Si je vous dis Duck, Disney et Canard, vous me répondez quoi ? Donald, Picsou... Eh non raté, ici nous allons parler du canard le plus méconnu du grand public en provenance des studios Disney, Darkwing Duck, un héros parodiant les histoires de super-héros.
Darkwing Duck, développé par Capcom et sorti en 1992 sur Nes et PC Engine, et un an plus tard sur Gameboy, est l'adaptation de la sérié télévisée Myster Mask créée par Disney et diffusée en France sur la première chaîne dans le Disney Club en 1992. Elle raconte les aventures super-héroïques d'Albert Colvert alias Myster Mask, la terreur qui corrige les erreurs, dans son combat contre le méchant Bec d'acier et son organisation, le FOWL. Il est aidé dans sa quête par trois de ses plus fidèles alliés, Flagada Jones, la parodie d'Indiana Jones déjà vue dans la Bande à Picsou, Poussinette, la fille adoptive de Myster Mask et Cuicui, adepte des nouvelles technologies et aidant le héros grâce à ses gadgets.
Le jeu, lui, suit à la lettre le scénario de départ de la série animée. Myster Mask doit combattre les six super-vilains de l'organisation FOWL, avant de combattre son chef, Bec d'Acier, afin de sauver St Canard du crime. Il sera aidé dans sa quête par Flagada Jones, dont le rôle se limite à expliquer la situation dans chaque niveau. Le fait que Capcom soit au développement se fait énormément sentir tout au long du jeu. En effet, Megaman, du même éditeur, semble avoir été une grande source d'influence, à commencer par la possibilité de choisir son niveau, chacun divisé en trois chapitres et se concluant par un affrontement contre un boss différent. Au fil de la progression, vous devrez d'abord terminer une série de trois niveaux, puis une seconde série avant de pouvoir enfin atteindre le bateau du terrible Bec d'Acier.
Mais la ressemblance avec la série Megaman ne s'arrête pas là. Myster Mask est lui aussi capable de se déplacer de plate-forme en plate-forme et de tirer sur les ennemis afin de les éliminer. Il dispose même d'une large panoplie de mouvements et de power-up. Le héros est capable de sauter, de s'accroupir, de se protéger des missiles adverses ainsi que de s'agripper. Pour finir le jeu, il faudra vous accrocher dans tous les sens du terme, la moitié de la progression se faisant via des prises permettant d'avancer dans le niveau. Malheureusement, aussi importante que soit cette capacité, elle n'est pas assez travaillée, Myster est incapable de se déplacer lorsqu'il est accroché et doit ainsi sauter afin d'avancer, chose relativement difficile lorsqu'un ennemi se trouve au-dessus de vous. Quant aux power-up, ils se présentent sous forme d'icônes à récupérer à travers les niveaux et sont au nombre de trois. La flèche à ventouse vous permet de créer une plate-forme temporaire sur un mur, le pistolet à éclair projette deux éclairs en diagonale mais laisse donc votre avant sans défense, et enfin le gaz projette deux projectiles horizontalement, idéal pour atteindre un ennemi en face-à-face. Si ces armes semblent être utiles, Myster Mask n'utilise finalement pas vraiment leurs capacités, à tel point que la flèche à ventouse est tout simplement inutile.
La construction des niveaux, quant à elle, rappelle encore une fois ce que faisait Capcom dans Megaman. Myster se déplace à travers les stages grâce à un scrolling horizontal et la progression verticale se déroule avec un glissement d'écran. Le level design, quant à lui est totalement original et fait preuve d'une diversité relativement rare pour l'époque. Les sept niveaux sont entièrement différents, on y retrouve une base navale, un centre-ville de nuit, une jungle, des égouts, etc. Le design est tellement différent qu'à aucun moment vous ne pourrez avoir un sentiment de déjà-vu. Malheureusement, une chose que Capcom n'a pas retenu de Megaman, c'est le système de mot de passe. En effet, le jeu est totalement dépourvu de système de sauvegarde de progression, quel qu'il soit. Cela aurait pourtant été un élément essentiel, tant le jeu est dur. La perte de vie étant monnaie courante, il ne sera pas rare d'en arriver au game over, qui vous sera fatal et vous ramènera immédiatement au tout début. Sachant que le jeu vous tiendra de trois à quatre heures d'un bout à l'autre, il aurait été agréable de pouvoir faire une pause de temps à autre.
Pour finir, Darkwing Duck est un très bon jeu de plates-formes et saura contenter les fans de challenge. Son gros défaut reste tout de même sa difficulté, totalement inadaptée au public qu'il vise. En cela, il s'inscrit dans la lignée de ce que faisait déjà Capcom avec son célébrissime robot Megaman. Les fans de Myster Mask trouveront donc là un bon titre, ce qui tombe plutôt bien puisqu'il s'agit aussi de la seule adaptation du canard masqué.
- Graphismes16/20
Malgré les faibles capacités de la NES, Capcom réussit à fournir un jeu aux graphismes colorés et détaillés mais surtout un level design très varié empêchant tout sentiment de déjà-vu.
- Jouabilité12/20
Si la prise en main de Myster est rapide et facile, certains éléments n'ont malheureusement pas été assez travaillés. Les armes secondaires n'ont que peu d'utilité, et le simple fait de s'agripper à une paroi rend le déplacement catastrophique. Couplée à la difficulté du jeu, la jouabilité peut rapidement devenir très frustrante.
- Durée de vie11/20
3 à 4 heures de jeu, c'est certes bien, mais sans possibilité de sauvegarde cela peut très vite se transformer en cauchemar. Il est donc impossible de prendre une pause de longue durée, et la progression se fera à la suite, mettant certainement vos nerfs à vif.
- Bande son13/20
Si le jeu ne brille pas pour sa bande-son, elle a le mérite d'être présente. Les musiques sont très entraînantes et ne sont absolument pas une gêne pour la concentration.
- Scénario/
Le scénario reprend exactement le principe de base de la série, arrêter le FOWL, un syndicat du crime contrôlé par Bec d'Acier, afin de sauver la ville de St Canard.
Darkwing Duck est un bon jeu de plates-formes et se place comme digne héritier du premier Megaman. Néanmoins, l'absence de sauvegarde et la forte difficulté du jeu ne correspondent pas au jeune public visé à l'époque de sa sortie. Cependant, le jeu tient la route graphiquement et offre des décors magnifiques et détaillés pour un jeu 8 bits.