Inspiré par la série télé du même nom, le jeu Grand Galop sur DS vient rejoindre l'écurie déjà bien encombrée des jeux de chevaux. La licence connue peut-elle permettre à la cartouche de se démarquer ? Probablement pas. En revanche, le gameplay catastrophique et la réalisation à l'ouest lui permettront sans aucun doute de briller comme l'un des plus mauvais canassons de sa catégorie.
En tant que nouvelle élève au centre équestre du Pin Creux, la jeune Emily fait rapidement connaissance avec les autres apprenties cavalières Lisa, Steph, Carole et Veronica, puis avec Max, le patron des lieux. Le but d'Emily est d'apprendre à monter mais aussi de devenir suffisamment populaire auprès de ses camarades pour intégrer leur club du Grand Galop. Dans le jeu, gagner en popularité se traduit par "je suis ton esclave et je m'occupe de tout pour toi. Envoie-moi chercher n'importe quel objet, je le rapporterai, et au passage je nettoierai ton cheval à ta place". Cette vision assez incongrue de l'amitié est mise en avant dès les premières secondes de jeu où l'une des filles nous demande de "l'aider" à ramasser des pommes. D'abord, il n'y a qu'une pomme à prendre, ensuite, le fruit est posé à deux mètres d'elle. Avait-elle vraiment besoin d'aide ? Le ton est donné, la suite du jeu sera une succession de tâches aberrantes de stupidité entrecoupées par des allers retours idiots aux quatre coins du centre.
Linéaire d'un bout à l'autre de l'aventure, le jeu ne nous donne jamais aucun choix dans quoi que ce soit. Les séances de soins se déroulent de telle manière et pas autrement, tandis que les passages d'équitation sont tracés à l'avance, il suffit d'appuyer sur les quelques flèches qui apparaissent pour changer la direction ou l'allure de l'animal. Il faut aussi de temps en temps se charger de nettoyer le box et de veiller au niveau d'eau et de foin pour les chevaux. De mémoire, ces tâches sont à réaliser deux fois en tout et pour tout durant la totalité du jeu. On évite au moins la lassitude, c'est déjà ça. Le nettoyage des chevaux est déjà un peu plus fréquent, mais pas non plus aussi régulier que l'on pouvait le craindre. Tant mieux dans un sens même si au final on se retrouve à faire bien plus de choses sans le cheval qu'avec lui. Un comble pour un jeu d'équitation ! Sans l'animal, justement, Emily passera son temps à courir d'un point à un autre pour déclencher un dialogue ou chercher un objet perdu. Au final, cette mascarade dure deux petites heures. Cela peut paraître court, mais c'est finalement un long supplice de tenir jusqu'au générique final. La faute bien sûr à l'intérêt proche du néant, mais aussi à une réalisation déplorable traduisant soit un total manque de moyens, soit un total mépris des développeurs pour les joueurs. Sûrement des deux en fait. Les portraits des personnages sont peu inspirés tandis que la modélisation 3D du centre et l'animation de l'héroïne est juste une injure pour la DS. Signalons enfin un fan service assuré par quelques questionnaires portant sur la série et par une petite vingtaine de photos mal compressées à débloquer automatiquement au fil de la progression.
- Graphismes6/20
Les écrans fixes passent encore, mais la 3D affichée lors des séquences d'équitation et des déplacements dans le centre donne froid dans le dos. Les animations sont aussi bien ridicules.
- Jouabilité2/20
OK, Grand Galop est jouable. Mais il n'y a rien à faire si ce n'est courir d'un point à un autre, donner trois coups de brosse et taper sur des flèches pour galoper.
- Durée de vie3/20
Comptez moins de deux heures pour boucler l'aventure, ajoutez trente secondes pour faire le tour des photos débloquées et vous aurez une idée du temps perdu sur cette cartouche.
- Bande son2/20
Non seulement les thèmes musicaux sont hideux, mais ils utilisent aussi des sonorités de piètre qualité. On note enfin un gros problème faisant littéralement sauter les musiques, comme si elles tournaient sur un 33 tours rayé.
- Scénario4/20
L'amitié, c'est trop bien. Dis, je peux être ton esclave ?
Au risque de nous répéter, Grand Galop est simplement un mauvais jeu, mal réalisé et sans aucun intérêt. Difficile de comprendre comment un tel produit ait réussi à passer les étapes de validation avant sa mise en vente. Allez hop, à la boucherie chevaline.