L'idée a du bon. Depuis le Tour de France de Konami, il y a quelques années sur PS2, les consoleux sont relativement sevrés de jeux du genre, exception faite de la récente apparition de la série Pro Cycling Manager sur PSP. Justement, cet opus a servi de base à Cyanide pour tenter de produire un contenu et un gameplay sensiblement identiques sur Xbox 360. Considérant sans aucun doute que le public susceptible d'être intéressé par PCM sur consoles de salon n'est pas aussi connaisseur et exigeant que les habitués de la série sur PC, les développeurs (ou plutôt Focus, l'éditeur, nous ne le saurons sans doute vraiment jamais) ont opté pour un titre simplifié à l'extrême et dont le contenu correspond au prix (10€) et au support choisis (le téléchargement, via le Xbox Live Arcade). Du coup, amis amoureux de ce beau sport qu'est le cyclisme, ne vous attendez pas à voir débarquer le messie dans le lecteur de votre 360, vous risqueriez d'être déçus...

Tour de France 2009 porte bien son nom. En effet, ce titre se contente de surfer sur le contexte actuel pour ne proposer que les 21 étapes du parcours officiel du Tour 2009, sans y ajouter la moindre classique, une petite course sur piste ou toute autre compétition du calendrier. Pour 800 Points Microsoft, on ne pouvait guère réclamer davantage me direz-vous. Certes. Mais lorsque le titre est bridé au point de n'afficher que 90 des 180 coureurs engagés (à vous de choisir les 5 coureurs qui représenteront votre équipe, au lieu des 9 habituels), de limiter la durée des épreuves à moins de 10 minutes, (à vitesse normale) ou de zapper le contre-la-montre par équipe, l'addition s'avère au final bien plus corsée que prévu. Les étapes sont donc courtes, très courtes, trop courtes. Le joueur n'a pas le temps de mettre en place de véritable stratégie, il doit parer au plus pressé et peine souvent à prendre le peloton en défaut. Tout juste faudrait-il une option bullet-time pour penser sa course en fonction des écarts... Des écarts aussi ridicules que la longueur des étapes (110 ou 120km en moyenne !!!) qui correspondent à peu près à une seconde par mètre. En gros, en prenant 100 mètres d'avance, le peloton se trouve en fait une minute quarante derrière vous... Niveau immersion, on a connu beaucoup mieux.

Bref, à vouloir faire un titre trop simple, Cyanide nous propose un jeu d'une rare difficulté puisqu'en complète contradiction avec le principe de gestion qui consiste à penser ses coups, à évoluer par petites touches. Ici, on finit par céder aux attaques bourrines et désespérées, sans stratégie d'équipe. Inutile de tenter de mettre en place des relais, de ralentir une échappée en ne roulant pas ou de travailler à l'avant du peloton pour rattraper la tête de la course. Les mécanismes en place n'aident en rien à affiner les choses. Par exemple, il n'est pas vraiment possible de disputer de sprints intermédiaires et les sprints finaux sont lancés beaucoup trop tôt pour permettre la moindre tentative en solitaire afin de prendre le peloton à contre-pied. Durant ces phases, la caméra se place derrière vos coureurs et c'est à vous qu'il incombe de matraquer la touche A pour lancer un sprint et d'utiliser la croix directionnelle pour frotter et tenter de vous frayer un chemin. Une méthode barbare qui n'est pas sans rappeler celle des contre-la-montre où il faut appuyer sur cette même touche A en rythme, selon la force que vous souhaitez donner au coup de pédale de votre poulain. Après le passage de vos 5 coureurs, vous n'avez tout simplement plus de pouce droit. Durant ces mêmes contre-la-montre, négocier un virage est une vraie prise de tête, le titre accepte que vous coupiez dans l'herbe mais pas que vous sortiez un peu large. La moindre erreur vous expédie dans les profondeurs du classement, un peu comme nous le faisons avec Tour de France 2009...