Publié par Focus Home Interactive, Cities XL 2011 avait convaincu les nombreux fans du genre en octobre 2009. Aujourd'hui le célèbre éditeur nous offre une nouvelle simulation urbaine spécifiquement dédiée aux systèmes de transport : Cities in Motion. La preuve que les jeux de gestion ont toujours la cote, plus de 20 ans après le tout premier épisode de Sim City !
Vendu aux alentours d'une vingtaine d'euros seulement, Cities in Motion propose à l'amateur de city-builders de gérer les transports en commun dans quatre capitales européennes agréablement modélisées et très vivantes : Berlin, Vienne, Amsterdam et... Helsinki. Le choix d'une capitale scandinave à la place de Paris, Londres ou encore Rome peut sans doute paraître surprenant au premier abord. Cependant, il suffit de savoir que Paradox Interactive, le développeur du soft, est basé en Suède pour y voir immédiatement une forme de logique. En outre, cette grande métropole finlandaise ne manque pas de charme. A la tête d'une entreprise dont il pourra choisir le nom et le logo, le joueur devra mettre en place des lignes de transports, répondre à de nombreuses demandes en temps réel et gagner suffisamment d'argent à investir dans de nouveaux équipements.
Bien qu'il soit possible de choisir une date de départ en mode Bac à Sable, le mode Campagne de Cities in Motion commence invariablement en 1920 pour se terminer un siècle plus tard. Composé d'une douzaine de scénarios, celui-ci nous permettra de relever de nombreux défis et de faire face à toutes les situations imaginables dans les quatre villes disponibles. Nettement plus intéressantes que le tutoriel famélique également présent dans le menu général, les premières missions que l'on nous confie nous obligeront rapidement à assimiler les mécanismes de jeu. Après des débuts plutôt laborieux, on ne tardera pas à s'apercevoir que le gameplay, tout aussi riche et profond qu'il soit, n'en demeure pas moins accessible. Il suffit en effet de placer des stations à des endroits stratégiques de la ville puis de les relier entre elles à l'aide d'une interface spécifique pour créer une ligne de transport. Bus, tramway, métro, bateau ou encore hélicoptère... C'est à nous de choisir sachant que chacun de ces modes de transport a ses avantages et ses inconvénients. Il est par exemple évident qu'une ligne de bus est bien plus économique à mettre en place et à entretenir qu'un métro souterrain mais le nombre de passagers pris en charge est également très largement inférieur. Dans le même ordre d'idées, une rame de tramway coûte moins cher à l'achat qu'un hélicoptère mais elle génèrera un profit infiniment moindre.
Afin de contenter les usagers et les autorités municipales, le bon gestionnaire devra tenir compte de nombreux autres paramètres comme la nature ou le degré de fréquentation de chaque zone de la ville. Tel quartier résidentiel abrite-t-il des étudiants, des retraités ou des touristes ? Telle zone d'activité attire-t-elle des businessmen ou des ouvriers ? Telle avenue est-elle relativement déserte ou au contraire complètement engorgée à longueur de journée. Heureusement, divers filtres nous permettent de visualiser en un coup d'oeil toutes ces informations non seulement sur la mini-map mais aussi directement dans le jeu. De plus, divers menus faciles à atteindre et relativement clairs nous informent quand on le souhaite du taux de chômage, des coûts énergétiques, et d'une foule d'autres données économiques importantes prises en compte dans le soft. Contracter des emprunts, lancer une campagne de publicité... Les options qui s'offrent à nous ne manquent pas pour développer notre entreprise mais attention ! La moindre erreur de gestion peut se payer extrêmement cher et nous conduire à la faillite. Il est donc vivement conseillé de sauvegarder régulièrement.
Avec seulement quatre cartes et une douzaine de scénarios, Cities in Motion pourrait paraître lassant à court terme. Pourtant, il n'en est rien car d'une part, des tas d'événements aléatoires peuvent se produire (accidents, manifestations, incendies, etc.), et d'autre part des missions optionnelles nous mettent régulièrement au défi de nous surpasser (relier deux bâtiments très distants, desservir une ferme perdue au milieu des champs, etc.). En outre, la nature géographique même des quatre villes a une influence fondamentale sur le type de réseaux que l'on mettra en place. Amsterdam et sa multitude de canaux, nous oblige par exemple à privilégier les transports fluviaux et aériens tandis que Berlin et ses grandes avenues se prête bien mieux à l'utilisation du tramway ou du métro. Enfin, un éditeur de cartes nous autorise à modéliser notre ville préférée à l'aide d'une centaine de bâtiments et d'une multitude d'éléments de décoration. Cities in Motion souffre toutefois de quelques défauts regrettables comme l'absence totale de concurrence qui plombe une bonne partie du challenge ou les imperfections de l'outil des tracés de rails. Plus d'une fois en effet, le manque d'ergonomie de celui-ci vous fera commettre des bourdes, vous faisant perdre au passage pas mal de temps et d'argent. Qu'importe, entre sa réalisation honnête, son gameplay accrocheur et sa prise en main efficace, Cities in Motion devrait passionner les amateurs du genre. D'autant qu'il ne coûte que 20 euros !
- Graphismes15/20
La modélisation des quatre capitales disponibles n'est pas particulièrement impressionnante mais celles-ci fourmillent d'animations et de détails qui les rendent très vivantes. Les menus sont clairs et divers filtres nous permettent de visualiser les informations dont on a besoin en un clin d'oeil. Dommage que l'amplitude du zoom soit si faible.
- Jouabilité15/20
Contrairement à de nombreux jeux de gestion, Cities in Motion se prend en main rapidement. Malgré un tracé des routes assez calamiteux, l'interface est en effet un modèle de simplicité et d'ergonomie. Les divers modes de transport et les missions aléatoires assurent pas mal de variété. La difficulté est bien dosée et l'économie s'intègre parfaitement à l'expérience globale. On regrette toutefois l'absence de concurrence.
- Durée de vie14/20
Une campagne composée d'une douzaine de scénarios nous permet de suivre l'histoire des transports urbains de 1920 à 2020. Il n'y a que quatre cartes à se mettre sous la dent dans le mode Bac à Sable mais un éditeur nous offre heureusement la possibilité d'en créer d'autres.
- Bande son14/20
Les bruitages sont réalistes et les musiques savent se faire oublier pour nous éviter de saturer.
- Scénario/
-
Pas cher et facile à prendre en main, Cities in Motion n'est pas pour autant un jeu de gestion urbaine au rabais. Les villes de Berlin, Amsterdam, Vienne et Helsinki fourmillent de vie et les situations auxquelles on doit faire face sont aussi variées qu'intéressantes. Sachant qu'il est possible de créer nos propres cartes ou de se lancer dans une campagne de longue haleine, pourquoi bouder notre plaisir ?