Combattants de tout bord, préparez vos armes. Nuclear Dawn nous lance directement dans une guerre sans merci entre l'Empire et le Consortium dans un FPS qui laisse une grande part de son gameplay à la stratégie. Etes-vous prêts ?
Nuclear Dawn est loin d'être le premier jeu à allier en son sein le tir à la première personne et certaines notions de stratégie. On pourrait citer Savage comme un bon exemple du genre. Le principe y est d'ailleurs quasiment identique sur le papier. Deux équipes s'affrontent en tentant de prendre des points de ressources de plus en plus avancés. Chacune est composée de fantassins de différentes classes, mais aussi d'un commandant, choisi parmi les joueurs postulants. Ce dernier a accès à une interface qui lui permet de voir la carte dans son ensemble, autorisant une vue précise de la situation. Il peut ainsi poser différentes unités automatiques dont on reparlera par la suite. Bref, autant dire que son rôle et ses actions sont primordiaux quant à l'issue du combat.
Mais commençons par le plus simple, c'est-à-dire les joueurs présents sur le terrain. Vous avez le choix entre plusieurs classes pour vous rendre utile à l'équipe. « Assault » est le soldat de base, utile et agile, « Exo » est un gros bourrin lent qui dispose d'un maximum de points de vie, « Stealth » se déplace rapidement afin de surprendre l'adversaire alors que « Support » peut soigner ses équipiers. D'autres classes se débloquent par la suite comme par exemple l'ingénieur, capable de réparer les structures endommagées. Mais là où toutes ces classes se démarquent, c'est dans l'utilisation de capacités spéciales. Par exemple, le Stealth sait se rendre invisible à tout moment pour passer les lignes ennemies, alors que l'Assault utilise un détecteur thermique pour mieux voir ses adversaires. Chaque joueur devra utiliser les atouts de sa classe au maximum pour être efficace sur le champ de combat, évitant ainsi de se faire insulter dans toutes les langues dans le chat. Pour cela, il faudra bien veiller à jouer en groupe et surtout, à ne pas chercher le frag à tout prix.
En effet, Nuclear Dawn base une bonne partie de son gameplay sur la prise de points de ressources disséminés sur la map. Ceux-ci sont divisés en trois sortes : tertiaires, secondaires et primaires. Plus le point de ressources est important, plus il sera long à prendre, plus il rapportera à votre équipe. Bien évidemment, partir tout seul à l'assaut d'un primaire est un véritable suicide, car si la team adverse n'est pas trop manchote, la zone sera bien gardée. Bref, la patience et la communication sont de rigueur, ce qui accentue encore le rôle du commandant dont nous parlerons dans le prochain paragraphe. Les zones étant plutôt ouvertes, il faut sans cesse penser à sa couverture, planqué derrière une voiture ou tout ce qui peut arrêter des balles. Il faut dire que la position des joueurs adverses est clairement indiquée sur le radar dès qu'ils rentrent dans le champ de vision d'un coéquipier, ce qui laisse peu de chances de passer inaperçu. De plus, à moins de jouer la classe EXO qui possède trois à quatre fois plus de points de vie que la moyenne, les joueurs sont plutôt fragiles et très enclins à mourir.
Si l'activité des fantassins et leur bonne entente ont une grosse influence sur la tournure du combat, ce n'est rien comparé aux répercussions de chaque action du commandant. En effet, comme dit précédemment, ce dernier a un véritable contrôle sur tout ce que fait son équipe, y compris son avancée sur le terrain. Enfermé dans son bunker à l'intérieur de sa base, il peut voir tout ce qui se passe grâce à une carte qui lui indique la position de tous les joueurs, des points de ressources alliés, adverses ou neutres ou encore de toutes les tourelles de défense et autres structures. Ainsi, il peut communiquer à ses équipiers d'éventuelles entourloupes à venir, ou encore les points faibles de l'ennemi. Mais son rôle principal sera de placer des bâtiments afin d'aider son équipe à prospérer sur le champ de bataille, en dépensant les ressources collectées. Ainsi, il peut poser des mitrailleuses automatiques ou des lance-roquettes pour défendre un point de ressources. De plus, le commandant doit aussi gérer tout un aspect gestion de la plus haute importance. Chaque structure demande de l'énergie pour fonctionner et il faut donc poser de nouveaux Power Supply pour construire loin de sa base, ces derniers pouvant toujours être détruits par l'ennemi s'ils ne sont pas protégés. Les autres constructions font souvent office de soutien de combat, comme des recharges de munitions ou de points de vie, des radars ou encore des téléporteurs qui permettent aux joueurs de réapparaître dans des coins plus avancés après la mort.
Jusque-là, le concept de Nuclear Dawn semble intéressant et plein de promesses, mais il faut tout de même apporter deux gros bémols qui pourraient en refroidir plus d'un. Premièrement, la réalisation du titre n'est franchement pas folichonne. Certes, le jeu ne coûte que 20 euros, mais les décors sont affreusement ternes et les architectures ont tendance à toutes se ressembler. Seulement six maps s'offrent à vous, avec des environnements plus que similaires. On peut aussi critiquer la bande-son avec des voix qui oscillent entre la caricature et le manque total de conviction. Mais le plus gros problème de Nuclear Dawn vient sans aucun doute de l'équilibre du jeu. En effet, l'efficacité de votre commandant est tellement primordiale qu'un mauvais chef peut mettre en l'air toute la partie, peu importe le niveau des fantassins au sol. Cela ne poserait pas trop de problèmes si le choix du commandant n'était pas aussi aléatoire (décidé au hasard en début de partie parmi les postulants) et s'il n'était pas si compliqué de déclencher une mutinerie par vote pour le destituer, parce que la moitié des joueurs ne vote tout simplement pas. D'autant plus pénible que les parties sont très longues, même quand vous savez d'avance que vous allez perdre à cause d'un manque de ressources ou d'un commandant incompétent. Vous voir mourir sans cesse au point de respawn pendant cinq minutes parce que les joueurs ennemis s'y trouvent, c'est vite gavant.
Au final, si Nuclear Dawn semblait avoir des atouts, il pèche par un manque d'équilibrage flagrant qui peut flinguer plusieurs parties d'affilée, laissant le joueur dans une rage primaire. On aimerait croire en de futures updates pour corriger cela, mais encore faudrait-il que les serveurs ne se désertent pas, ce qui est loin d'être sûr vu le nombre de FPS qui pointent le bout de leur nez et le peu de publicité faite autour du titre de InterWave Studios.
- Graphismes10/20
Pas de doute, vous ne jouerez pas à Nuclear Dawn pour son aspect technique. Plus de diversité dans les architectures qui nous entourent n'aurait pas été de trop, loin de là.
- Jouabilité14/20
Hormis quelques soucis de déplacements dus à un level design parfois bancal, il n'y a pas grand-chose à redire sur la maniabilité du titre. L'aspect stratégique a beau être classique et pas très approfondi en termes de contenu, il suffit pour élaborer des tactiques intéressantes et demande aux joueurs de rester soudés. Malheureusement, le commandant est tellement important qu'il aurait fallu un système plus précis pour décider du joueur qui prend ce rôle afin d'éviter de ruiner la partie.
- Durée de vie9/20
Le faible nombre de maps et l'absence totale de modes de jeu différents ne jouent pas en la faveur de Nuclear Dawn. De plus, le contenu reste trop faible pour vraiment tenir le coup sur le long terme, sans compter le fait que les serveurs risquent d'avoir beaucoup de mal à se remplir...
- Bande son9/20
Les voix ne sont pas très impliquées et les effets sonores n'ont pas bénéficié d'un travail très soigné.
- Scénario/
S'il y a un élément qui ne doit jamais être mis de côté par les développeurs d'un jeu multijoueur, c'est bien l'équilibrage. Malheureusement, et malgré ses qualités, Nuclear Dawn pèche sur ce point important. Espérons tout de même que les serveurs se remplissent assez pour que InterWave Studios continue de se pencher sur la question afin de rendre les parties un peu moins aléatoires. En attendant, si vous avez de la chance, il y a quand même de quoi se prendre au jeu.