Avec les Vengeurs, les X-Men sont sans doute l'une des équipes de super-héros les plus connus de la Marvel de par le monde. Ayant fait les beaux jours des parutions LUG en France dans les années 80, 90, elle connaîtra également les joies de diverses adaptations vidéoludiques dont une sortie en 1992. Ca tombe bien puisque c'est justement de celle-ci dont nous allons vous parler aujourd'hui. Ainsi, au début des nighties sort en arcade le dénommé X-Men Arcade. Le jeu ne propose pas grand-chose d'original par rapport à la production de l'époque si ce n'est le fait d'incarner les six X-Men que sont Wolverine, Tornade, Dazzler, Diablo, Colossus et Cyclope. La palette de coups est relativement faible, le bestiaire limité et parfois ridicule mais pourtant le jeu jouit d'une bonne réputation. Pourquoi ? Eh bien, tout simplement parce que le tout proposait à six joueurs de s'amuser de concert. Bien entendu, l'adaptation ici présente propose également cette possibilité mais est-ce suffisant pour légitimer son prix de 800 points Microsoft ?

La question mérite d'être posée et si la réponse variera en fonction de votre degré d'indulgence, essayons de poser un regard objectif sur ledit beat'em all. Ainsi, comme décrit plus haut, il sera possible d'incarner chacun des X-Men. Sympathique même si dans tous les cas, la jouabilité se résumera à alterner entre deux touches pour attaquer ou balancer une super-attaque. Cette dernière possibilité est d'ailleurs sujette à un problème de taille. En effet, les développeurs ont opté pour des continus infinis, ce qui fait qu'on aura tôt fait de se la jouer bourrin en se laissant éliminer pour utiliser constamment lesdites attaques. Bien entendu, il ne tient qu'à vous de vous la jouer réglo mais autant en solo qu'en multi, le résultat est éloquent : personne ne peut s'empêcher d'utiliser cette technique. Au final, on bouclera les 7 niveaux de l'aventure (+ la rencontre finale contre Magneto) en un temps record. Regrettable d'autant qu'il n'y a rien à récupérer et qu'il est possible de changer de perso après avoir épuisé un crédit. Inutile donc de se taper six parties pour voir l'ensemble des personnages.

En somme, il est paradoxal de constater qu'on aime ce jeu pour son côté décalé et kitsch même si le tout n'était clairement pas voulu. Malgré cela, difficile de ne pas pouffer devant ce bestiaire chamarré composé de minuscules Sentinelles n'ayant rien à envier aux Bioman, de robots qu'on croirait sortis d'une usine automobile ou d'hommes-lézards en bodys multicolores. On pourra cependant se faire plaisir en affrontant plusieurs super-vilains à l'image de la Reine Blanche, du Colosse, de Pyro ou bien encore de Magnéto. Pourtant, même ici on trouvera à redire. En effet, quelle drôle d'idée d'avoir affublé Le Fléau d'un bazooka ou d'avoir inclus le Wendigo dans La Confrérie des Mauvais Mutants. Certes, le tout n'est pas si important que ça puisque c'est l'action qui prime avant toute chose mais on pourra tout de même être surpris. Au final, cette adaptation ne fait que mettre en avant les qualités toutes relatives du jeu de base tout en l'affublant d'artworks disgracieux, de divers rendus graphiques ratés, d'une absence totale de bonus et d'un prix trop élevé. On ne pourra même pas saluer le retour du mode 6 joueurs vu que les parties multi sont totalement illisibles à cause d'une pluie d'effets spéciaux due en grande partie à l'usage abusif des super-attaques. Un Charles Xavier n'y retrouverait pas ses pt'its mutants ! Dommage...