Licence phare d'Electronic Arts dans les années 90, la série des « Road Rash » a marqué toute une génération de joueurs et posé les bases du « race shooter ». Pas de missiles à tête chercheuse ou autres carapaces rouges pour plomber ses adversaires, c'est à grands coups de tatane et de barre à mine que le joueur se fraye un chemin vers la victoire.
Road Rash fait partie des jeux les plus originaux de la Megadrive. Après trois épisodes 16-bits sortis sur la console de SEGA entre 1991 et 1995, un nouvel opus de la série débarque en 1996 en France sur Playstation. Ce nouvel épisode est adapté d'une version inabordable sortie deux ans plus tôt sur 3DO. Performance et ère de la 32-bits oblige, le jeu est un savant mélange entre sprites 2D et 3D. Le principe de base est à la fois simple et attrayant pour l'époque, c'est sûrement une des raisons de son succès. Road Rash, c'est une course de rue (street race) de motos au cours de laquelle quatorze bolides s'affrontent avec, pour seule et unique règle d'arriver à monter sur le podium pour passer à l'étape suivante. Une compétition trash et musclée sur fond musical rock, un vrai bol de testostérone en phase avec l'évolution des joueurs et de la marque Playstation.
Comme la plupart des jeux vidéo de courses sortis jusque-là, Road Rash est un titre arcade doté d'une maniabilité assez classique. Un bouton pour accélérer, un autre pour freiner et un dernier plus atypique pour tabasser ses concurrents. La croix directionnelle permet aux joueurs de tourner à droite ou à gauche, bref, pas de quoi déstabiliser un gamer averti.
Road Rash se compose de cinq niveaux disponibles en cinq degrés de difficulté soit un total de vingt-cinq courses toutes situées en Californie : The City, The Peninsula, Pacific Coast Highway, Sierra Nevada et NAPA Valley. Le joueur parcourt ainsi plusieurs décors variés de type autoroute, ville ou désert mais le soft n'offre que cinq tracés différents. Les différents niveaux de difficulté se contentent d'ajouter du trafic routier, quelques piétons et obstacles supplémentaires, de booster l'IA des adversaires ou l'ardeur des policiers. Pour passer à l'étape suivante, il suffit de terminer la course dans les trois premières places sans perdre toute sa barre de vie lors d'un crash ou lors d'un échange de baffes avec un adversaire, tout en évitant de se faire arrêter par les flics. Eh oui, la série Road Rash est l'une des premières séries à proposer des affrontements contre les forces de l'ordre, cet argument à succès sera d'ailleurs repris par le même éditeur qui lancera quelques mois plus tard la fameuse série des « Need For Speed ».
Huit bikers sont disponibles, cinq hommes et trois femmes avec quelques variations de gameplay suivant le rider sélectionné. Plus le personnage est lourd, plus il est résistant et inflige de dégâts, mais il est aussi moins maniable que les joueurs plus légers. Ces derniers disposent naturellement des atouts inverses et peuvent débuter la course avec différents accessoires comme des chaînes, barres à mine ou autres nunchakus pour équilibrer un peu leurs points de dégâts. Ces armes peuvent être perdues ou volées lors d'un affrontement, ce qui renversera naturellement le cours d'un duel. Côté bolides, quinze motos classées en trois catégories peuvent être sélectionnées. Par ordre croissant de puissance, nous avons les « rat bikes », les « sport bikes » et les « super bikes ». Il est aussi possible d'acheter de nouvelles montures. Il faut pour cela gagner de l'argent en remportant des courses, la première place rapportant logiquement plus que la troisième.
Graphiquement le titre est extrêmement réussi. On note plusieurs cinématiques grâce au support CD. Le rendu est simplement hallucinant et Electronic Arts l'a bien compris en parsemant cette nouveauté un peu partout dans son jeu. Ainsi l'introduction mais aussi chaque arrivée, victoire, défaite, arrestation se voit magnifiée d'une sublime séquence vidéo. Du grand spectacle ! L'ambiance n'est pas en reste avec des personnages déjantés et un univers proche par certains points des « Joe Bar team », B.D. culte bien connue des motards. La bande-son hard rock participe également au succès de cet épisode puisque de grands noms de chez A&M Records comme Soundgarden, Paw, Hammerbox, Monster Magnet ou Swervedriver signent la B.O. du titre. Pour l'anecdote, quelques années plus tôt, la version 3DO recevait l'Oscar de la meilleure bande-son de jeu vidéo de l'année. En résumé, Road Rash c'est du fun à l'état pur ! Le titre brille par une esthétique et une ambiance qui vous « scotchent » à l'écran, que vous soyez ou non détenteur du permis A.
- Graphismes17/20
Malgré une interface complètement ratée, Road Rash est un jeu techniquement réussi sans réelle concurrence en son temps. L'ajout des cinématiques dans le jeu positionne le titre dans le haut des standards.
- Jouabilité15/20
Un jeu arcade avec une prise en main rapide. La sensation de vitesse progressive est bien rendue en fonction de la catégorie des motos.
- Durée de vie14/20
Seulement cinq tracés différents et l'absence d'un mode deux joueurs en écrans splittés, dommage. Le jeu est répétitif mais le fun et l'ambiance générale qui s'en dégagent incitent le joueur à relancer sans cesse une nouvelle course.
- Bande son17/20
Une bande-son hard rock de qualité CD, tout simplement une référence ! Petit bémol tout de même, il est possible de profiter des chansons uniquement dans les menus... Dommage.
- Scénario/
Cet épisode est incontestablement le meilleur opus d'une série qui n'arrivera jamais plus à briller malgré trois autres versions lancées ultérieurement par EA sur Playstation & GBA puis par THQ sur Nintendo 64. Road Rash n'en reste pas moins une série culte qui a ouvert la voie à de nombreuses productions et licences phares d'aujourd'hui. Espérons que la nostalgie la ressuscite un jour comme l’avaient annoncé les dernières rumeurs de 2009 évoquant un retour de la franchise sur les consoles Next Gen... Gaaazzzz EA !