Après deux épisodes plutôt réussis sur GameBoy, Mario décide de prendre quelques vacances bien méritées et c'est son affreux double diabolique, Wario, boss final du précédent opus que l'on retrouve avec surprise dans un nouveau jeu de plates-formes, Super Mario Land 3: Wario land. Si vous en aviez assez de toujours jouer les héros et de sauver des princesses, c'est ici que ça se passe.
Après avoir été vaincu par Mario dans Super Mario Land 2, Wario se retrouve sans château et sans un sou. Tandis qu'il réfléchit à un nouveau plan machiavélique pour se remplir les poches, il entend parler d'un fabuleux trésor dérobé par les pirates : une immense statue de la Princesse Peach en or massif. Ni une ni deux, il attrape un magnifique chapeau d'aventurier et part lui aussi à la chasse au butin, n'écoutant que son courage et son portefeuille vide.
Le ton est donné, Wario n'est motivé que par l'appât du gain et c'est une quarantaine de niveaux répartis sur plusieurs mondes qu'il devra traverser pour atteindre le repaire des pirates. Evidemment, il n'est pas non plus du genre à laisser traîner de la monnaie par terre, et il profitera de son voyage pour ramasser le plus de pièces et de trésors possible. L'accent est bel et bien mis sur cet aspect tout au long du jeu, en obligeant le joueur, par exemple, à payer pour ouvrir la porte vers le niveau suivant. Autant dire que la collecte des pièces est obligatoire. La chasse aux trésors est également valorisée, vous gratifiant d'une surprise à la fin du jeu si vous en trouvez un maximum. On retrouve le même déroulement que dans Super Mario Bros. 3 ou Super Mario World : une carte sur laquelle on avance d'un point à chaque niveau terminé jusqu'à atteindre le boss de la zone.
Le personnage principal quant à lui est l'archétype même de l'antihéros : laid, cupide, balourd et brutal. Brutal, car contrairement à un Mario Land où l'on sautait bien gentiment sur les ennemis, Wario ne fait pas dans la dentelle et se débarrasse de ses adversaires en les chargeant à grands coups d'épaule, en les balançant au loin ou en les écrasant avec son postérieur. Comme dans les précédents Super Mario, on retrouve les fameux blocs contenant divers power-up pour briser ses ennemis avec plus de facilité. On trouve par exemple le casque du taureau qui vous permettra d'effectuer une attaque charge plus longue, le chapeau du dragon cracheur de feu, et le chapeau avion, donnant la capacité de voler pendant quelques secondes tout en faisant valser les ennemis sur son passage. Incarner un personnage si éloigné de notre petit Mario habituel peut rebuter certains joueurs, mais il faut bien admettre que l'on se prend rapidement au jeu à vouloir toujours ramasser plus de pièces et à faire valdinguer les ennemis dans tous les sens avec un petit rire sadique qui nous échappe parfois.
D'un point de vue technique, le jeu s'en tire avec tous les honneurs. Bien qu'il s'agisse du GameBoy, les graphismes sont plus que lisibles. De plus, les mimiques de Wario sont hilarantes et renforcent sa personnalité et sa crédibilité. Musicalement le jeu n'est pas mauvais non plus, mais le résultat est mitigé : si certains thèmes sont agréables et nous restent en mémoire, d'autres sont plus banals et n'attirent pas notre attention. La bande-son est, vous l'aurez compris, un élément secondaire et ne constitue pas un point vraiment marquant, toutefois, le tout est plus que convenable, en dépit des capacités limitées du GameBoy. Comptez entre deux et trois heures pour venir à bout de l'aventure, voire plus car certains trésors sont très bien cachés et la fin du jeu varie légèrement en fonction du nombre en votre possession, ce qui constitue une bonne motivation pour les dénicher tous. C'est en général à ce moment précis que vous vous apercevrez de votre troublante ressemblance avec cette canaille de Wario....et qu'il est déjà trop tard pour vous.
- Graphismes16/20
A chaque épisode de Super Mario Land, les graphismes s'améliorent et Wario Land ne fait pas exception, les personnages sont expressifs et correctement animés, donnant au titre une ambiance agréable. Les choses ont bien évolué aujourd'hui, mais la réalisation de ce titre est loin de choquer les nouveaux joueurs.
- Jouabilité17/20
Les commandes sont très simples à cause du nombre restreint de touches de la console. Le jeu est par conséquent très accessible et contrôler Wario est un jeu d'enfant. Les mouvements sont basiques et se retiennent aisément, comme dans tous les jeux de la gamme Mario.
- Durée de vie12/20
L'aventure se termine en trois heures de jeu environ lorsqu'on y a déjà joué. La quête de tous les trésors est un petit plus car certains sont plutôt difficiles à trouver et il est parfois obligatoire de revenir dans les mondes précédents pour mettre la main dessus.
- Bande son14/20
Très bonnes sans être exceptionnelles, les musiques cernent bien l'univers de ce nouveau personnage bien que certaines soient moins marquantes que d'autres. Les bruitages sont, quant à eux, corrects et conviennent bien à l'action.
- Scénario/
On ne peut pas vraiment parler de scénario. Cependant, l'intérêt repose sur la personnalité de Wario qui est très développée et dont les défauts apportent une touche humoristique très plaisante.
Ce Super Mario Land 3 apporte son lot de nouveautés et le moins que l'on puisse dire c'est que le changement apporte un peu de fraîcheur. Nous faire incarner un nouveau personnage était risqué mais en donnant une vraie personnalité à Wario, le titre bénéficie d'une identité très forte et d'un univers qui lui est propre. Univers que l'on pourra retrouver, avec plaisir, dans d'autres épisodes sur Gameboy et plus récemment sur Wii. Alors venez au pays où l’égoïsme et la cupidité sont des vertus, venez à Wario Land.