A l'origine un jeu arcade, Super Monaco GP débarque tous pneus crissants sur la console de SEGA en 1990. Il reprend le concept de son aîné en y ajoutant un mode Grand Prix qui constitue une nouveauté de taille pour les jeux de Formule 1 et qui lui assure aujourd'hui encore une petite valeur ajoutée.
Les pilotes sont prêts et la tension monte à l'approche du départ. Vos gants deviennent moites alors qu'en face de vous les feux passent du rouge au vert. Le circuit de Monaco est réputé comme étant le plus sélectif au Monde et vous êtes dans le siège du pilote. Malheureusement pour vous, l'expérience qui va suivre ne risque pas d'être mémorable.
Ce qui frappe tout d'abord quand on lance une partie de Super Monaco GP est son extrême sobriété graphique qui tranche terriblement avec la version arcade qui affichait moult décors et immeubles de chaque côté du circuit. Ici, les 16 circuits se ressemblent et seuls les paysages au loin évoquent un tant soit peu les villes dans lesquelles nous nous trouvons. Pour Monaco, on aura ainsi une lignée de yachts et pour le Grand Prix du Brésil, une rangée d'arbres suffira. Les bas-côtés sont cruellement déserts et monotones, malgré quelques panneaux annonciateurs de virages et de timides publicités pour des produits fictionnels. Les voitures sont du même acabit, tristes copies d'un modèle unique décliné en trois couleurs (bleu pour votre voiture, rouge pour celle de votre équipier – humain ou contrôlé par l'ordinateur - et jaune/orange pour toutes les autres).
On peut préparer notre voiture en choisissant parmi quatre types d'ailerons arrière, de moteurs et de pneus. Le problème est que l'on ne voit pas les conséquences de nos choix sur notre voiture en temps réel avant de faire la course. Le seul paramétrage qui ait un véritable impact est celui du mode de transmission et nous pouvons opter entre automatique, 3, 5 ou 7 vitesses. Une transmission automatique est préférable pour les novices tandis que la transmission 7 vitesses est à réserver aux pros du volant tant les maîtriser requiert de la patience et du savoir-faire. Un autre aspect du jeu assez surprenant est l'écran partagé qui est obligatoire, même avec un seul joueur. Suivant les modes de jeu, l'écran du bas affichera la course de votre coéquipier ou bien elle restera fixée sur la ligne d'arrivée, choix étrange s'il en est.
Les modes de jeu en question sont au nombre de deux : un mode « Vs. Battle » qui reprend le concept du jeu arcade et dans lequel on doit affronter une autre voiture sur le célèbre circuit de la Principauté et un mode « Grand Prix » qui est sans aucun doute le gros point fort du jeu. Il s'agit de concourir une saison entière et ses 16 circuits (qui bénéficient de la licence officielle de la saison 1989/1990) au sein d'une écurie fictive. Vos adversaires portent des noms aussi fantaisistes que Picos ou Asselin ; ne vous attendez donc pas à croiser le fer avec Alain Prost ou Ayrton Senna. Pour gagner, vous devrez en passer par les essais qualificatifs puis par la course en elle-même, sur seulement trois tours de circuit. Pas très réaliste tout ça. Il n'y a pas non plus de vue intérieure, juste une vue à la troisième personne de la voiture.
La conduite des Formule 1 est pénible au début, toute en dérapages plus ou moins contrôlés. A chaque virage, la voiture crisse des pneus et si cela persévère trop longtemps, vous êtes bon pour un tête-à-queue. A vous donc de jauger vos virages comme un pro pour éviter de vous retrouver dans les graviers. Le problème est que la piste ne s'affiche que tardivement devant vous et vous aurez donc constamment les yeux rivés sur le petit circuit en haut de l'écran pour mieux anticiper l'approche des virages. Les collisions sont gérées de façon sommaire et les voitures ne subissent aucun dégât, même pas l'usure des pneus.
Il y a cependant un argument très fort en faveur de ce jeu : la possibilité de concourir une saison entière à deux en écran partagé, ce qui augmente de façon considérable le fun que procure le titre et qui n'est pas possible, à ma connaissance, dans les jeux récents de Formule 1. Durant 16 circuits, pour peu que vous ayez un bon copain sous la main, vous allez pouvoir vous battre pour le titre et mine de rien, c'est un sacré bon point pour un jeu somme toute assez médiocre.
- Graphismes7/20
Les graphismes sont indignes de la Master System. Couleurs flashy, décors très dépouillés, voitures détaillées au minimum, on n'est pas loin de l'arnaque, surtout comparé au jeu d'arcade qui était vraiment de toute beauté.
- Jouabilité10/20
Les voitures nécessitent un temps d'adaptation, surtout pour la maîtrise des virages. Une fois apprivoisée, la conduite est un peu plus agréable mais on est loin, très loin d'une jouabilité parfaite.
- Durée de vie16/20
C'est assurément le point fort du jeu. Avec les 16 circuits officiels de la saison 1989-1990 et la possibilité de concourir pendant une saison entière en solo ou à deux, Super Monaco GP est un jeu qui vous en donnera pour votre argent.
- Bande son6/20
Les voitures font un bruit de tondeuses malgré des moteurs ultra-performants et les crissements de pneus énervent très vite. A noter qu'il n'y a aucune musique pour égayer les courses.
- Scénario/
Avec des graphismes un tantinet plus travaillés et une jouabilité améliorée, Super Monaco GP aurait pu devenir une référence incontournable des jeux de courses automobiles sur Master System. Malheureusement, ses nombreux défauts ont raison du plaisir de jeu, sauf peut-être lors d'une partie à deux. Décevant.