Tout le monde connaît la mythique série de Konami : Gradius, shoot'em up mythique. Peut-être même certains épisodes ont marqué à jamais les pouces de ceux qui s'y sont essayés. Mais lorsque les concepteurs de Gradius se moquent de leurs propres jeux et de ceux de leurs petits camarades, qu'est-ce que l'on obtient ? Parodius pardi !
Autant vous prévenir tout de suite, si vous êtes à la recherche d'un shoot'em up sérieux où vous devez détruire des hordes d'aliens baveux aussi méchants que moches, passez votre chemin ! Non, dans Parodius vous serez confronté à un bestiaire bien plus délirant : pingouins, seringues, poulets, sumos, cochons et autres « japoniaiseries » sorties tout droit de l'imagination débordante des petits gars de chez Konami. De même, les boss de mi-niveau et de fin de niveau ne laisseront aucun répit à vos zygomatiques : un chat-bateau-volant, un aigle royal affublé du chapeau de l'Oncle Sam, une danseuse du ventre, un énorme vaisseau nommé Captain Kebab ou encore des lèvres pulpeuses sont quelques-uns des gros méchants qui vous attendent. D'ailleurs, les ennemis et les différents niveaux sont, comme le nom du jeu l'indique, une gigantesque parodie de nombreux jeux de l'époque que les connaisseurs s'amuseront à reconnaître. Une parodie de Gradius en premier lieu : on retrouve en effet les célèbres statues Moai quasi symboliques du shoot'em up fétiche de Konami, ainsi que les terribles volcans qui dans Parodius ne crachent plus du feu mais des aubergines ! De même, l'aigle royal ridicule mentionné plus haut n'est autre que le double parodié de l'aigle de feu, premier boss de Gradius II. D'autres jeux Konami et même d'autres éditeurs en prennent pour leur grade, ainsi on s'amusera à noter les références à des pointures de l'époque comme Castlevania, Pop'n Twinbee, R-Type et Darius pour les plus évidentes.
Mais le délire ne s'arrête pas là ! Passons outre le scénario décalé lui aussi mais presque inexistant pour se concentrer sur les vaisseaux et leur arsenal. En guise de vaisseau vous aurez le choix entre Vic Viper, le célèbre vaisseau de Gradius « qui a mangé trop de bonbons et est devenu obèse » (dixit la notice), une pieuvre, Twinbee le vaisseau de Pop'n Twinbee, et Pentaro le pingouin issu des vieux jeux Konami sur MSX Antarctic Adventure et Penguin Adventure. Chacun d'eux possède sa propre panoplie d'armes et d'options. Vic Viper largue par exemple des missiles équipés de baskets, et Twinbee lance des gants de boxe droit devant lui. Le système d'upgrade des armes et options est en tout point similaire à celui des épisodes de Gradius. Lorsque vous abattez certains ennemis, ceux qui sont parés d'une couleur rouge en l'occurrence, ils libèrent des capsules ou des clochettes qu'il vous faudra récupérer. A chaque capsule rouge récoltée, le niveau de votre jauge située en bas de l'écran augmentera d'un cran. Lorsque l'arme ou l'option qui vous intéresse est surlignée, il vous suffira d'appuyer sur un bouton pour vous équiper de l'item en question. Les capsules bleues nettoieront l'écran de tout opposant et les clochettes auront des effets variables selon leur couleur. Les clochettes jaunes donnent seulement des points, les vertes vous rendront plus gros et invincible pendant quelques instants, les blanches vous équiperont d'un mégaphone et vous tuerez vos adversaires à coups de phrases ridicules, les rouges vous donnent la possibilité de créer une barrière sur laquelle s'écraseront les ennemis, et les bleues vous permettent d'utiliser une méga-bombe plus traditionnelle dans ce genre de jeu.
D'un point de vue purement technique, même si Parodius n'utilise qu'avec parcimonie les effets spéciaux propres à la Super Nintendo (zooms, rotations, etc.), il faut avouer que le jeu s'en sort tout de même très bien. Les graphismes sont fins et colorés, et l'ensemble est très bien animé. Seul un certain boss, Viva Core semble curieusement poser problème au processeur de la console et il faudra l'affronter dans un festival de saccades. Ceci dit, comme ce boss est une parodie d'un boss de Gradius III et que ce dernier est célèbre pour ses ralentissements sur SNES, il est fort probable que les saccades aient été volontairement produites par les esprits tordus des créateurs du jeu pour mieux se moquer de Gradius III ! Les musiques ne sont pas non plus en reste, le jeu utilise de fameux thèmes de musique classique qu'il réorchestre de façon parodique. Lors du combat contre les bouches, on a même droit à une version particulièrement guillerette et décalée du French Cancan qui peut aisément trotter dans la tête du joueur bien après la fin de sa partie ! Aux bruitages corrects mais relativement classiques concernant les tirs et les explosions s'ajoutent des voix digits du plus bel effet lorsque l'on s'équipe d'une arme ou d'une option.
La page d'options du jeu permet de paramétrer les commandes, le nombre de vies ainsi que le niveau de difficulté entre 1 et 7. Le niveau 1 s'apparente à une promenade de santé et est déconseillé si on ne veut pas gâcher le plaisir du jeu, alors que le niveau 7 correspond à une difficulté extrême et se destine aux spécialistes en shoot'em up. Pour les adeptes des challenges extrêmes, un niveau 8 est même déblocable via un cheat code (haut, haut, bas, bas, gauche, droite, gauche, droite, B, A dans le menu d'options). Chaque joueur trouvera donc le niveau de difficulté qui lui convient. Quant aux modes de jeu proposés, outre le mode classique pour un joueur, on trouvera un mode deux joueurs, malheureusement non simultané, et un mode Lollipop qui s'apparente à une course aux points dans un niveau inédit conçu pour scorer un maximum. Ce mode Lollipop est d'ailleurs exclusif à la SNES, tout comme l'avant-dernier niveau, se déroulant dans une immense salle de bains japonaise où le boss est une pieuvre qui se fait un shampooing… Cette mouture 16 bits a donc été soigneusement travaillée par Konami et n'a rien à envier aux versions arcades et 32 bits qui ont seulement pour elles des musiques de meilleure qualité et quelques petites animations supplémentaires. Une bonne raison pour vous laisser tenter par la version SNES de ce jeu si vous souhaitez le découvrir et vous payer une bonne tranche de rigolade !
- Graphismes16/20
Les graphismes sont agréables à l'œil, très fins et colorés, les animations sont nombreuses et amusantes, l'ensemble est globalement fluide. Du bon boulot de la part de Konami !
- Jouabilité17/20
Les vaisseaux se dirigent aisément et le système d'armement est similaire au système instauré par la série des Gradius. De plus les commandes sont entièrement configurables sur SNES. Si le joueur heurte un obstacle, il ne peut s'en prendre qu'à lui même et au fait d'avoir pris trop d'options "Speed-up".
- Durée de vie15/20
Les 11 niveaux du jeu peuvent être parcourus rapidement, mais on y reviendra souvent pour savourer l'humour omniprésent. Le mode Lollipop s'avère être un bonus non négligeable pour les adeptes du high-score. Malheureusement le mode deux joueurs est en alternance et du coup manque un peu d'intérêt. La difficulté est paramétrable et chacun pourra trouver challenge à sa mesure.
- Bande son18/20
Les musiques sont magnifiques et burlesques, s'ajoutant au comique des animations. Les thèmes choisis collent parfaitement aux différents niveaux et les mélodies sont susceptibles de rester en tête même après avoir éteint la console. Les bruitages sont quant à eux plus classiques mais s'accompagnent de voix digitalisées réussies.
- Scénario11/20
Un scénario sur le même registre comique que le reste du jeu, mais trop succinct et abordé uniquement dans la notice. Il faut dire que le genre se passe aisément de scénario.
Konami nous prouve avec Parodius que la société a un grand sens de l'humour et de l'autodérision. Le jeu est plaisant, fait rire même, est très bien réalisé de surcroît. On se plonge dans cet univers délirant avec délice !