Déjà très abouti lors de son lancement, Real Racing premier du nom avait été adulé tant par la presse que par les joueurs. Il était en effet le premier jeu de courses automobiles à mi-chemin entre arcade et simulation à proposer un niveau de détail et un contenu aussi complets. Dès lors, quand on connaît le talent des petits gars de chez Firemint, c'est avec un grand enthousiasme que l'on accueille ce nouvel opus, sobrement intitulé Real Racing 2, qui de l'aveu de ses développeurs a pour ambition de révolutionner les jeux de courses sur un support plus que jamais adapté au jeu vidéo mobile : l'iPhone.
Il y a beaucoup à dire sur ce Real Racing 2 mais puisqu'il faut bien commencer par quelque chose, autant le faire par ce qui nous a le plus impressionnés : les graphismes. Alors que l'on pensait avoir tout vu avec les superbes Rage HD et Infinity Blade qui exploitent pleinement la puissance du smartphone phare d'Apple, le soft de Firemint nous offre généreusement une troisième claque qui fait définitivement passer l'iPhone dans une nouvelle génération d'un point de vue technique. Car si l'on pouvait reprocher d'être vissé à un rail dans les deux jeux précités, Real Racing 2 n'a rien de la démo technique visant à proposer mieux ensuite : c'est un vrai jeu, long et complet, et qui offre une expérience de conduite particulièrement grisante, mais nous y reviendrons. Techniquement donc, le jeu s'en sort incroyablement bien. La modélisation des véhicules (une trentaine au total, et tous sous licence contrairement au premier opus) est criante de réalisme, on sent immédiatement qu'un réel travail a été fourni sur chaque modèle et rien n'a été laissé au hasard. Pas même la vue cockpit, très fidèle à la réalité, où l'on peut faire un seul reproche : les rétroviseurs extérieurs ne reflètent pas ce qui se passe derrière.
On apprécie grandement la gestion des dégâts avec, entre autres, quelques déformations sur la carrosserie, ou encore les pare-chocs qui s'arrachent. Rien d'exceptionnel, mais saluons tout de même la performance, car cela apporte un gros plus alors que l'on n'en attendait pas forcément autant de ce côté-là. On a vraiment le sentiment d'avoir un jeu en haute résolution, ce qui se retrouve également dans la finesse des textures, les décors soignés (c'est assez rare pour être mentionné !), et les courses au crépuscule ou de nuit tout aussi réussies que le reste. Définitivement, on franchit un nouveau cap avec ce Real Racing 2, et la concurrence aura sans doute beaucoup de mal à atteindre un tel niveau dans un avenir proche. On en attend de ce côté beaucoup d'Asphalt 6, qui sera toutefois beaucoup plus arcade. Mais au-delà du support iPhone, c'est un appel à toutes les autres consoles portables du marché qui est lancé, tant le soft explose la rétine et surpasse très largement le déjà réussi Gran Turismo sur PSP.
De plus, avec 15 environnements différents (pour autant de tracés) et une trentaine de véhicules, Real Racing 2 offre un contenu tout à fait honorable. Le mode Carrière est prenant, un peu sur les bases d'un Gran Turismo justement, et a bien évolué depuis le premier épisode. De nombreuses épreuves variées vous y seront proposées. Il est bien sûr complété par la présence d'un Quick Race, Time Trial, et comble du bonheur, un online comparable à celui de Gran Turismo 5, c'est-à-dire qu'il fait son boulot mais qu'il ne propose rien de superflu. Cela dit, on remarque agréablement qu'il y a peu de lags et de déconnexions intempestives, même si bien sûr, cela dépendra fortement de la qualité de votre réseau, et le wi-fi est plus que jamais l'idéal pour jouer dans de bonnes conditions. Si l'on cite ainsi le jeu de Polyphony Digital, c'est qu'il a sans doute été une grande source d'inspiration pour Firemint, et pas seulement comme nous l'avons dit pour la progression dans le mode Carrière ni pour le mode online, car on retrouve désormais un magasin de tuning (si cher à l'univers GT !) pour booster les performances de son véhicule et en changer la couleur. A ce titre, précisons que seule la couleur du véhicule peut être changée, la personnalisation extérieure est ainsi moins élaborée que dans un Asphalt 5 par exemple où l'on pouvait ajouter quelques autocollants et becquets.
Continuons avec le point essentiel de tout jeu de caisses qui se respecte : le gameplay. Moins exigeant qu'un GT Racing : Motor Academy mais un peu plus qu'un Need For Speed Shift (sur le même support), Real Racing est parvenu à trouver sa voie, à mi-chemin entre arcade et simulation. La grande différence, c'est que le jeu est parfaitement calibré et qu'il tire parti non seulement de l'accéléromètre mais aussi du gyroscope de l'iPhone 4, afin de proposer une expérience de jeu d'une précision chirurgicale. Si nous maintenons que l'iPhone se prête encore assez mal aux FPS en termes de gameplay, il est en revanche plus que jamais adapté aux jeux de caisses. Les véhicules ont tous un comportement bien distinct et la sensation de vitesse, quasiment inexistante avec les premiers modèles débloqués, se savoure pleinement avec de grosses cylindrées et en vue cockpit. Sur ce point, Real Racing 2 a le bon goût de ne pas faire dans la surenchère. Pas de Ferrari FXX, de Murciélago R-GT ou encore de Bugatti Veyron. Les véhicules les plus puissants sont parfaitement adaptés au support, et s'ils offrent une expérience de conduite convaincante, on ne va pas se ramener avec un bolide de 1000 cv à tenter de prendre un virage à la corde à 250 km/h tout en manœuvrant avec un accéléromètre. La difficulté est dans tous les cas bien dosée même si l'IA reste relativement sommaire, et l'on regrettera que la guerre ne soit pas faite aux chauffards qui s'appuient généreusement sur les adversaires à chaque virage, et pas nécessairement parce qu'ils ont "oublié de freiner". Au niveau de la bande-son enfin, le constat est plus mitigé. Là encore, on sent l'inspiration Gran Turismo : certains moteurs sont assez réalistes tandis que d'autres rappellent allègrement la douce mélodie de la tondeuse du voisin. Il est enfin essentiel de noter que le test est réalisé à partir d'un iPhone 4, et donc avec des commandes améliorées par le gyroscope, et un graphisme bien plus fin grâce à la résolution de l'écran Retina.
- Graphismes17/20
S'il n'est pas nécessairement aussi impressionnant qu'un Infinity Blade dans un tout autre genre, Real Racing 2 place tout de même la barre très haut techniquement. Les véhicules sont de toute beauté, les décors ne sont absolument pas bâclés, et les différentes vues proposées sont très réalistes. Et, cerise sur le gâteau, il n'y a que très peu d'aliasing sur les firmwares récents.
- Jouabilité17/20
Soyons clairs, Real Racing 2 avait déjà trouvé sa place dans le monde très concurrentiel de la compétition automobile vidéoludique. Sans être arcade comme un Asphalt ni exigeant comme un Gran Turismo, le soft de Firemint se place idéalement entre les deux approches et vise ainsi un très large public. Les sensations de conduite sont dans tous les cas excellentes compte tenu du support.
- Durée de vie15/20
Une bonne dizaine d'heures sera nécessaire pour faire le tour du mode Carrière, mais comptez bien le double si vous voulez obtenir tous les véhicules les plus puissants et perfectionner quelque peu vos chronos en Time Trial. Au-delà du solo, Real Racing 2 dispose d'un mode online satisfaisant, sans fioritures mais néanmoins très efficace pour un jeu mobile.
- Bande son12/20
Il semble loin le temps d'un Project Gotham Racing 4 où les V8 et supérieurs s'exprimaient dans une mélodie aussi enivrante que réaliste. Fidèle à la concurrence actuelle et même de manière plus générale aux jeux sur consoles, Real Racing 2 ne propose rien d'exceptionnel de ce point de vue. Les musiques sont sympathiques mais ne constituent pas l'intérêt principal de ce type de jeu.
- Scénario/
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Il faut se rendre à l'évidence : il y a beaucoup de bons jeux aujourd'hui sur iPhone. Mais Real Racing 2 est parvenu à surpasser ces limites très arbitraires, et par la même occasion à traverser le gouffre qui sépare le bon de l'excellent. Complet, immersif, plutôt réaliste et techniquement irréprochable, le bijou de Firemint inaugure une nouvelle ère pour la compétition automobile sur consoles portables. Fondamentalement, il ne représente pas une révolution à proprement parler par rapport au premier opus qui était déjà de grande qualité, mais il le sublime en tous points. Il en ressort un titre de grande qualité auquel vous aurez tôt fait de succomber, malgré son prix plutôt élevé sur l'App Store.