Directement adapté du film éponyme qui sortira dans les salles obscures le 18 février, Palace pour Chiens tente d'être original dans un genre qui ne l'est souvent pas. Oubliez les traditionnelles séances de caresses ponctuées par l'apparition de petits cœurs, il est avant tout question d'exploration et de réflexion dans le titre de 505 Games.
A l'instar des événements qui se déroulent dans le long métrage, cette adaptation tourne autour d'un héros principal : l'hôtel. En effet, c'est derrière ses murs que l'essentiel de l'aventure va se développer, sur l'écran du bas de la DS. A long terme, le but du jeu n'est autre que de redonner une seconde vie à cet immeuble délabré et poussiéreux pour en faire un refuge improvisé pour chiens errants. Au départ sombre et crasseux, l'hôtel, dont les étages se parcourent en glissant le stylet vers le haut ou vers le bas, se métamorphose en palace clinquant et bondé de gadgets au fil des 10 chapitres que propose le jeu. L'idée, quelque peu ambitieuse, vient de Bruce et Andi, deux frères qui retrouvent leur chien Friday au rez-de-chaussée du fameux hôtel. Un lieu qu'ont adopté d'autres quadrupèdes sans famille. Le scénario est quelque peu bancal et peu crédible mais son incidence est quasi nulle sur le gameplay du soft.
Un gameplay articulé autour de trois mécanismes bien distincts : l'exploration, la construction et l'entretien des animaux. L'exploration tout d'abord, consiste à fouiller une vingtaine de pièces, sur six étages, pour y trouver de quoi confectionner des gadgets, faute de pouvoir investir dans un mobilier et des outils adéquats. Le joueur sélectionne une pièce à l'aide du stylet puis, une fois face à son contenu, il utilise la croix directionnelle pour la balayer en largeur, depuis une vue panoramique. Toujours au stylet, il va devoir trouver tous les objets qui composent une liste afin d'avoir suffisamment de matière pour créer de quoi permettre par exemple aux animaux de faire leurs besoins ou de manger à leur faim. En fonction du gadget et de sa complexité, la liste peut aller du simple au triple, ce qui fera varier le temps des recherches, les objets étant éparpillés aux quatre coins de l'immeuble. Pour se simplifier la tâche, le joueur pourra toujours pointer le stylet partout où sont entassés des objets au lieu de fouiller du regard chaque centimètre carré afin de dégoter le précieux outil. Un gain de temps non négligeable, d'autant que les bons objets sont automatiquement placés dans un inventaire et que les autres ne bougent pas de l'écran.
La construction quant à elle se présente sous la forme d'un simple mini-jeu d'assemblage des pièces récoltées en suivant un modèle bien précis. L'opération est enfantine dans la mesure où il est impossible de monter un gadget boiteux ou qui ne fonctionne pas. En effet, si vous ne prenez pas le bon objet, on vous le signale immédiatement, vous n'avez donc plus qu'à sélectionner un autre objet. Du coup, comme pour l'exploration où il suffit de "cliquer" un peu partout, le challenge est quasi inexistant. Là où le titre se complexifie légèrement, c'est au niveau de la gestion du "personnel" et de l'entretien des toutous. S'il est assez simple, lorsque vous ne vous occupez que de deux ou trois chiens, de répondre rapidement à leurs besoins, la chose prend une autre ampleur lorsque les 10 pensionnaires (Cooper, Friday, Georgia, Henry, Juliet, Lenny, Ouaf, Roméo, Sebastian et Viola) sont dans vos pattes. Il vous incombe alors, en plus de continuer à chercher des objets pour construire des gadgets, à veiller à ce que les chiens ne manquent de rien afin de valider la case "chiens heureux", condition sine qua non à l'accession au chapitre suivant. Il vous faudra alors pointer le stylet un peu partout et demander à vos amis de se déplacer à chaque étage de l'hôtel pour s'occuper des bestioles, elles aussi amenées à se mouvoir sur vos ordres, pour aller aux petits coins par exemple. En parallèle, vous devrez les nourrir, leur donner à boire, jouer avec eux ou encore nettoyer leurs petites saletés.
- Graphismes13/20
Il ne faut pas craindre d'évoluer face à un décor fixe du début à la fin de l'histoire, ponctué par les déplacements des différents protagonistes. En tout cas, la réalisation est plutôt réussie, l'hôtel fourmillant de détails et se muant progressivement en véritable palace. On aurait souhaité pouvoir zoomer sur une pièce avant même d'y entrer, afin d'apprécier réellement ces détails, minuscules.
- Jouabilité12/20
Palace pour Chiens a tenu à rester fidèle au film et s'avère en ce sens très différent de la majorité des jeux dans lesquels le joueur doit s'occuper d'animaux. Plus prenant, plus varié, il est cependant quelque peu rigide dans son fonctionnement. En effet, les épreuves d'exploration et de construction n'apportent pas leur lot de surprises et la gestion de la santé des chiens est vraiment trop basique.
- Durée de vie13/20
Bien qu'il n'y ait pas véritablement d'intrigue, Palace pour Chiens a pour lui cet intérêt tournant autour de l'hôtel, que l'on voit s'embellir à chacun des 10 chapitres. Les joueurs ont donc un autre but que de s'occuper des animaux, ce qui n'est franchement pas pour nous déplaire.
- Bande son11/20
Malheureusement, les doublages sont en anglais, ce qui constitue une déception, bien que le jeu soit entièrement sous-titré en français. Pour le reste, il faut se contenter de musiques d'ambiance et de bruitages basiques.
- Scénario/
Palace pour Chiens a pour lui son originalité, sa fidélité au long métrage et sa capacité à proposer au joueur une progression visuelle intéressante. Son principal défaut est d'être assez quelconque en termes de mécanismes de gameplay et de plonger le joueur dans une sorte de passivité durant les phases de construction. Reste un titre qui a pris des risques et qui pourra même contenter un public amateur de jeux d'aventure.