Avant tout, il faut savoir que Commando a fortement influencé les jeux du genre run & gun, comme Ikari Warriors, ou encore la série des Rambo pour ne citer qu'eux. C'est donc avec enthousiasme que l'on attendait Mercs, le digne successeur de Commando, qui sortit en 1990 sur les ordinateurs de l'époque et en 1991 sur presque toutes les consoles de salon, excepté malheureusement sur les machines de Nintendo.

La première chose qui frappe en jouant à Mercs, c'est le nom du soldat que vous incarnez : SuperJoe (rien que ça !). Ce nom ne vous rappelle-t-il rien ? En effet, c'est le nom du personnage principal de Commando, mais aussi de Bionic Commando et de The Speed Rumbler (quand on vous parlait d'influence). Votre mission est claire *roulement de tambour* : Vous devez sauver le Président des Etats-Unis kidnappé par un terrible groupe révolutionnaire vilain et pas beau. Bien entendu, vous serez tout seul pour combattre cette armée, mais qu'importe, quand on s'appelle SuperJoe, on est capable de tout. Mercs propose deux modes de jeu : Le mode Arcade, dans lequel vous enchaînez les 7 niveaux pour parvenir jusqu'à la fin, et le mode Original (uniquement disponible sur consoles), dans lequel les missions sont légèrement différentes et où vous ne disposez que d'une seule vie. Cependant, là où le mode Original l'est vraiment, c'est que vous trouverez tout au long des niveaux des médailles qui vous permettront d'acheter vos armes dans des camps disséminés un peu partout. Un bon moyen donc pour constituer son arsenal fétiche dès le début, plutôt que de le trouver dans des niveaux bien spécifiques.

Une fois en jeu, on est directement plongé sur le champ de bataille dans une vue de dessus au 3/4. L'écran est partagé en deux parties : à droite, une bande noire verticale qui indique la mission actuelle, votre score, le temps restant pour finir le niveau, votre énergie et le nombre de bombes restantes. A gauche, votre personnage avec toute l'action qui s'y déroule. Et là, autant dire que c'est nerveux, ça tire de partout, bref, on n'a pas le temps de souffler. Tout au long du jeu, on trouve à notre disposition quelques armes et power-up dans des caisses, allant de la classique mitraillette au lance-flammes en passant par le lance-roquettes sans oublier bien sûr les bombes "M" ou "Méga-Destructrice" qui éliminent tous les ennemis à l'écran. On peut également compter sur quelques véhicules bien sympathiques pour nous aider dans certains niveaux : des Zodiacs, des Jeeps avec bazooka embarqué, ou carrément des énormes tanks dévastateurs. On se fait très vite submerger par les ennemis dans Mercs, et le pire, c'est que les bougres réapparaissent sans cesse, c'est pourquoi il est important de se frayer un chemin rapidement afin d'éviter de se faire canarder par tous les côtés. Pour remonter la barre d'énergie, on trouvera des poulets et autres rations cachées ici et là dans les niveaux. Les musiques sont aussi dynamiques que le jeu lui-même et elles sont très bonnes. On se sent bien dans le feu de l'action, tel un Rambo détruisant tout sur son passage.

Mais là où le bât blesse, car il faut bien en venir aux points noirs du jeu, ce sont les graphismes qui même pour l'époque sont très pixellisés, et l'animation qui n'est pas toujours très convaincante. On a l'impression de voir un jeu 8 bits même lorsqu'on joue sur arcade ou sur les portages de consoles 16 bits comme la Mega Drive. Certes, dans ce genre de jeu, les graphismes ne font pas tout et sont rapidement rattrapés par le fun intensif qui se dégage du titre, mais il faut également ajouter à cela l'amputation du mode multijoueur sur les versions consoles, ce qui est plus que pénible lorsqu'on sait que la version arcade de Mercs permettait de jouer jusqu'à 3 joueurs en simultané ! On doit donc se contenter d'un jeu solo sur les versions consoles, ce qui fait tout de même perdre à Mercs un grand intérêt.

Mercs est donc un très bon défouloir dans le monde des jeux d'action 2D signés Capcom. Du run & gun comme on aime, mais dont les portages sur consoles se voient hélas amputés du mode multijoueur qui faisait à lui seul la moitié de l'intérêt du titre. Ainsi, si le solo est la seule chose qui vous intéresse, vous pouvez foncer pour ce jeu bourré d'action. En revanche, pour le multi, mieux vaut se rabattre sur la version arcade qui permet de jouer jusqu'à 3 simultanément. Rompez !