Mouillée jusqu'à l'os, l'ingénieure Kate Wilson va devoir se dépêtrer d'une situation pour le moins délicate. En effet, entre un bateau en perdition et une menace terroriste, dieu seul sait qu'elle va avoir fort à faire pour se sortir de cette mauvaise passe. Et le plus beau dans l'histoire, c'est que c'est vous Kate Wilson. Bref, si vous n'êtes pas claustrophobe, nous vous invitons à nous suivre dans cette aventure aquatique...
Redéfinir le genre action/plates-formes n'est pas le but avoué d'Hydrophobia. Ainsi, lorsqu'on découvre le jeu de Dark Energy, on se sent en territoire connu. Pour autant, le jeu se laisse savourer dans sa première moitié grâce à une atmosphère claustrophobique synonyme de ville-bateau prenant l'eau de toutes parts suite à une attaque terroriste. A l'instar de Dead Space, pour ne citer que ce dernier, vous incarnez le rôle d'une ingénieure qui à la base n'est pas vraiment taillée pour l'action. Pourtant, la gourgandine va devoir se retrousser les manches puisqu'avec l'aide de son insupportable ami Scooter, elle va devoir se sortir de cette galère en un seul morceau. L'idée va être alors de plonger le joueur, au sens propre comme au sens figuré, la dénommée Kate Wilson dans un navire labyrinthique dont elle devra débloquer les ¾ des portes afin d'avancer. Présenté comme cela, le tout n'a rien d'excitant et ce même si les mécaniques de jeu fonctionnent plutôt bien, du moins durant les premières heures.
Il faut en effet savoir qu'Hydrophobia abat trop rapidement l'ensemble de ses atouts. Ainsi, plutôt que de distiller les différentes scènes sur l'ensemble des trois actes constituant l'aventure principale, les développeurs ont décidé de tout nous refourguer durant la première demi-heure. Le hic est que si les premières minutes s'annoncent réjouissantes, le rythme faiblit rapidement en nous faisant effectuer tout le temps les mêmes actions. Ces dernières seront donc synonymes de gunfights, de phases de plates-formes ou bien encore de passages sous-marins durant lesquels vous devrez aller d'un point A à un point B en utilisant les poches d'air disséminées ici et là. On y trouve également du piratage de consoles durant lesquel vous devrez aligner deux fréquences en utilisant les sticks pour nuancer la hauteur et la longueur des ondes. Marrant la première fois, moins la deuxième et plus du tout la troisième d'autant que lesdits piratages deviennent de plus en plus longs.
C'est un peu le même constat avec les recherches qu'on nous demande d'effectuer avec notre tablette holographique. Ici, il conviendra dans un premier temps de s'en équiper, le tout passant alors en vue subjective, puis de nous balader dans les niveaux pour trouver des flèches indicatrices nous menant vers l'indice désiré. Rien de plus à ajouter si ce n'est que cette idée devient vite gavante surtout quand on la couple à des allers-retours bien lourdingues et une map peu lisible que ce soit en 2D ou en 3D. Mais au fait, quid de l'élément liquide ? Eh bien, comme vous pouvez le penser, il occupe une place prépondérante au sein du titre. Comme nous le précisions plus haut, vous devrez par moments passer par des passages immergés pour atteindre votre but. Ici, prenez donc votre temps pour scruter la carte afin de savoir exactement où se trouvent les poches d'air indispensables pour ne pas mourir noyée. En couplant les idées, l'eau, en plus de vous servir à avancer, vous servira aussi à éteindre les flammes. Par exemple, en utilisant la tablette décrite plus haut, vous pourrez user de caméras de sécurité pour connaître la position des ennemis mais aussi pour ouvrir des portes afin de déverser un torrent d'eau salée. Idéal pour éteindre des incendies vous barrant le passage.
Bien entendu, outre les passages orientés plates-formes, vous devrez également combattre de multiples terroristes tous issus du même moule. Le hic est que votre seule arme, un flingue à balles soniques, ne leur fera pas grand mal et ce même en canalisant votre tir. Il faudra donc constamment camper sur ses positions en restant planquée et attendre le bon moment pour faire exploser des bidons, des conduites de gaz, tirer sur des câbles électriques ou essayer de noyer tout ce beau monde pour faire le ménage. Ok, par la suite, vous récupérerez d'autres types de munitions mais ca ne changera pas vraiment la donne en matière de diversité. Toutefois, sachant que vous obtiendrez plus ou moins de points en fonction de votre façon de faire, vous aurez vite fait d'essayer de varier les plaisirs. Problème, les méthodes ne varieront pas beaucoup d'un acte à l'autre, les gunfights devenant alors aussi répétitifs que le reste. A priori, les développeurs ne s'en sont pas vraiment rendus compte vu qu'en finissant le mode principal, vous débloquerez des défis vous demandant d'éliminer des ennemis le plus rapidement possible en utilisant les mêmes moyens. En somme, au-delà des prouesses de l'Hydro Engine amenant un rendu de l'eau convaincant, on regrettera que le titre se repose beaucoup trop sur les quelques bonnes idées dynamisant un début de jeu dont la seconde moitié ne sera malheureusement qu'un pâle reflet.
- Graphismes14/20
Pour un jeu Xbox Live Arcade, le rendu graphique reste d'un niveau très correct. Plus à l'aise dans l'eau que sur la terre ferme, le titre s'enferme néanmoins de lui-même dans une redite des plus gênantes à cause d'environnements trop homogènes. Les couloirs succèdent aux salles qui succèdent aux ascenseurs et ce pendant trois actes. La modélisation des personnages, quant à elle, reste sommaire à l'image des effets spéciaux un peu cheap.
- Jouabilité13/20
Alternant phases de plates-formes et gunfights mous du genou principalement basés sur les interactions avec le décor, le gameplay de Hydrophobia n'est pas mauvais en soi mais se montre extrêmement limité. Il est simplement dommage qu'il abatte toutes ses cartes dès le départ en nous balançant phases de piratage, phases de recherche bien lourdes, gunfights et passages sous-marins. Vu sous cet angle, cela paraît intéressant mais au bout d'une heure et demie de jeu, on tourne en rond tant les mécanismes prennent l'eau...
- Durée de vie10/20
La campagne solo ne comporte que trois actes relativement courts. Optez donc pour le niveau Normal dès le départ. Malheureusement, il arrive parfois qu'on ne sache plus vraiment quoi faire et ce malgré la carte, peu lisible par ailleurs. Notez qu'une fois le jeu terminé, vous débloquerez des défis qui vous demanderont d'éliminer plusieurs ennemis en un certain temps.
- Bande son12/20
Un doublage anglais peu inspiré et un opérateur du nom de Scoot à l'accent rapidement insupportable constituent le gros de la bande-son d'Hydrophobia. Rajoutez-y quelques bruitages très communs et des musiques un peu absentes et vous obtenez une ambiance sonore relativement classique.
- Scénario9/20
Lorsque les scénaristes n'ont pas d'idées et ne savent pas comment légitimer une catastrophe, il reste toujours la solution de ce bon vieux terrorisme. Hydrophobia mise donc sur un groupuscule bien décidé à couler un gigantesque bateau laboratoire effectuant des expériences jugées « éthiquement » peu correctes.
Bien que la première moitié d'Hydrophobia soit plutôt réussie compte tenu des restrictions techniques engendrées par le format XBLA, le titre sombre rapidement dans une redite laborieuse. Les mêmes ficelles, utilisées jusqu'à plus soif, constituent alors l'épicentre du mode solo qui se termine rapidement. Le mode Défis étant peu intéressant, on évitera donc d'y revenir prestement. Dommage car ce mélange d'action, de plates-formes et de phases de piratage aurait pu briller de mille feux si les développeurs avaient mieux pensé la progression de leur bébé. Au final, on profitera néanmoins d'un jeu principalement basé sur sa physique de l'eau et des interactions avec le décor mais le plus souvent mou du genou.