Plate-forme de jeu à part entière, l'iPhone est aujourd'hui capable de faire tourner des titres qui n'ont pas à rougir de la comparaison avec certains hits DS ou PSP. En ce qui concerne les hack'n slash, par exemple, Dungeon Hunter est tout simplement incontournable comme nous allons le voir sans plus attendre.
Certes, Dungeon Hunter ne fait pas dans l'originalité avec son scénario à quatre sous mettant en scène un prince prêt à tout pour racheter une faute passée et sauver son royaume. Pourtant, il suffit de regarder la magnifique cinématique d'introduction qui illustre le prologue pour comprendre que Gameloft a mis les petits plats dans les grands afin de nous servir un hack'n slash particulièrement efficace. Que ce soit au niveau de ses graphismes en 3D éblouissants, ou de sa bande-son absolument remarquable, la réalisation de Dungeon Hunter est tout simplement bluffante sur un simple iPhone. Et il suffit de terminer à peine un ou deux niveaux avec le guerrier, le brigand ou le mage que l'on nous propose d'incarner avant de comprendre qu'en dépit de la banalité de son gameplay, beaucoup de soin a également été apporté à ses mécanismes de jeu.
Les fans du genre le savent, un bon hack'n slash c'est avant tout un savant équilibre entre la progression de notre héros et la puissance des hordes de monstres que ce dernier passe son temps à occire dans des environnements hostiles. De ce côté-là, aucun problème, Dungeon Hunter s'en sort très bien. On commence l'aventure avec un véritable paysan équipé d'une arme pitoyable et les objets que laissent derrière eux nos premiers adversaires sont juste pathétiques (bâton de gueux, sandales en lin, anneaux en bois, etc.). Néanmoins, au fur et à mesure que l'on se fraye un chemin dans le décor et que l'on gagne de l'expérience en terrassant nos ennemis à grands coups d'épées ou d'éclairs, on tombe sur des butins de plus en plus intéressants tout en amassant de l'expérience. Ainsi, il est possible de distribuer des points supplémentaires à nos différentes statistiques (force, agilité, endurance...) et de booster les compétences de notre choix à chaque montée de niveau. Attaque tournoyante, flèche d'eau, furtivité... Les trois personnages jouables disposent de pas moins de 15 capacités propres à maîtriser.
En ce qui concerne les commandes et l'interface, la prise en main est relativement bonne. Le coin inférieur gauche de l'écran comprend un stick tactile pour les déplacements tandis que les attaques, compétences et sorts sont disposés à droite. L'inventaire s'ouvre en touchant une simple icône et les potions se boivent goulûment en touchant un petit symbole à droite de nos jauges de vie, mana et expérience. A l'usage, on doit reconnaître que ce système fonctionne correctement même si certains pesteront sans doute contre le menu déroulant des sorts et compétences placé au-dessus du bouton d'attaque. En effet, il suffit de l'effleurer horizontalement pour le faire défiler et changer de capacité sans le vouloir. On sera donc plus ou moins obligé de ne placer qu'un seul élément dans ce menu afin d'éviter les mauvaises surprises. C'est un détail, bien sûr, mais ce défaut nuit beaucoup à l'ergonomie du soft.
Bien plus satisfaisants sont les menus. Fouillés, bien ordonnés et parfaitement intuitifs, ceux-ci nous permettent de vérifier nos statistiques, modifier nos capacités ou changer d'équipement avec aisance et rapidité. A propos d'équipement, sachez que vous trouverez sur les cadavres des monstres et dans moult coffres tout un fatras d'objets allant de diverses armes à des ceintures en passant par des armures, bottes, casques et autres anneaux magiques. C'est désormais une tradition depuis Diablo, la couleur du nom de l'objet indique sa rareté et par conséquence sa puissance théorique. Un objet vert bénéficie par exemple d'un enchantement tandis que les objets bleus et jaunes jouissent respectivement de deux et trois enchantements octroyant tous les bonus que l'on puisse imaginer (augmentation de caractéristiques, drain de vie, etc.).
En fin de compte, il apparaît que Dungeon Hunter est bel et bien un hack'n slash des plus classiques mais le souci du détail est ici omniprésent. De ces petites fées que l'on peut recruter pour qu'elles nous accompagnent et nous permettent d'utiliser leurs sorts, à la possibilité de convertir n'importe quand les objets qui nous encombrent, le soft se montre profond et remarquablement complet. Les amateurs de hack'n slash ne sauraient passer à côté. Quant aux autres, Dungeon Hunter est certainement la meilleure façon de s'initier au genre sur iPhone. Pour la modique somme de 5,49 euros, ils ne seront vraiment pas déçus.
- Graphismes18/20
3D de bon aloi, décors somptueux, effets de sorts dynamiques, équipements visibles... Dungeon Hunter nous en met plein les mirettes à tout instant. Et en dépit du nombre de créatures à l'écran, l'action reste généralement fluide.
- Jouabilité15/20
Reprenant à son compte le gameplay habituel des hack'n slash classiques, le soft impressionne par ses possibilités et son excellente jouabilité. Un bémol cependant, les contrôles tactiles ne sont pas toujours suffisamment réactifs dans le feu de l'action et le menu déroulant des capacités est pratiquement inutilisable.
- Durée de vie14/20
L'aventure se boucle en quelques heures mais il est bien entendu possible de la recommencer avec un autre des trois personnages disponibles au départ (guerrier, brigand, mage). Dommage qu'il n'y ait pas de mode multijoueur.
- Bande son17/20
Musiques et bruitages conviennent parfaitement à l'ambiance épique dans laquelle le joueur est immergée.
- Scénario11/20
Tout à fait banals, ni le scénario ni les dialogues ne marqueront les joueurs durablement.
Démontrant avec brio que l'iPhone est tout à fait capable de rivaliser avec les autres consoles portables, Dungeon Hunter fera vivre aux fans d'heroïc-fantasy et de hack'n slash des moments inoubliables. Efficace tant sur la forme que sur le fond, ce titre épique est à consommer sans modération.