Après le passage du blockbuster Super Mario 64, nombreux sont ceux qui pensaient avoir tout vu du jeu de plate-forme 3D. C'était sans compter sur le studio RareWare, déja auteur de Donkey-Kong Country qui avait su marquer toute une génération de joueurs de par ses innombrables qualités. Cette fois-ci c'est à travers une nouvelle licence que le studio anglais va briller de mille feux : Banjo-Kazooie. L'association insolite d'un ours brun et d'un oiseau au langage châtié, un duo qui compte bien marcher sur les plates-bandes du plombier italien de Nintendo.
Tout commence alors que Banjo fait sa sieste quotidienne en toute quiétude. La sorcière Gruntilda étant particulièrement laide, elle décide de kidnapper la jeune et jolie soeur de Banjo afin de lui voler sa beauté. Kazooie entend le vacarme causé par l'enlèvement et réveille Banjo. Ils sortent de leur maison et croisent leur ami Bottles la taupe qui leur annonce l'enlèvement de Tooty. Il n'en faut pas plus pour que les deux comparses décident d'aller sauver la jeune fille en bottant l'arrière-train de la sorcière au passage. Pour ce faire, il leur faudra traverser 9 mondes à thèmes, ainsi que l'immense tanière de Gruntilda.
Un scénario certes basique mais amplement suffisant pour un jeu de plate-forme. Surtout que l'intérêt de Banjo-Kazooie réside avant tout dans son gameplay et son humour. Justement, le gameplay de Banjo-Kazooie oblige le joueur à tirer parti des capacités des deux acolytes afin de progresser dans le jeu. Une pente trop raide pour Banjo ? Pas de problème, c'est Kazooie qui va se charger de porter Banjo sur son dos. Un arbre à escalader ? Banjo s'en charge, et ainsi de suite... Vous l'aurez donc compris, la combinaison des capacités propres à chaque personnage est le seul moyen d'avancer à travers les niveaux. Sans compter que le jeu adopte une structure similaire à Super Mario 64 où les étoiles sont remplacées par des pièces de puzzle à récupérer pour débloquer l'accès aux niveaux. Lorsque vous entrez dans un monde, toutes les pièces de puzzle sont présentes, mais pas forcément accessibles, vous obligeant à y revenir lorsque vous aurez obtenu les mouvements nécessaires.
Parallèlement à la collecte des pièces de puzzle, un autre facteur entre en jeu dans le cadre de votre progression : les notes de musique. Tandis que les pièces de puzzle sont là pour déverrouiller l'accès à de nouveaux mondes, les notes de musique vous permettent d'avancer de plus en plus loin dans la tanière de Gruntilda. Des portes magiques sont numérotées, ce nombre indiquant la quantité de notes de musiques requises pour la déverrouiller. Et pour compléter la partie objets à collectionner, parlons des gris-gris du magicien Mumbo-Jumbo à ramasser un peu partout. Présentez ces gris-gris au magicien et il vous transformera en diverses... choses ? Et oui, Mumbo est capable de vous transformer en crocodile, en fourmi, et même en machine à laver, ceci dans le but de vous aider à franchir les passages adéquats.
Prouvant qu'il n'y avait pas que Nintendo capable d'exploiter la Nintendo 64, RareWare fait une démonstration graphique avec une distance d'affichage impressionnante pour l'époque et des textures supérieures à la moyenne. La modélisation des protagonistes et des décors n'a pas à rougir même aujourd'hui, le temps n'ayant eu que peu d'effets sur le charme enrobant le tout. Idem pour la bande-son, un pur régal pour les tympans, une orgie d'instruments qui s'activent pour donner vie au jeu, et nous voilà gratifiés de pistes musicales légendaires tel le thème d'ouverture du jeu qui restera gravé dans les annales. Sans oublier les borborygmes hilarants qui resteront définitivement collés à l'image des personnages attachants de Banjo-Kazooie.
- Graphismes18/20
La modélisation est aujourd'hui encore irréprochable, les textures sont de très bonne facture et les animations parfaitement fluides. Le jeu vous fera traverser des univers éclectiques, du froid polaire à la canicule désertique, de l'antre du bonheur au manoir de l'horreur, vous allez visiter du pays !
- Jouabilité18/20
Nos deux acolytes répondent au doigt et à l'oeil, la précision de chaque geste est diabolique. Avec un panel de mouvements immense, le jeu est irréprochable au niveau de la jouabilité. Comment dire... millimétré comme du papier à musique ?
- Durée de vie15/20
Comptez sur une quinzaine d'heures pour finir le jeu à 100% et une dizaine d'heures pour le finir une première fois. Le jeu recèle malgré tout un grand nombre de secrets qui feront que vous y reviendrez souvent. Et puis, 10 heures de voyage dans un monde aussi fantastique, ça n'a pas de prix.
- Bande son18/20
A ce niveau-là, Banjo-Kazooie est une démonstration de talent. Le thème d'ouverture donne directement le ton, et au fil du jeu, des musiques plus géniales les unes que les autres se succèdent. Sans oublier que la musique se modifie en temps réel selon la situation. Et les borborygmes des personnages ont contribué à bâtir le mythe.
- Scénario16/20
Les apparences sont souvent trompeuses, et c'est le cas ici. Si le scénario est somme toute simpliste, le jeu regorge d'un humour dévastateur, qui fera mouche plus d'une fois. Couplé à une mise en scène de bonne facture et des personnages hauts en couleur, le jeu se fait remarquer sur le plan narratif.
Réussi à tous les niveaux, Banjo-Kazooie est un des meilleurs jeux de plates-formes, ni plus, ni moins. Méritant de trôner fièrement au panthéon des jeux vidéo, Banjo-Kazooie n'a pas à rougir de la comparaison avec l'intouchable Super Mario 64. Car si c'est ce dernier qui a donné à la plate-forme 3D ses lettres de noblesse, Banjo- Kazooie a su la sublimer.