Après un premier volet remarqué qui figure encore parmi les jeux les plus appréciés de l'App Store, Galaxy on Fire revient dans une suite aux ambitions décuplées. Le studio allemand Fishlab a accouché d'une simulation spatiale encore plus riche et plus spectaculaire, qui devrait combler les adeptes du genre.
L'histoire vous permet de retrouver Keith T. Maxwell, le héros du premier opus. Lancé aux trousses de dangereux pirates, l'infatigable mercenaire croit avoir accepté le contrat de trop quand son vaisseau, victime d'une grave avarie, finit par dériver dans les profondeurs de l'espace. Keith se réveille dans la station spatiale d'un système inconnu, où un ferrailleur Midorian lui propose un marché : il l'aidera à rentrer chez lui s'il met la main à la pâte, en commençant par extraire du minerai des astéroïdes alentour. Après avoir rempli plusieurs missions (émaillées de rencontres avec les pirates locaux, elles font office de tutorial pour le joueur), Keith se voit offrir un vieux coucou et apprend à cette occasion l'horrible vérité : son chasseur interstellaire a été aspiré par une faille spatio-temporelle, qui lui a fait faire un bond de 35 ans en avant. Depuis, la situation géopolitique a bien changé : tandis que Terran et Nivelian se disputent le contrôle de Mido, les Void, une mystérieuse espèce alien qui maîtrise le voyage à travers les trous de ver, lancent régulièrement des raids sur les différents systèmes. Keith devra commencer par accepter quelques contrats pour équiper décemment son vaisseau, avant de se mêler aux intrigues qui mettent la galaxie à feu et à sang.
Galaxy on Fire 2 est une simulation spatiale dans la droite lignée d'un Elite : en marge de la trame principale, qui se laisse suivre d'autant plus agréablement qu'elle est suffisamment longue et bien scénarisée, vous disposez d'une liberté d'action quasi totale qui vous permet d'évoluer à votre gré dans la galaxie. Au total, ce sont plus de 20 systèmes et de 100 planètes que vous pouvez visiter ; vous y faites la connaissance de plusieurs races et de tout un tas de PNJ qui vous confient de nombreuses missions annexes depuis le salon de chaque station spatiale. Chasse aux pirates, capture de criminels, escorte, protection, transport de marchandises ou de passagers, défis : les missions sont assez variées, même si elles ont forcément tendance à se répéter quand vous les enchaînez. Vous pouvez aussi forer librement les astéroïdes pour y récolter du minerai (plus ou moins précieux), ou encore pratiquer le commerce en achetant et revendant des marchandises (il y en a beaucoup), dont le cours varie d'un système à l'autre.
Tout cela devrait vous permettre d'amasser rapidement un joli petit pécule, à dépenser pour équiper votre vaisseau. Ce dernier peut être customisé à fond au moyen d'armes primaires et secondaires, de blindages et de boucliers, ainsi que de divers équipements du type scanner, foreuse ou rayon tracteur. Mais attention, car chaque upgrade prend de la place, qui est plus ou moins grande en fonction du type de vaisseau, et donc du tonnage spécifique dont vous disposez. Si par exemple, vous souhaitez installer une vaste cabine de passagers pour pouvoir remplir les missions de taxi, sachez que cela diminuera d'autant sa capacité de transport de marchandises. Vous pouvez acquérir au total plus de 30 vaisseaux différents, les plus gros bâtiments étant bien entendu les plus résistants mais aussi les moins maniables. Galaxy on Fire 2 propose également une nouveauté bien sympathique : la possibilité d'acheter des plans qui vous donnent l'occasion de fabriquer vous-même certains accessoires en glanant à droite et à gauche les matériaux nécessaires.
Cette suite s'enrichit également d'un système de réputation plus complet : aider une faction, c'est prendre le risque de baisser dans l'estime d'une autre, qui pourra tirer à vue la prochaine fois que vous pénétrerez dans son espace aérien. Galaxy on Fire 2 regorge donc de possibilités étonnantes pour un jeu iPhone et n'a pas vraiment à rougir face à un Privateer ou autre Freelancer. La seule réserve tient à la maniabilité du vaisseau : si le jeu offre deux modes de contrôle (pad virtuel ou accéléromètre), aucun des deux n'octroie la précision d'une souris. Heureusement, l'interface simple et pratique permet de livrer un combat, de naviguer sur les spatioports et de gérer son vaisseau avec aisance. Côté réalisation, le jeu bénéficie de graphismes somptueux, servis par une ambiance sonore immersive. Pour ne rien gâcher, les dialogues sont intégralement doublés (en anglais) et désormais traduits dans un français très correct. Alors si le tarif de 7,99 euros vous paraît a priori abusé, le rapport qualité/prix de cet excellent space opera devrait vite vous convaincre du contraire.
- Graphismes18/20
Les arrière-plans sont somptueux, la 3D est particulièrement détaillée pour le support et les effets de lumière et de particules en mettent plein les yeux, surtout sur un écran Retina. Le seul reproche est relatif à la gestion des collisions quelque peu fantaisiste.
- Jouabilité16/20
La prise en main, étayée par un tutorial suffisamment complet, est un jeu d'enfant, et pourtant le titre regorge de possibilités typiques du genre. Seuls le maniement du vaisseau, dont la précision reste perfectible, et l'impossibilité de régler la vitesse de vol pourront à l'occasion chagriner les plus exigeants.
- Durée de vie17/20
Rien que la trame principale vous tiendra occupé 7 à 8 heures de jeu. Ajoutez à cela deux bonnes dizaines d'heures si vous souhaitez vous offrir le vaisseau de vos rêves et l'upgrader au maximum. Il y a aussi une pléthore de médailles à débloquer en fonction de vos performances.
- Bande son15/20
Les thèmes musicaux, très atmosphériques, favorisent l'immersion, même si on peut leur reprocher de se montrer un peu trop répétitifs. Les bruitages sont plus inégaux, mais la présence d'un doublage intégral des dialogues est un vrai plus que l'on apprécie à sa juste valeur.
- Scénario16/20
L'histoire est loin d'être d'une originalité folle, mais elle s'appuie sur des personnages attachants (vous pourrez vivre une romance avec l'un d'eux) et sur un background fouillé. Qui plus est, la narration et la mise en scène ont bénéficié d'un soin qui mérite le respect.
C'est grâce à des titres comme Galaxy on Fire 2 que l'iPhone peut se targuer d'être une machine de jeu à part entière. Sans bénéficier de la complexité d'un X3, cette simulation spatiale bien réalisée et facile à prendre en main regorge de possibilités dignes des meilleurs représentants du genre. Que vous préfériez œuvrer comme chasseur de primes, mineur d'astéroïdes, commerçant ou simple taxi, le plaisir d'évoluer librement dans la galaxie rester entier. Et pour ne rien gâcher, ce titre traduit intégralement en français profite d'une scénarisation très réussie. Si vous êtes fan de space opera, n'hésitez pas un seul instant à investir les 8 euros demandés : le jeu en vaut vraiment la chandelle !