Babysitting Mania, c'est une histoire en trois actes qui symbolise on ne peut mieux les dérives de la politique éditoriale actuelle. Tout commence avec Nanny Mania, jeu flash gratuit sorti en 2005 dans lequel vous incarnez une domestique chargée de faire le ménage chez ses employeurs et de s'occuper de leur bébé. Basique et répétitif, le jeu bénéficie toutefois d'un rendu visuel mignonnet et de bruitages rigolos qui lui permettent de rencontrer un certain succès. Un succès dont tente de profiter, deux ans plus tard, sa suite intitulée Babysitting Mania. Sans apporter de réelle nouveauté sur le plan du gameplay et dotée d'une réalisation moins convaincante (les bruitages, notamment, ont disparu au profit d'une affreuse ritournelle), elle change pourtant de modèle économique : il en coûte désormais une vingtaine d'euros pour profiter du client complet sur PC, la version d'essai étant limitée à une heure de jeu. La traite des vaches à lait se poursuit aujourd'hui, en 2009, avec l'adaptation sur DS de Babysitting Mania : cette version, n'incluant pas la moindre petite nouveauté et souffrant d'un rendu visuel indigne du jeu flash d'origine, est proposée au tarif de 30 euros. On attend impatiemment le portage new-gen à 70 euros.

En attendant, quelques mots sur le jeu concerné. Babysitting Mania vous met toujours dans la peau d'une bonne à tout faire nommée Amélie Poussin (ne riez pas, c'est vrai), qui voit désormais ses tâches de ménage parasitées par les exactions des petits monstres dont elle a la garde. Le gameplay est simpliste : il ne vous laisse pas la possibilité de vous déplacer librement dans la maison mais vous limite à toucher du stylet les éléments bordés de rouge (frigo, canapé, télé, armoire à vêtements...) pour remettre de l'ordre derrière les enfants. Parfois, vous devez tout de même vous acquitter de séquences super évoluées de deux actions combinées, comme par exemple mettre le linge dans la machine ou les détritus à la corbeille (yeah !). En outre, certaines familles dans lesquelles vous êtes amené à intervenir ont un bébé, dont il faut s'occuper simultanément. Et par-dessus le marché, vous êtes susceptible d'intervenir dans des fêtes d'anniversaire, impliquant une palanquée de marmots désagréables. Il vous faut alors garder l'oeil sur la jauge de chaos située sur l'écran supérieur, qui vous renseigne sur votre maîtrise de la situation. Si vous êtes débordé, vous pouvez toujours toucher les gamins pour leur demander gentiment de rester en place quelques secondes (BON, MAINTENANT TU TE CALMES OU J'APPELLE TES PARENTS, HEIN !) ou bien encore boire du café pour profiter d'un boost de quelques secondes. Après avoir rétabli l'ordre, vous n'avez plus qu'à coucher les enfants en attendant que leurs parents reviennent, ce qui clôt le niveau. Malgré ses quelques subtilités, le gameplay est d'une répétitivité démentielle, d'autant que si le jeu propose une vingtaine de demeures (et autant de familles différentes), il faut faire 5 ou 6 fois la même avant de pouvoir passer à la suivante. La durée de vie de ce jeu flash anecdotique vendu 30 euros n'en est que plus artificielle.