nombre peut paraître ridicule, on comprendra rapidement qu'un stage ne se termine pas en quelques minutes. En effet, le temps pour arriver à finir le jeu se compte en heures, et le nombre de morts s'évalue facilement à plusieurs centaines ! La raison d'un tel challenge est simple : à chaque fois qu'on tombe sur un obstacle, il faut recommencer le niveau au tout début. Une véritable torture pour les nerfs. On note cependant qu'un mode Entraînement permet de placer des points de sauvegarde à n'importe quel endroit d'un niveau, et donc d'arriver au bout de ce dernier sans forcément y passer des journées entières. Malgré ce mode bien pensé pour les débutants, le petit cube aura tôt fait de lasser les joueurs en quête d'un simple jeu de détente, tandis qu'il vampirisera littéralement l'attention des joueurs les plus tenaces, et, il est vrai, un peu masochistes. D'autant que The Impossible Game est servi par une bande-son elle aussi très prenante.

Le thème principal du titre représente en effet un atout non négligeable. Les développeurs ne s'y sont d'ailleurs pas trompés, puisque le jeu invite le joueur à télécharger les musiques depuis l'écran principal. C'est sur fond de musique électro que vous tenterez de guider votre carré à la fin des deux niveaux du jeu. Si le thème semble relativement calme au début, il s'emballe au fur et à mesure de la progression. Vers la fin du stage, il est même très intense, et correspond parfaitement à l'état d'esprit du joueur, presque arrivé à la fin de son périple. La musique est donc l'une des raisons qui donnent envie de finir le jeu : très immersive, elle se dévoile et devient de plus en plus entraînante au fur et à mesure que l'on progresse dans les niveaux.

Si le jeu brille grâce à sa bande sonore, on ne peut toutefois pas en dire autant de l'aspect graphique. Même si on apprécie l'idée saugrenue de devoir diriger un simple carré, on peut déplorer l'absence de folie du côté du level design. En réalité, The Impossible Game est un titre qui revendique cet aspect minimaliste. Et à bien y réfléchir, il faut reconnaître que ces niveaux totalement épurés confèrent au jeu un aspect futuriste plutôt réussi, en adéquation avec les thèmes musicaux. De toute manière, les joueurs avides de challenge passeront rapidement outre ce détail, puisque l'intérêt du titre réside ailleurs. La notion de difficulté est mise en avant avec, par exemple, la présence d'un mode Statistiques qui totalise votre nombre de morts et de sauts depuis vos débuts ! Assez effrayant au bout de quelques jours de jeu… Enfin, signalons la présence de médailles à débloquer pour chaque niveau terminé. De quoi garder une trace de votre calvaire, et, évidemment, frimer un peu devant vos amis. Après tout, il est compréhensible d'éprouver un certain besoin de reconnaissance quand on vient à bout d'un tel titre, aussi éprouvant qu'addictif.