Le principe de One single life est simple : vous devez sauter d'immeuble en immeuble, dans la peau d'un personnage plutôt courageux, au cœur d'une grande ville aux allures sombres. L'objectif étant, bien entendu, d'atteindre le lieu le plus haut de cette cité. Nous avons affaire à un mini-jeu de plates-formes qui ne se résume qu'à presser l'écran tactile pour commencer la course de notre personnage et appuyer de nouveau afin de le faire sauter au bon moment. Si le jeu expliqué ainsi peut paraître relativement accessible, la difficulté vient davantage de votre timing et de votre feeling vis-à-vis des sauts que vous devez effectuer. Partagée entre un sentiment de nervosité, d'adrénaline ou encore de frustration avant, pendant ou après le saut, l'expérience de jeu émeut par le côté non-retour de vos actions.

Le saut est au cœur de ce mini-jeu que vous devez arpenter sans faillir pour atteindre dignement le générique de fin. Le concept, diablement efficace, use à tort des codes dits classiques du jeu vidéo (en l'occurrence celui du game over). Car le problème réside en cette unique vie qui nous est offerte : comme si nous jouions notre propre vie, in real life, en même temps que celle de notre petit avatar, à nos risques et périls. Pour arriver au terme de ce parcours vicieux, presque inhumain, vous devrez donc agir avec prudence et parcimonie si vous ne tenez pas à perdre la vie – ainsi que celle de votre application, par la même occasion. Si vous périssez suite à une malheureuse chute, il vous sera impossible de relancer une nouvelle partie. Une idée bien farfelue, n'est-ce pas ?

Malgré tout, ne voyez pas en cette formulation une fatalité, puisque les développeurs (aussi fous soient-ils) ont tout de même pensé à proposer une extra life en cas d'accident fâcheux. Si vous veniez malencontreusement à tomber du haut d'un des immeubles (car, n'oubliez pas, ce sont des choses qui arrivent), vous seriez immédiatement téléporté au paradis utilisé comme menu de crédits. Quelles particularités nous apporte ce lieu céleste ? Outre le fait d'apprendre le nom des développeurs qui ont conçu ce jeu machiavélique, votre personnage sera invité à franchir quelques tableaux supplémentaires, cette fois-ci sans courir le moindre risque. Si vous parvenez à terminer ce stage spécial, plutôt simplet, une autre vie vous sera alors accordée et votre personnage reviendra comme neuf d'entre les défunts pour retenter sa chance. Voilà qui facilite quelque peu votre lourde tâche. Vous reprendrez donc votre progression à l'endroit où vous êtes tombé et ce sera là votre dernière opportunité d'achever votre parcours. Gare à vous cependant, puisqu'un autre game over signera votre arrêt de mort et vous empêchera de relancer une nouvelle partie, cette fois-ci pour de bon. L'application, de ce fait, sera tout bonnement inutilisable. A vous de jouer comme bon vous semble, à votre rythme et selon votre feeling !

Fort heureusement, pour éviter le calvaire de ne jamais être en mesure de finir le jeu, chaque niveau est précédé d'une simulation qui vous permet de vous entraîner avant de vous casser le cou dans la vraie vie (sous-entendu virtuelle). Une intention louable, en fin de compte, puisqu'elle permet de se faire une idée précise du parcours avant de commettre quelque erreur que ce soit. La répétitivité est donc de mise dans la construction du jeu, mais évidemment vite oubliée par le challenge mortel qui nous est offert ici ainsi que la tension provoquée par ces sauts finalement sans retour possible. En tout, ce sont une dizaine de niveaux qui sont proposés tout au long de ce mini-jeu plutôt court. Tous sont une succession de tableaux construits de la même façon. D'un côté nous avons un premier immeuble – le lieu de départ d'où votre personnage court pour prendre de l'élan–, au milieu le vide, et de l'autre côté la tour voisine ou l'objectif à atteindre pour ainsi dire. Inutile de préciser que tous doivent être complétés afin de découvrir le générique de fin. La durée de vie de l'application, de ce fait, peut se résumer à quelques secondes, quelques minutes voire quelques jours selon votre skill ou simplement votre chance. L'intérêt du jeu, vous l'aurez bien compris, est encore d'arriver au terme de ce défi presque insensé – si jamais vous êtes en mesure d'en venir à bout. Il pourra donc vous occuper le temps d'une mort ou encore d'un moment de détente précédant le grand saut.

Finalement, que dire du graphisme et du son ? Les niveaux brusquement traversés offrent des graphismes simples mais efficaces. Les bâtiments de la ville sont sobres mais seuls les arrière-plans colorent ce mini-jeu finalement bien monotone sur le plan visuel. Les niveaux d'entraînement ainsi que le paradis, en revanche, nous présentent des univers plus colorés mais toujours aussi faibles visuellement parlant. Heureusement, les graphismes ne font pas tout et puis de toute façon, le jeu n'offre pas suffisamment de temps pour les admirer comme il se doit. Le son, cependant, remplit parfaitement son rôle. Dans des moments de trouble comme ceux auxquels nous sommes confrontés dans One single life, la musique nous entraîne dans notre course effrénée entre chaque saut.