Mélangez la course et la plate-forme pour créer l'improbable rencontre de WipEout et d'Audiosurf, vous obtenez un bon gros jeu à scoring, exigeant et apte à tester vos réflexes. Les amateurs de challenge ne seront pas déçus par cette petite production qu'ils peuvent s'offrir pour une bouchée de pain.
Bust-n-Rush compile d'une façon assez intelligente tout un tas de mécanismes qui pourraient aussi bien sortir de certains jeux de rythme, de plates-formes ou de courses. Le principe est plutôt simple à appréhender. Kovo, personnage qui ressemble à une sorte de gros golem de pierre, fonce (automatiquement) droit devant lui et la première chose que vous apprendrez c'est qu'en rushant - en appuyant sur Z - il peut défoncer les objets surlignés en bleu. A contrario, ceux en rouge le stoppent net, ce qui équivaut à un game over sans appel. Pour éviter les objets rouges, il peut sauter ou changer de ligne en allant sur la gauche ou la droite. Chaque fois que Kovo frappe un objet ou collecte un bonus, sa vitesse augmente, et tant que vous ne relâchez pas le bouton Z, les combos s'enchaînent et la vélocité continue d'augmenter. Et quand on dit qu'on peut aller vite, il faut bien comprendre qu'on va très vite. Dés les premiers niveaux, slalomer entre les objets destructibles et les obstacles peut rapidement devenir un sacré challenge. D'autant qu'il faut apprendre à gérer la façon dont Kovo se déplace, notamment lors des sauts, plus ou moins longs, ou lorsqu'on doit se résoudre à profiter du bref coup de frein pour mieux appréhender un passage délicat.
Mais au-delà de la base, Bust-n-Rush propose dans les niveaux plus complexes tout un tas de bonus ou de pièges excessivement retors. Certains items vont transformer tous les objets rouges en objets bleus, d'autres vous feront bondir plus haut alors que certains vous rabattront sauvagement vers le sol ou dans un précipice. Et vous n'avez pas fini de pleurer quand les obstacles vont commencer à être mobiles, ou pire, qu'ils changeront de forme sous votre nez, comme ces élévateurs bleus dans leur partie inférieure et rouges à leur sommet. Comme si gérer son timing avec des bidules inertes n'était déjà pas suffisamment ardu. Vous pesterez, vous grognerez, mais vous continuerez très probablement à jouer tant la formule est efficace. Evidemment, c'est typiquement le genre de titre dans lequel la connaissance du parcours est importante... sauf que les niveaux sont en grande partie générés de façon aléatoire en mélangeant au hasard des segments créés par les développeurs. En somme, vous reconnaîtrez certaines sections, mais vous serez régulièrement surpris lors de votre quatrième run de découvrir que le parcours a changé. Bust-n-Rush est idéal pour qui souhaite réviser son répertoire d'insultes tout en réalisant qu'on peut tout à fait haïr un truc sans pour autant arriver à le lâcher.
Une fois de plus, la scène indépendante montre donc qu'une formule toute bête peut-être exploitée de façon brillante et même assez diabolique. Une sorte de mélange entre Audiosurf et WipEout. Oui, dit comme ça, ça fait tout drôle. En outre, pour à peine 6€ et des bananes, Bust-n-Rush offre une durée de vie relativement conséquente. Le jeu est en effet divisé en deux modes. En mode Challenge, chaque parcours correspond à un défi, comme collecter un nombre X d'orbes, percuter 30 élévateurs etc. Les défis accomplis permettant de libérer du contenu dans le mode Endless dans lequel le but est tout simplement de tenir le plus longtemps possible pour faire péter les scores sur des niveaux générés de façon procédurale. Pas moyen de les connaître par coeur donc et les amateurs de scoring devraient apprécier.
Il y a évidemment quelques petits couacs dans cette mélodie. En premier lieu, les plus démonstratifs vont rapidement déplorer l'absence de classement en ligne dans un jeu où le score est l'une des principales motivations. D'autre part, même si la réalisation (qui s'appuie sur le moteur Unity) est très propre, Bust-n-Rush ne propose que trois types d'environnements, on ne jette pas la pierre au jeune studio qui se cache derrière, mais il faut reconnaître que ça peut devenir un poil lassant. Enfin pas autant que la musique qui tourne en boucle ceci dit. A ce propos, il est probable que tous ne soient pas séduits par la bande-son qui évoque un hommage pas forcément très réussi à ce qu'on pouvait entendre dans les années 90 en matière de musique électronique. Pas nécessairement la partie la plus agréable du soft.
- Graphismes14/20
Bust-n-Rush utilise Unity, comme beaucoup de titres indépendants, et le résultat n'est pas vilain avec son petit design en cel shading. Puis bon, à 6€ on ne va pas trop faire les fines-bouches.
- Jouabilité15/20
Jeu de sadique ! La vitesse atteinte et la difficulté qui en résulte peuvent devenir assez effarantes, il n'est pas rare d'avoir le sentiment que nos doigts jouent avant même qu'on n'ait une chance de comprendre ce qui se passe à l'écran... puis ensuite on s'explose sur un truc sorti du sol au dernier moment et on insulte tout ce qui se trouve alentour.
- Durée de vie14/20
Malgré la génération aléatoire des niveaux (ou plutôt une compilation aléatoire de segments), on ne dira pas que la durée de vie est infinie mais qu'elle dépendra fortement de votre propre addiction. Sachant que les trois types d'environnements peuvent engendrer une certaine lassitude.
- Bande son11/20
On reconnaît que la bande-son colle au jeu lorsqu'on prend de la vitesse, mais diable, tous les thèmes, aux sonorités de vieille musique électronique modernisée, se ressemblent au point de se demander si eux aussi ne sont pas générés par un algorithme pas très mélomane.
- Scénario/
Si vous êtes adepte des jeux à scoring, addictifs, exigeants et requérant une bonne dose de réflexes, vous auriez tort de passer à côté de Bust-n-Rush. Pour à peine plus de 6 euros, vous assouvirez à peu de frais votre petit plaisir coupable.