Les chevaux, c'est avant tout une histoire de passion. On ne s'occupe pas d'un canasson comme on s'occuperait d'un poisson rouge ! Mais voilà, tout le monde n'a pas la chance de pouvoir avoir son propre poney et c'est pourquoi les simulations équestres connaissent un franc succès, il suffit de regarder la série des Alexandra Ledermann et tous les ersatz qu'elle a engendrées. Beaucoup ont essayé de tirer leur épingle du jeu et se sont cassé les dents. Atari revient sur le marché avec la suite du premier jeu du même nom. Dans sa suite, on incarne Emmy, une jeune cavalière pleine d'espoir qui part s'entraîner chez son oncle Roger avec comme but de devenir une grande cavalière. Entraînements, compétitions et gestion du canasson sont au programme.

Avec un pitch vraiment simplifié à l'extrême, on se lance dans l'aventure, et la première chose qui saute aux yeux, ce sont les graphismes du soft. L'animation est fluide, les décors sont colorés et c'est avec un réel plaisir (toutes proportions gardées) qu'on évolue dans un environnement éclairé, verdoyant et avec, le must du must, des papillons de couleur volant dans tous les sens. Sans ironie aucune, le tout est rafraîchissant et rend l'expérience de jeu plus agréable. Si le cheval est plutôt bien modélisé, vous remarquerez que lors des compétitions, votre public ne sera pas d'un gros soutien moral et pour cause, il est aussi figé qu'une expression faciale de Keanu Reeves.

C'est bien beau tout ça mais qu'en est-il de notre monture ? Eh bien tout d'abord, il faut que vous sachiez que vous aurez la possibilité de personnaliser la bête ainsi que la cavalière. Enfin, seulement au niveau des couleurs, le mode de personnalisation ne vous permettant que de choisir celle des yeux, des cheveux d'Emma ainsi que de la robe du cheval et de sa queue. Si plus tard dans le jeu, on pourra affubler l'héroïne de différentes tenues que l'on aura au préalable débloquées (ainsi que des vidéos), cela reste bien maigre. Après cette étape, il est temps de monter en selle ! Au début, on prend plaisir à s'entraîner à sauter des obstacles, à ramasser des étoiles et marcher sur des pastilles de couleur, selon l'allure, et à effectuer des QTE pour que votre cheval exécute des mouvements. On retrouve les standards des simulations équestres : le faire manger, le caresser et le nettoyer. Toutes ces actions se font avec la souris et la barre espace qu'il faudra marteler. Quand vous êtes fin prêt, vous partez dans des concours pour répéter ce que vous avez appris pendant les entraînements. Et cela, vous le ferez jusqu'à la fin du jeu. Alors certes, la difficulté augmente mais reste tout de même raisonnable. En revanche ce qui ne l'est pas, c'est de nous infliger sans cesse les mêmes tâches. Le soft peine à nous intéresser au bout de trois quarts d'heure. Si certains y trouveront un intérêt, d'autres le mettront au fond de leur placard. Ne parlons même pas de rejouabilité tant il vous en coûtera d'arriver au bout des 8 concours proposés et ce ne sont pas les minis-jeux inintéressants qui vous inciteront à poursuivre l'aventure. Le multijoueur est quant à lui sans intérêt car il vous permettra juste d'affronter vos amis dans les épreuves du mode Carrière. Malgré tout, la bête reste assez agréable à diriger grâce à sa prise en main aisée mais cela devient vite agaçant de n'avoir aucun réel challenge.

Ce qui pourrait rebuter certains se situe également au niveau du scénario du jeu : inexistant et ridicule. En gros, on nous ressert la jeune cavalière gentille plutôt jolie qui attire le regard du beau garçon d'écurie (le cliché même du beau gosse enfermé avec des chevaux toute la journée), ainsi que de la mystérieuse infection des chevaux qui est en fait une manœuvre d'un vilain voisin pour mettre la main sur les terres de l'oncle Roger. C'est sans suspense, les cinématiques parlent de chevaux, d'amour et tentent de nous faire sourire, sans succès tellement c'est ringard. Les voix françaises sont correctes mais on n'en peut plus des commentaires de l'oncle Roger pendant les entraînements. Les musiques, elles, se répètent inlassablement tant et si bien qu'on aura envie d'enlever son casque ou de baisser le son. Vous l'aurez compris, malgré ses graphismes enchantés et sa jouabilité amusante, le jeu ne satisfera que le jeune public, à condition que celui-ci ne soit pas trop regardant.