Disponible sur WiiWare au tarif de 1000 points, Max & the Magic Marker est un jeu de plates-formes qui s’inspire de Crayon Physics Deluxe. Il vous permet de tracer directement sur le décor, à l’aide de votre Wiimote, certains éléments utiles pour progresser. A priori destiné aux plus jeunes, ce titre souffre pourtant d’une certaine jouabilité perfectible et d’une certaine austérité.
Max est un petit garçon comme les autres, muni d'un crayon pas comme les autres. Tout ce qu'il trace avec son feutre magique s'anime aussitôt. Alors le jour où il lui prend l'envie de dessiner un affreux monstre violet sur une feuille de papier, Max se rend vite compte de sa bourde et décide de se lancer lui-même à la poursuite de sa création. Pour y parvenir, il devra traverser trois mondes truffés d'ennemis, d'obstacles et de dangers de toutes sortes. Heureusement, le jeune garçon emporte son fameux feutre avec lui, qui lui permettra bien souvent de se sortir d'affaire. Max & the Magic Marker reprend en effet le principe de Crayon Physics Deluxe, sorti sur PC, mais aussi du récent Drawn to Life sur Wii : il vous permet de tracer directement sur le décor, avec la Wiimote, les éléments utiles pour progresser.
Une fosse vous empêche de passer ? Il vous suffit de dessiner un pont. Une plate-forme vous est inaccessible ? Un escalier fera l'affaire. Un ennemi vous menace ? Lâchez un caillou au-dessus de sa tête ! Bien entendu, ce ne sont là que quelques situations simples : le jeu regorge de petites énigmes à résoudre comme il vous plaira. Dommage qu'elles manquent un peu de fantaisie et qu'elles aient parfois tendance à se répéter. A l'instar de Crayon Physics Deluxe, Max & the Magic Marker soumet les formes créées à la gravité. Si vous les tracez en l'air, elles chutent lourdement sur le sol. En contrepartie, vous pouvez monter dessus, les pousser ou vous en servir pour interagir avec l'environnement. La physique est réussie en dépit de quelques anicroches (il arrive que Max passe à travers un de vos dessins). Notez que le poids d'une forme est fonction de l'encre utilisée pour la tracer, sachant que cette dernière n'est disponible qu'en quantité limitée : vous en accumulez en récupérant des petites pastilles de couleur, mais l'affreux monstre violet viendra régulièrement vider votre réserve afin de vous compliquer la tâche.
Le niveau d'encre restant est indiqué par votre feutre magique, visible à l'écran, que vous contrôlez à l'aide de la Wiimote. Cette dernière offre la précision nécessaire pour tracer grossièrement les formes désirées, même si dans les énigmes les plus coriaces, où il vous faut dessiner des éléments plus précis ou tarabiscotés, l'outil fait sentir ses limites en la matière. Heureusement, Max & the Magic Marker vous octroie la possibilité d'arrêter le temps pour dessiner, ce qui vous vaudra d'ailleurs quelques puzzles à résoudre en utilisant cette fonctionnalité. Dans l'ensemble, la jouabilité se montre donc correcte en ce qui concerne les activités de dessin. Le problème, c'est plutôt le contrôle de Max, et en particulier le saut lunaire dont il est affublé : son imprécision ne pardonne pas. Autre souci : la caméra, qui a du mal à se recentrer, gêne la visibilité et vous contraint même parfois à dessiner hors champ ! Toutes ces lacunes sont d'autant plus dommageables que la cible visée nous paraissait être le jeune public.
Oui mais voilà, on se demande parfois si Max & the Magic Marker se destine réellement aux enfants, étant donné l'austérité importante de son univers. Les graphismes ne sont pas très attirants, la musique jazzy est aussi répétitive que peu adaptée, et le tout manque carrément de fantaisie. D'autre part, le jeune public risque d'avoir un peu de mal à accepter la difficulté exponentielle du jeu. Si le premier monde, qui se boucle en moins d'une heure, fait davantage office de tutorial, le second est déjà plus consistant et le troisième propose une difficulté qui nous semble hors de portée des enfants (ces derniers feraient bien mieux de se tourner vers Drawn to Life sur le même support). Les amateurs de challenge, par contre, seront ravis, surtout s'ils s'essaient à récupérer la totalité des billes noires dissimulées dans les niveaux ; ce ne sont pas les étoiles de Braid, mais certaines représentent en soi un véritable défi. Bref, nous pourrions en conclure que le jeu se destine plutôt aux adultes consentants, qui n'y trouveront toutefois pas l'envergure artistique d'un Crayon Physics Deluxe.
- Graphismes12/20
Alors que l’on pouvait s’attendre à un univers naïf et sucré, typique de ce que nous propose couramment le support, Max & the Magic Marker fait preuve d’une grande austérité, aussi bien sur le plan technique que sur le plan artistique. Les environnements de jeu sont fades, le héros manque d’animations et le level design se montre peu inspiré et trop répétitif.
- Jouabilité13/20
Drawn to Life nous a déjà prouvé que la Wiimote n’était pas l’outil idéal pour le dessin. Ici, on parvient à s’en accommoder tant que les tracés n’exigent pas une grande précision. Le contrôle de Max laisse par contre à désirer : ses sauts se montrent beaucoup trop imprécis. Signalons enfin quelques problèmes de caméra et quelques ralentissements qui pénalisent la jouabilité.
- Durée de vie13/20
Si le premier des trois mondes (le jardin) se boucle rapidement et laisse augurer d’une durée de vie insuffisante, les deux suivants (les pirates et les robots) vous donneront davantage de fil à retordre et poussent la longévité au-delà des 5/6 heures, ce qui paraît correct vu le tarif demandé. Les plus courageux auront la possibilité de récupérer toutes les billes noires pour finir le jeu à 100 %.
- Bande son6/20
C’est définitivement l’aspect le moins convaincant de Max & the Magic Marker. Les thèmes musicaux jazzy sont aussi répétitifs qu’inadaptés, les effets sonores sont de bien médiocre qualité et le jeune Max restera muet d’un bout à l’autre du jeu.
- Scénario/
Max & the Magic Marker tente de marcher sur les traces de Drawn to Life et de Crayon Physics sans en avoir vraiment l’envergure. Les développeurs ont rendu une copie honnête mais dépourvue d’imagination et de fantaisie. Sa réalisation austère, sa difficulté exponentielle et ses quelques soucis de jouabilité l’éloignent même du jeune public à qui on le croyait destiné. Les amateurs de challenge pourront y trouver leur compte, mais ce titre entre indéniablement dans la catégorie des « vite joué, vite oublié ».