On se doutait déjà que la vie d'un être unicellulaire ne s'apparentait pas à une partie de plaisir après des titres tels que flOw ou Spore. Osmos nous donne une nouvelle fois la preuve que même les créatures les plus minuscules doivent lutter de toutes leurs petites forces pour survivre. Ne vous fiez pas à l'atmosphère zen et apparemment détendue de ce titre, il vous faudra batailler ferme et garder votre sang-froid pour gravir progressivement les échelons de la chaîne alimentaire.
Osmos est loin d'être le titre idéal pour le joueur énervé qui cherche à canaliser son surplus de tension dans un jeu défouloir. Le ton est donné dès les premières minutes : vous êtes en effet accueilli par une douce musique électroacoustique et par une citation d'Isaac Newton. Le message est clair, Osmos allie une atmosphère cosy aux principes de base de la physique pour vous triturer les méninges. Le concept de ce jeu indépendant est simple puisqu'il s'agit de diriger un être unicellulaire en absorbant les plus petits organismes pour grossir et en évitant les plus gros qui cherchent à vous grignoter. Cette idée rappelle furieusement l'excellent flOw, mais Osmos se démarque de son aîné en proposant un système de déplacement pour le moins original. En effet, pour partir dans un sens, il vous faudra envoyer une ou plusieurs bulle dans la direction opposée et sacrifier ainsi une partie de votre précieux volume.
L'équation est très claire : plus vous cherchez à prendre de la vitesse ou à virer rapidement de bord, plus votre taille diminue en vous laissant à la merci de la première cellule venue. Il vous faudra donc vous creuser la tête avant de partir à tombeau ouvert dans une direction, bien analyser le déplacement des autres bestioles unicellulaires et surtout ne pas hésiter à vous laisser porter par votre élan en attendant de rebondir sur une paroi pour vous remettre sur le bon cap à la manière d'un billard cellulaire. Osmos requiert une bonne dose de patience car si les premiers niveaux sont très accessibles, les choses se compliquent rapidement et certains défis mettront certainement vos nerfs à rude épreuve. Heureusement, un seul coup d'œil vous permettra de repérer vos proies potentielles et les gros organismes que vous devez éviter : les premiers prennent une teinte bleutée tandis que les seconds affichent un rouge vif. De la même manière, vous pouvez ralentir ou accélérer le temps pour vous faciliter la tâche. Ces quelques fonctionnalités ne seront pas de trop pour vous aider à venir à bout des 39 niveaux.
Si les premiers tableaux ne contiennent que des compagnons de cellule relativement amorphes, vous serez rapidement confronté à des formes de vie un peu plus évoluées qui ne se laisseront pas absorber facilement, ou pire, qui vous chasseront goulûment. D'autres invités sont encore un peu plus étranges et jouent directement sur la force de gravité. Certains d'entre eux peuvent ainsi repousser les organismes qui s'approchent un peu trop ou alors au contraire attirer tout ce qui passe à leurs abords. Dans ce dernier cas, il vous faudra tracer votre chemin à travers les autres cellules alors que vous êtes toutes en orbite autour de ces géants plutôt inhabituels. C'est le moment ou jamais de vous souvenir de vos cours de physique : ralentissez votre course et vous risquez fort de finir dans ce qui vous tient lieu de soleil, accélérez brusquement et vous serez projeté en dehors de son champ de gravité. Ici il n'est pas question d'équations ou de calculs de trajectoire, Osmos vous pousse à avoir une approche purement empirique des lois physiques fondamentales. Le titre est donc accessible à tous, à condition bien entendu de faire preuve d'un minimum de calme et de patience.
- Graphismes15/20
Le design d'Osmos est extrêmement dépouillé mais c'est justement ce qui fait son charme. Les couleurs des autres cellules, rouge pour celles qui peuvent vous croquer et bleu pour vos proies potentielles, n'ont pas seulement un intérêt pratique. Vous serez plus d'une fois étonné de la beauté qui peut se dégager d'un amas de bulles multicolores.
- Jouabilité15/20
Vous dirigez votre petite cellule à la seule force de votre souris : le clic gauche vous permet d'expulser des bulles pour avancer tandis que le clic droit et la molette vous aident à contrôler le temps. La prise en main est donc particulièrement simple, mais cela ne veut pas dire que la difficulté n'est pas au rendez-vous : il vous faudra une bonne dose de patience et un calme exemplaire pour boucler tous les niveaux.
- Durée de vie15/20
Osmos propose 39 niveaux si l'on compte les tutoriaux, si les premiers sont accessibles, les derniers défis sont particulièrement coriaces et risquent de vous tenir occupé quelques longues heures.
- Bande son18/20
La bande originale d'Osmos est tout simplement de toute beauté : elle rassemble des morceaux de musique électroacoustique variés et envoûtants.
- Scénario/
A première vue Osmos ne semble pas particulièrement original et son principe rappelle même furieusement celui du superbe flOw. Il faut pourtant reconnaître que ce jeu indépendant est une réelle réussite : non seulement il vous plonge dans une ambiance douce et envoûtante mais il propose aussi un gameplay accrocheur et des défis juste assez relevés pour toujours titiller votre intérêt.