Après quatre années d'absence, notre valeureux Arthur reprend du service dans la suite tant attendue de Ghosts'n Goblins. Pour son retour, la licence se pare d'un nouveau nom, Ghouls'n Ghosts, qui servira désormais d'étendard pour la série. Mais cette petite révolution est loin d'être isolée car les nouveautés en termes de gameplay risquent bien de hisser ce nouvel opus à des sommets d'excellence. Voyons cela d'un peu plus près.
Comme il en a l'habitude, Capcom a au préalable fait passer le baptême du feu à son bébé sur borne d'arcade, un test qui fut couronné de succès. C'est donc sans surprise que le portage sur console 16-bits est effectué et cette fois-ci, il revient à Sega d'avoir la primeur du soft. En bonne suite qui se respecte, Ghouls'n Ghosts reprend les bases de son aîné en offrant un jeu de plates-formes/action survolté et doté d'une difficulté extrême. Le joueur est de nouveau confronté à une horde de morts-vivants toujours aussi motivés pour attenter à votre frêle existence ne tenant qu'à votre armure et votre caleçon dont deux attaques viendront à bout sans mal. Les similitudes avec le premier volet s'arrêtent là, hormis le premier niveau qui débute une nouvelle fois dans un cimetière.
Première bonne surprise, les graphismes ont grandement évolué depuis le premier volet même si l'on ne retrouvera pas la finesse de la version arcade. Le jeu offre des environnements fourmillant de détails et se voulant plutôt inspirés. Il faudra cependant composer avec un arrière-plan toujours aussi obscur et vide. Quant aux animations, elles profitent également de cette évolution et donnent toujours plus de vie à ce spectacle morbide. Les évolutions les plus notables ne sont cependant pas visuelles et sont à chercher dans le gameplay et l'équipement ayant subi de nombreuses améliorations. Tout d'abord, Capcom a eu la bonne idée de permettre à Arthur de tirer vers le haut et le bas afin de gérer un peu mieux l'affluence des ennemis qui apparaissent de toutes parts. Les plus tatillons regretteront toutefois l'impossibilité de tirer en diagonale bien que cela soit plus ou moins possible avec la hache qui décrit un arc de cercle.
Mais quelle est donc cette armure dorée que l'on voit sur la boîte de jeu ? Eh bien il s'agit d'une nouvelle tenue que votre preux chevalier pourra endosser s'il parvient à la dénicher dans les nombreux coffres qui parsèmeront le périple. Ces derniers surgissent du sol lorsque vous remplissez certaines conditions. Si vous réussissez à mettre la main sur l'armure, une jauge apparaîtra en bas à gauche de l'écran se remplissant d'elle-même lorsque vous laisserez appuyé le bouton tir. Si vous y parvenez sans vous faire toucher, vous aurez accès à une attaque spéciale liée à l'arme que vous possédez. Par exemple, en portant une lance, des éclairs jailliront d'Arthur et iront détruire les ennemis proches, alors que porter une dague vous permettra de vous dédoubler temporairement. Le bouclier, lui, permet d'invoquer un mur protecteur devant vous. Quant aux autres armes elles dégagent des vagues d'énergie de toute sorte à l'image de celle produite par la lance.
Comme vous l'aurez certainement compris, cette myriade d'attaques spéciales enrichit grandement le gameplay tout en offrant à votre chevalier un excellent moyen de se sortir de situations désespérées. Cette nouvelle tenue octroie aussi à Arthur une grande classe qui sera d'autant plus mise en valeur grâce à une épée dorée qui s'accorde parfaitement à votre blason 18 carats. Pour ce qui est des armes justement, on retrouve celles du premier opus auxquelles viennent s'ajouter l'épée précitée et une nouvelle arme spéciale disponible uniquement dans la deuxième partie de l'aventure. Chacune dispose de ses propres qualités et défauts, il faudra donc savoir les adapter aux différentes situations rencontrées. Notez que les coffres ne vous réservent pas toujours des bonnes surprises car il n'est pas rare de voir apparaître un vil sorcier qui tentera de vous changer soit en vieillard pour vous ralentir soit en canard afin de vous stopper dans votre folie meurtrière. Ces deux malédictions sont heureusement temporaires mais suffisamment longues pour vous faire perdre l'une de vos deux précieuses vies.
L'aventure est à peu de chose près aussi longue que le premier volet, soit 5 niveaux tous différents les uns des autres, qu'il faudra recommencer une seconde fois afin d'affronter le boss final retenant à nouveau votre dulcinée en otage. Contrairement à Ghosts'n Goblins qui proposait des boss assez minimalistes, ce second volet offre des gardiens vraiment impressionnants de par leurs tailles gigantesques et leur monstruosité. Chacun d'eux dispose d'une identité propre servie par un studio Capcom visiblement très inspiré. Les phases de plates-formes ne sont pas en reste, car votre faculté à vous frayer un chemin dans cet univers tortueux et particulièrement mortifère fait de guillotines, de pièges en tout genre et de parcelles mouvantes, sera fortement mise à contribution. Une nouvelle fois, les niveaux s'articulent tantôt sur un défilement horizontal tantôt sur un axe vertical, et même parfois en combinant les deux. Ces derniers sont en outre à nouveau représentés par la map défilante qui apparaît à chaque début de partie.
Après un galop d'essai prometteur avec Ghosts'n Goblins, la licence nous revient plus galvanisée que jamais sous un nouveau nom qui sera désormais le fer de lance de la série. A ne pas en douter, Capcom signe-là une véritable perle qui laissera son emprunte dans l'histoire vidéoludique.
- Graphismes15/20
Sans être une claque visuelle, ce nouvel opus flatte nos mirettes avec des décors fourmillants de détails et de grands sprites particulièrement réussis, dont les boss qui paraissent vraiment gigantesques face à notre petit Arthur. De plus, chaque niveau dispose d'une identité propre. Seul l'éternel fond noir prive les environnements de profondeurs. Enfin, la nouvelle tenue de notre chevalier lui offre un charisme unique et galvanise notre cœur pour continuer l'aventure.
- Jouabilité16/20
Capcom a eu la bonne idée d'écouter les joueurs en implantant la possibilité de tirer vers haut ou vers le bas ce qui constitue une petite révolution dans le gameplay. La nouvelle armure et les attaques spéciales associées sont une excellente trouvaille donnant une nouvelle dimension aux combats. Egalement, même s'il constitue une nuisance, le sorcier qui ne cessera de vous transformer en vieillard ou en canard est aussi amusant que frustrant. Quant aux amateurs de plates-formes, ils ne sont pas oubliés car ce nouvel opus se veut encore plus riche que le premier volet qui demandait déjà une certaine maîtrise des sauts.
- Durée de vie13/20
A l'image de son grand-frère, Ghouls'n Ghosts se termine assez rapidement grâce aux continus infinis mais se veut toujours être un véritable défi qui mettra vos nerfs à rude épreuve, notamment grâce au mode « professionnel » qui ravira les plus acharnés. Les joueurs les moins motivés risquent bien de se casser les dents sur ce challenge des plus relevés.
- Bande son12/20
Mise à part le remix du thème du premier volet, les autres musiques sont assez génériques et un peu en retrait.
- Scénario/
Ces quatre années d'attente n'auront pas été vaines puisque ce nouvel opus offre à la licence la consécration ultime. Reprenant les mécaniques éprouvées de son aîné, Ghouls'n Ghosts y ajoute des nouveautés qui se veulent particulièrement enrichissantes pour le gameplay. L'évolution graphique permet enfin de profiter d'un spectacle morbide du plus bel effet et dont l'atmosphère se veut toujours plus glauque. Ce second volet peut sans mal se targuer d'être le fer lance de Capcom qui nous offre là l'une de ses meilleures productions.