Un an après l’emblématique Cauldron, The Ramjam Corporation récidive avec un second opus. Alors que le premier volet prenait le pari risqué de nous faire incarner une vieille sorcière rabougrie, le second va encore plus loin en nous donnant le contrôle d’une citrouille ! Les fans de la première heure suivront-ils cette nouvelle digression ? La réponse dans ce test.
Fort d'un succès retentissant et d'une reconnaissance unanime de la presse spécialisée, Cauldron ne pouvait pas se priver d'une suite. Nous étions donc en droit de nous attendre à une nouvelle aventure avec notre vieille sorcière préférée mais les développeurs en ont décidé autrement puisqu'ils nous proposent d'incarner son ennemie jurée : la citrouille ! L'heure de la revanche a donc sonné.
Dans le premier opus, la sorcière nous avait promis qu'elle sauverait le monde des griffes de cette vilaine citrouille. Hélas, on constate que le monde est bien plus troublé qu'il ne l'était. Exit donc la jolie petite maison dans la forêt, notre sorcière a élu domicile dans un immense manoir qui s'élève très haut dans les cieux, telle une citadelle imprenable. Et afin de s'assurer que la citrouille, capturée lors du premier volet, ne s'échappera jamais de ces murs, la magicienne lui a jeté un maléfice, la condamnant à apparaître aléatoirement dans l'une des salles du manoir au début de chaque partie. Ce système s'avère particulièrement judicieux car il évite au joueur de toujours revoir les mêmes salles lorsqu'il recommence l'aventure.
Alors que la sorcière usait de son balai magique et de ses jambes maigrelettes pour se déplacer, la citrouille n'a d'autre choix que de rebondir sur le sol et les murs afin de progresser de plate-forme en plate-forme. Vous aurez la possibilité d'agir sur la hauteur des sauts afin d'atteindre des plateaux élevés. Cette prise en main atypique demande un temps d'adaptation car votre légume (ou votre fruit, le débat fait rage) peut très vite partir dans tous les sens si vous n'ajustez pas vos sauts dont la trajectoire n'est plus modifiable une fois en l'air.
Cauldron II vous offre une totale liberté de déplacement au sein des différentes salles du manoir qui s'articulent toutes sur un grand axe vertical. Comme dans le premier volet, il faudra une nouvelle fois partir en chasse de huit ingrédients afin de vaincre la sorcière. Mais ce qui tranche par rapport à Cauldron premier du nom, c'est la pléthore d'ennemis qui tentera de vous barrer la route. Vous devrez composer avec des squelettes, des chauves-souris, des bossus, des mains crochues, des araignées géantes, des gargouilles, et bien d'autres choses encore. Il faudra également prendre garde à esquiver les flammes et autres pics acérés qui feront éclater votre citrouille en mille morceaux.
Heureusement, vous ne serez pas sans défense devant cette horde maléfique car à l'image de la sorcière vous pourrez lancer des sorts afin d'annihiler ces mécréants. Mais attention, car l'utilisation des sorts puise dans votre énergie vitale. S'il est possible de recharger cette dernière, il faut tout de même prendre garde à ne pas se retrouver à cours en pleine progression. On regrettera d'ailleurs que le tir ait tendance à se déclencher inutilement lors des sauts ce qui vous prive bêtement de votre précieuse énergie. Pour accomplir votre mission, le soft ne vous offre que six vies et pas une de plus. Vous pourrez compter sur la sorcière, présente en haut de l'écran, pour s'esclaffer devant chacune de vos défaites. Tous ces éléments de gameplay contribuent alors à instaurer une durée de vie et une difficulté aussi conséquente que le premier volet et peut-être même supérieure. Car à moins de disposer d'une carte du manoir, vous ne tarderez pas à vous perdre dans les nombreuses salles qui le composent, et qui mettront sans mal votre sens de l'orientation à rude épreuve.
Bien que le pari soit risqué, le fait de pouvoir incarner une citrouille montée sur ressort est particulièrement jouissif. Renouvelant complètement le gameplay du premier volet en reprenant toutefois les mêmes concepts, Cauldron II parvient à nous offrir une expérience de jeu aussi unique qu'atypique.
- Graphismes16/20
Fourmillant de détails, de couleurs, d’animations en tout genre, le manoir est empli de vie ce qui tranche clairement avec l’ambiance épurée du premier volet. De plus, l’importante diversité du bestiaire est un vrai régal pour nos mirettes.
- Jouabilité16/20
La prise en main de la citrouille est intuitive et facile mais avant de maîtriser toutes les subtilités des rebonds contre le sol et les parois, il vous faudra essuyer quelques plâtres. En outre, ce mode de déplacement atypique offre une nouvelle dimension au jeu et l’on se surprend parfois à jouer au flipper avec notre chère cucurbitacée. On regrettera seulement que les sauts et le tir soient associés au seul et unique bouton du joystick ayant pour conséquence de diminuer votre capital énergie à chaque bond.
- Durée de vie14/20
Offrant une liberté totale dans un manoir particulièrement vaste, il vous faudra de nombreuses heures avant de réunir les huit ingrédients. Quant au système vous faisant apparaître de façon aléatoire dans l’une des salles du château, il est bien trouvé car cela évite d’être confronté à une certaine redondance à chaque commencent de partie. Néanmoins l’extrême difficulté du soft couplée à l’absence de système de sauvegarde risque fort de dégoûter les joueurs les moins acharnés.
- Bande son/
Une fois n’est pas coutume, le soft est dépourvu de thème musical et se contente de quelques bruitages.
- Scénario/
Bien que l’histoire ne soit pas retranscrite durant la partie, on ne peut que saluer le poème, présent dans la notice et traduit en français, introduisant l’histoire de façon originale.
En reprenant le concept du premier volet mais en le privant de son personnage principal pour le remplacer par son ennemi juré, le studio a pris un gros risque. Alors que les fans étaient en droit de s’attendre à la suite des aventures de la sorcière, Cauldron II propose d’aider la citrouille à prendre sa revanche. Et c’est en offrant une plus grande liberté, un gameplay encore plus original, et une réalisation plus fournie que le titre arrive à transcender l’exploit réalisé par le premier opus. N’en déplaise à notre chère sorcière, ce second volet est au final une véritable réussite.