Suivant de près son concurrent de toujours, le nouveau volet de SBK reprend avec une persévérance qui force le respect le fonctionnement de ses nombreux aînés. Comme de coutume, le studio Milestone nous livre donc un titre taillé pour satisfaire aussi bien les néophytes que ceux qui aiment à serrer eux-mêmes le moindre boulon de leur machine. Aussi, amis du grand écart facial, nous vous souhaitons la bienvenue dans SBK 2011.
Comme vous le savez, chez Milestone, on ne suit qu'un seul et unique but : celui de concevoir un titre capable de rassembler tous les types de joueurs sous sa bannière, qu'il s'agisse de néophytes ou d'acharnés du guidon. Dès l'abord, le jeu va donc vous demander de choisir votre camp, bourrin ou artiste, bras cassé ou virtuose. Entendez par là que la première chose que vous aurez à faire en lançant le soft sera de choisir un niveau de simulation initial : Bas, Moyen ou Max (notez qu'il sera évidemment possible d'en changer par la suite). Il n'est donc plus question de couper le soft en deux parties Arcade et Simulation, mais bien de permettre au joueur de toucher à tout comme il l'entend. Vous accéderez ensuite au menu principal, dans lequel vous retrouverez les modes Course Rapide, Carrière, SBK Tour, Multijoueur (pour 16 participants), Contre-la-montre, Championnat et Week-end de course, le tout étant associé à un petit menu de sélection du pilote, une galerie pour les screens que vous aurez pris en jeu (il s'agit là d'une nouveauté) et les traditionnelles photos du championnat lui-même. Bref, en termes de contenu, il y a déjà de quoi faire. Mais quoi qu'il en soit, et quelle que soit votre crémerie, sachez que SBK 2011 vous donnera en fait accès aux championnats Superbike, Supersport et Superstock, à près de 80 pilotes (dont des stars du SBK grâce au mode SBK Legends), aux bécanes des 9 constructeurs majeurs et à 16 circuits, le tout profitant évidemment des licences officielles, histoire de convaincre tout le monde.
Même si ce n'est pas le principal de SBK 2011, attachons-nous tout d'abord au mode SBK Tour, la pseudo-nouveauté de cet opus. Ici, l'objectif est de parcourir le monde pour relever des défis spécifiques : battre un temps précis sur un tronçon de circuit officiel, faire des wheelings, des dérapages, éviter de se mettre au tas sur une section entière, suivre la trajectoire idéale, ne pas freiner plus de tant de secondes sur un tour, etc. Le mode est varié, plaisant et permet de débloquer des récompenses comme de nouveaux casques et de nouveaux pilotes pour les autres types de parties. Le SBK Tour évoque d'ailleurs à n'en pas douter une version complète et assumée des fameux défis, toujours proposés en pleine course en mode Carrière, ceux-là mêmes qui permettront d'améliorer la réputation de votre pilote et de signer avec de grosses écuries. Car vous vous en doutez, l'essentiel du jeu réside toujours dans le fameux mode Carrière dans lequel on suivra l'évolution de son propre pilote - créé via un éditeur basique - à travers les catégories STK, WSS et SBK. L'objectif est ici d'enchaîner les week-ends de course pour tenter d'atteindre les objectifs fixés par votre contrat, avant d'évoluer jusqu'au firmament des pilotes. Par rapport à la précédente mouture de SBK, le mode est redevenu assez classique et ne propose plus de dimension "narrative" pour se concentrer uniquement sur la performance. Ce n'est d'ailleurs pas une mauvaise chose puisqu'il faut bien avouer que SBK X ne brillait pas particulièrement dans ce domaine particulier.
Cela dit, l'heure est maintenant d'entrer dans le vif du sujet et de mettre notre petit popotin virtuel sur l'une des nombreuses machines de guerre proposées par le jeu. En mode de simulation Bas, il n'y a pas de surprises, tout est évidemment fait pour éviter de contrarier le néophyte. Les motos se contrôlent comme des savonnettes, disposent d'un boost qu'on vous invitera à activer d'une simple pression de bouton, n'ont pas le moindre poids et tolèrent toutes les grosses bourdes susceptibles d'être commises par un béotien : freinage sur l'angle, accélérations trop hâtives en sortie de courbe, coups de patins balancés au pifomètre, rentre-dedans sur un autre pilote, etc. En clair, si vous aimez les motos et en particulier l'essorage de poignée mais n'êtes pas décidé à vous prendre le chou, soyez le bienvenu. Le hic, c'est que vous en aurez probablement vite marre d'exploser la concurrence en faisant n'importe quoi. On bourrine sur les pistes, on expédie les chicanes en roulant dans l'herbe, et on finit quand même premier avec 10 secondes d'avance sur le second. En somme, même si vous n'êtes pas familier de l'univers moto, vous risquez de vous lasser rapidement. Allez, autant ne pas tourner autour du pot d'échappement pendant trois plombes, passées les premières minutes de découverte, la simulation dite "Basse" n'a même plus le moindre intérêt.
En niveau Moyen, il faut avouer que ce n'est pas bien compliqué non plus, car si les chutes ont le mérite d'exister, il faut vraiment y aller franco pour se vautrer. Pour être honnêtes, nous n'avons pas franchement été convaincus par ce niveau de simulation qui maintient encore le titre en plein dans le royaume de l'arcade pure et dure. Ne reste donc plus alors qu'à pousser la bête dans ses derniers retranchements en poussant la simu au Max. Là, c'est tout de suite plus réussi. C'est vraiment là que vous vous apercevrez qu'une moto, ça glissouille sur les surfaces grasses, ça a mauvais caractère quand on la pousse au-delà des limites et ça se dérobe sous vos petites fesses dès que vous commettez la plus infime erreur sur sol mouillé. Il faudra alors doser le freinage, autant à l'avant qu'à l'arrière et veiller au bon positionnement du pilote sur sa machine, ne pas accélérer trop tôt en sortie de virage, etc. Malgré ça, le jeu reste encore assez permissif et vous évite pas mal de gamelles, notamment lors des collisions ! On se surprend alors à aller dans les options pour triturer différents paramètres, sauf que le jeu ne vous propose rien de tel ! Impossible de modifier, d'activer ou au contraire de désactiver indépendamment l'aide au démarrage, l'antiblocage des roues, le freinage renforcé, le freinage couplé (couple le freinage avant et arrière sur une unique touche), le contrôle traction, l'inertie réaliste, l'aide lors des sorties de piste, la gestion de la position du pilote, sa santé, la gestion des dégâts sur la moto, l'usure des pneus ou encore les règles officielles des championnats.
Ainsi, dans tous les cas, on fera avec des flèches indiquant à l'avance la forme des virages, des flèches qui changent d'ailleurs de couleur afin de vous indiquer si votre vitesse est adaptée. Bref, en mode simu Max, le pilotage a beau être plaisant et plus exigeant, nous ne sommes pas vraiment dans la simulation pur jus non plus. Du coup, c'est un peu la déception de ce point de vue-là, même si le jeu aligne quand même de sérieux points forts : une réalisation qui sans être exceptionnelle marque une nette évolution depuis l'année dernière, des conditions météo (ensoleillé, humide, nuageux, pluvieux) qui influent sur le pilotage et 6 vues toutes jouables (3 vues bulle et 3 vues en extérieur, grâce à différents niveaux de zoom). Au final, on se retrouve donc avec un SBK de qualité, soutenu par un contenu conséquent mais qui ne se contente finalement que d'une moitié de écart facial, avec de la simulation qui n'en pas vraiment. Reste un produit plus abouti techniquement que son concurrent direct et qui laisse présager du meilleur pour la suite...
- Graphismes14/20
Si SBK 2011 se trouve encore très loin des productions ludo-automobiles en termes de technique, le jeu offre un rendu correct, avec des animations retravaillées, des pilotes et des motos amoureusement modélisés et des effets plus réussis que dans la précédente itération. Mais une fois encore, on regrette que la physique des bécanes ne soit pas plus souple.
- Jouabilité14/20
SBK 2011 met fin au découpage du jeu en modes Arcade et Simulation pour proposer des réglages globaux qui s'appliquent à tous les domaines et modes du jeu. En contrepartie, le soft passe quand même sous silence pas mal de détails qui permettaient de pousser la conduite vers la simulation et on se retrouve donc avec un gameplay efficace, plaisant, mais peut-être moins précis que dans les derniers volets. Enfin, on regrette toujours le fait que les motos semblent parfois plus glisser que rouler sur la piste. On appréciera en revanche la gestion des conditions météo, qui apportent un vrai plus à l'expérience.
- Durée de vie14/20
SBK 2011 abandonne ses pseudo-tentatives de narration en mode Carrière pour nous offrir un contenu équivalent à celui du précédent volet. L'ajout du mode SBK Tour et de ses petits défis avec récompenses à la clé est toutefois salutaire et permettra aux joueurs de passer plus de temps encore sur le titre chéri.
- Bande son14/20
Les sonorités des moteurs sont correctes, avec des "pop pop pop" de bon aloi lorsqu'on ne monte pas dans les tours. Pour le reste, le jeu se révèle assez cohérent et parvient même à proposer des morceaux plus agréables à écouter que dans l'opus précédent. On ne risque pas de vouloir s'acheter la B.O., mais ça reste tout de même honnête.
- Scénario/
A bien des égards, SBK 2011 fait figure d'épisode charnière : plus convaincant en termes de réalisation, plus clair et plus complet pour ce qui est de la présentation et du contenu, le soft semble également vouloir se rendre plus accessible, avec une dimension simu peut-être moins prononcée que par le passé. Reste un titre agréable et prenant qui saura sans aucun doute convaincre les amateurs de deux-roues.