Rond comme un ballon et plus jaune qu'un citron, c'est... ? Pac-Man bien sûr ! La boule jaune au clapet bien ouvert se met à la plate-forme sur NES. Vu le titre, une petite question traverse l'esprit. Pourquoi le camembert jaune n'est-il pas resté dans son labyrinthe à gober des pac-gommes ?
Pac-Land a vu le jour en 1985 sur NES mais aussi sur les autres supports de l'époque. Sorti la même année qu'un autre titre mettant en scène un plombier sautant sur des tortues, le jeu n'a pas pour vocation d'être une référence du genre. Et heureusement pour les joueurs d'ailleurs. Mais avant d'aller plus loin, revenons quelques instants sur le contexte et l'histoire. Inspiré du dessin animé qui est lui-même inspiré d'un jeu vidéo, Pac-Land reprend plus ou moins la trame principale de la série animée de l'époque. Héros du paisible bourg nommé Pac-Land, Pac-Man (devenu père de famille au passage) est désormais le protecteur de la forêt tonique et des pac-gommes. Ces dernières ressemblant à des petites billes jaunes, permettent de rendre invincibles ceux qui les croquent pendant un court instant. Malheureusement pour la grosse boule jaune, les méchants fantômes du labyrinthe veulent s'en emparer. S'ensuit alors de folles péripéties où le gentil Pac-Man triomphe à chaque épisode. La version console possède à peu près la même histoire que l'anime. Se déroulant toujours dans Pac-land, le héros jaune doit braver tous les dangers pour aller sauver une fée et la ramener chez lui. Pour compliquer la tâche, les fantômes n'hésiteront pas à lui mettre quelques bâtons dans les roues. Une fois la fée récupérée et bien au chaud, le jeu est terminé. S'adressant principalement aux enfants, l'histoire sera vite oubliée une fois la console éteinte. Avec un scénario des plus niais, le soft en lui-même n'est guère plus évolué. Si vous pensiez jouer à un bon jeu de plates-formes, vous serez bien vite déçu.
Une fois le menu titre passé, nous arrivons directement dans Pac-Land. Nous retrouvons donc le glouton jaune au premier plan dans un décor reprenant le thème d'un village. Un village comportant quelques maisons en arrière-plan et des bornes incendies qui seront vos seuls obstacles dans le premier niveau. Pour ce qui est de la variété, peut mieux faire. Qu'on se le dise, sur le plan de la réalisation, nous sommes loin d'un Super Mario Bros. Ce dernier ferait presque passer Pac-Land pour une farce vidéoludique. Tout d'abord le glouton jaune ressemble à une bouillie de pixels délavés et vu l'expression stoïque sur son visage, il n'a pas vraiment l'air content de se retrouver dans le jeu. Petit détail encore pardonnable si le jeu ne faisait pas preuve d'un mauvais goût total au niveau du level design et des décors. Couleurs criardes, paysages se confondant avec l'action au premier plan ou encore bugs visuels sont au programme de ce joyeux désordre graphique. Petit point positif parmi tous ces défauts, le jeu vous fera voyager dans différents lieux. Tout comme les environnements, les animations proposées à l'écran sont totalement loupées ou inexistantes pour certains ennemis.
Les défauts graphiques auraient pu être acceptables si le gameplay proposé était bien ficelé. Hélas même constat que pour la partie graphique : déception. Petite nouveauté qui en étonnera plus d'un, pour déplacer Pac-Man il faut utiliser les boutons. Et vous l'aurez compris, pour le faire sauter il faut utiliser la croix directionnelle. Mais qu'apporte cette prise en main pour le moins spéciale ? Rien tout simplement. Vos vieux réflexes de joueur ressortant lors des phases de saut, vous appuierez forcément sur le bouton A et vous tomberez lamentablement dans le trou béant. Hormis le saut, il est aussi possible de glisser en maintenant les deux boutons enfoncés. Etant relativement inutile, cette option n'est présente que pour masquer un manque de profondeur flagrant en ce qui concerne la maniabilité. Il est bon de préciser que la boule jaune n'a quasiment aucun moyen de se débarrasser des fantômes. Le moindre contact avec ces derniers le tue sur-le-champ et l'oblige à recommencer tout le niveau. Certes il y a toujours les pac-gommes vous permettant de devenir chasseur d'ectoplasmes, mais celles-ci se font rares, et vous serez le plus souvent chassé. Les ennemis se déplacent en soucoupe volante ou encore en ressort. Leurs déplacements sont totalement imprévisibles. Les esquiver devient un véritable calvaire, d'autant que le glouton possède la réactivité d'une moule. Le jeu n'est pas forcément dur en soi et peut se finir assez rapidement mais avec toutes ces maladresses agaçantes, aller jusqu'au dernier niveau se révèle être une torture mentale. Un système de score est toutefois présent, mais franchement qui se vanterait de son score sur ce type de jeu ?
Attention votre cauchemar n'est pas terminé puisqu'il faut aussi compter sur une bande-son d'un niveau digne du néant. Le jeu possède une seule musique pendant toute l'aventure. Une musique répétitive et énervante comme tout le reste du jeu d'ailleurs. Ajouté à des bruitages se résumant à des bips, couper le son de la télévision est conseillé sinon l'aspirine deviendra vite votre meilleure amie. Pour conclure, Pac-Land est un jeu vidéo raté. Que s'est-il passé dans la tête des développeurs pour nous pondre une blague de si mauvais goût ?
- Graphismes9/20
Les décors sont tout simplement trop clinquants, l'action à l'écran devient alors compliquée à suivre. Avec des environnements peu inspirés, simplistes et buggés, la déception est grande. Ne parlons pas des animations, totalement manquées. Cependant, puisqu'il fait partie des premiers jeux de plates-formes à sortir sur la NES, le titre s'en tire de justesse. Précisons que sur les autres consoles, la réalisation est beaucoup plus propre et soignée.
- Jouabilité8/20
Avec des commandes inversées, diriger le goinfre est assez compliqué. Combiné à la réactivité d'un légume, le gaillard vous en fera voir de toutes les couleurs. Le moindre saut mal négocié et vous êtes bon pour reprendre tout le niveau. La possibilité de glisser est tout bonnement superflue puisque Pac-Man devient plus vulnérable et se déplace plus lentement.
- Durée de vie10/20
Avec ces 16 niveaux, finir le jeu ne risque pas d'être une partie de plaisir. Néanmoins la difficulté n'est pas forcément à blâmer puisqu'elle reste globalement correcte. Si vous n'avez toujours pas éteint la console au bout du dixième niveau, votre self-control est admirable.
- Bande son5/20
Proposant un seul thème musical pendant toute l'aventure, la musique devient vite insupportable. Ne comptez pas sur les bruitages pour rehausser le tout, ils sont tout comme la musique : à oublier au plus vite. Prévoyez des boules Quiès ou éteignez le son de votre téléviseur.
- Scénario/
Adaptation du dessin animé qui est lui-même adapté d'un monument du jeu vidéo, le titre est un échec total. Accumulant la plupart des défauts énervants d'un soft, difficile de ne pas lancer la manette dans un élan de colère. Face à sa qualité, Pac-Man aurait vraiment dû rester dans son labyrinthe sombre et lugubre mais nettement plus amusant.