Dans la veine d'un 7 Wonders ou d'un Puzzle Quest, 4 Elements est un jeu de réflexion sans prétention qu'il serait pourtant dommage de passer sous silence car il renferme ce petit quelque chose qui fait qu'on s'y attache sans trop savoir pourquoi. En combinant la magie d'un univers féerique et l'attrait d'un bon puzzle-game, ce titre parvient à tirer son épingle du jeu.
Le soft s'ouvre sur un écran titre bardé de couleurs, comme une invitation à laisser de côté le réel pour accepter de croire quelques instants à la magie des contes de fées. Dans le monde de 4 Elements, l'équilibre assurant le maintien de la paix vient d'être ébranlé par la disparition des quatre éléments de la nature : la terre, le feu, l'air et l'eau. Pour les retrouver, il vous faut restaurer le contenu d'anciens grimoires magiques scellés par une malédiction. Mais avant de pouvoir déverrouiller ces livres, vous allez d'abord devoir trouver les clés qui leur correspondent, puis plonger à l'intérieur des pages afin d'extraire les cartes qui symbolisent ces quatre grimoires.
Le jeu se déroule ainsi en trois étapes successives : l'ouverture du livre, la collecte des cartes et enfin leur restauration. La première est une phase d'objets cachés, la deuxième une phase de puzzle-game, et la troisième une phase d'observation où vous devez comparer la carte maudite avec son modèle en cherchant les différences. Autant dire que c'est la deuxième phase qui va nous intéresser, les deux autres étant là uniquement pour diversifier un peu le contenu du jeu. On le sait, plus un concept est simple sur le papier, plus il peut se révéler efficace dans les faits. C'est justement le cas avec 4 Elements où l'objectif de base consiste tout bêtement à guider un flux d'énergie vers la sortie. Chaque tableau renferme des gemmes qu'il faut regrouper par couleur pour les faire disparaître afin de libérer le flux vers l'autre bout du tableau.
Ici, le joueur n'inverse pas la position des pièces, il se contente de tracer une ligne imaginaire avec la souris en repassant par dessus celles qui sont déjà alignées. C'est d'ailleurs en agissant de la sorte qu'il provoque d'autres alignements qui résultent de la chute des blocs et qui peuvent être de n'importe quelle forme pourvu que les gemmes se suivent et soient de même couleur. La chaîne minimale est de trois pièces, mais plus vous parvenez à rallonger votre trait, plus la destruction des gemmes est efficace. Si les tableaux impressionnent par leur taille (plusieurs écrans), il faut garder à l'esprit que le but n'est pas de trouver tous les groupements possibles et imaginables, mais bien d'aller droit au but en guidant le flux d'énergie le plus rapidement possible vers l'autel de sortie. Ce qui vient compliquer le tout, ce sont les obstacles qui vous obligent parfois à chercher d'autres chaînes ailleurs afin de débloquer des pouvoirs qui vous permettront ensuite de détruire ou de contourner ces obstacles.
Quatre pouvoirs sont ainsi disponibles à partir du deuxième grimoire. Tous doivent être rechargés entre chaque utilisation, moyennant de nouveaux groupements d'une certaine couleur. Par exemple, en réunissant des gemmes vertes, vous pouvez recharger la pelle, un pouvoir qui vous permet de supprimer des tuiles sans avoir à construire une chaîne. Car la plupart des tableaux comportent des tuiles qui vous obligent à former plusieurs groupements successifs au même endroit pour que l'espace se libère complètement. Mais on trouve aussi des blocs de glace et d'autres éléments perturbateurs qui ne sont là que pour entraver votre progression. A l'aide du pouvoir de la bombe, vous pourrez non seulement faire exploser tout un groupe de tuiles mais aussi renouveler un amas de gemmes pour le remplacer par un autre. Le troisième pouvoir, celui de l'inversion, est utile lorsque vous souhaitez intervertir la position de deux pièces adjacentes. Quant au pouvoir du mélange, il remplace la totalité des gemmes par de nouvelles pour relancer la donne.
Tout ceci rend le jeu beaucoup plus fin qu'il n'y paraît à première vue, les tableaux devenant rapidement de vrais casse-tête où il faut trouver comment faire progresser son flux d'énergie en exploitant chacun des éléments présents dans chaque tableau. Les flèches, notamment, sont le meilleur moyen d'anéantir toute une ligne à la fois à peu de frais. Et plus ces flèches sont ramifiées, plus la réaction en chaîne prendra de l'ampleur. Pour autant, on ne reste jamais bêtement planté devant son écran à réfléchir dans le vide puisqu'il y a toujours des chaînes à former qui sont susceptibles de modifier à tout moment la configuration du terrain. De plus, le challenge se corse dès le deuxième grimoire avec un chrono de plus en plus serré qui pénalise les joueurs misant leur réussite sur le hasard. Disponible pour 15 euros en version boîte ou en téléchargement sur le site officiel, 4 Elements est un titre que l'on conseillera volontiers à tout amateur de bons puzzle-games.
- Graphismes11/20
Les grilles d'éléments sont agrémentés d'arrière-plans assez travaillés qui ne rompent pas avec le thème de la magie qu'on retrouve également dans les cartes cachées dans les grimoires.
- Jouabilité14/20
Le gameplay est impeccable, rapide, intuitif et extrêmement prenant. Très simples au départ, les règles du jeu se complexifient peu à peu dans les phases de puzzle-game. L'épreuve des différences et les scènes d'objets cachés sont bienvenues mais surprennent beaucoup moins.
- Durée de vie12/20
Si le premier grimoire se termine à l'instinct, les choses se corsent par la suite et deviennent beaucoup plus tendues. Le jeu reste toutefois un peu court malgré ses 150 grilles à résoudre. Le système de sauvegarde est également loin d'être optimal.
- Bande son14/20
Les musiques surprennent par leur qualité et contribuent à rendre l'expérience de jeu particulièrement agréable.
- Scénario/
Même s'il peut sembler plutôt anodin de prime abord, 4 Elements est un puzzle-game de qualité qui se révèle extrêmement prenant à jouer. Partant d'un concept simple comme bonjour, le soft se complexifie progressivement et donne envie de multiplier les parties pour aller au bout. Pour 15 euros, voilà une bonne opportunité de se détendre sans risque de prise de tête.