Barbie Styliste : Défilé de Mode ne cherche pas vraiment à faire dans l'original et reprend à son compte une approche déjà vue et revue pour un titre qui s'adresse vraiment aux plus jeunes par son grand manque de liberté et de possibilités réelles de personnalisation. Voilà donc la fillette embarquée dans le flambant neuf atelier de création de Barbie, prête à relever les défis représentés par les différentes commandes qui lui seront passées. A chaque étape correspond en effet un thème (premier rendez-vous, plage, nouvel an chinois etc) et un nombre de modèles à réaliser à partir de patrons qu'il ne reste qu'à "peindre".

Si les patrons de base s'accumulent sur la table de travail au gré de la progression, on n'en trouvera jamais guère plus de 7 correspondant vraiment à la thématique du défilé à venir. 3 types de hauts, 3 types de bas et une tenue complète. On assortit alors deux parties avant de leur donner un peu de couleur. POn fait son choix dans des coloris unis, des motifs tampons ou des thèmes complets. Une fois les vêtements créés, il ne reste qu'à choisir un mannequin, une coupe de cheveux qui, soit dit en passant, tient souvent du terrorisme capillaire le plus condamnable, et une paire de chaussures. La seconde étape consistera à définir le décor du défilé en choisissant une forme de podium, un thème pour la déco, une nuance pour l'éclairage, une musique (qui là encore a quelque chose d'une arme de destruction massive auriculaire) et les poses que prendront les modèles. Après tout ce travail, il ne reste plus à la miss qu'à contempler son oeuvre.

L'interface très simpliste et le fait qu'il n'y ait aucun type d'évaluation du travail accompli destinent clairement le produit à un jeune public. Il est impossible de perdre dans Barbie Styliste. A tel point que si on décide d'utiliser des doudounes en duvet d'Eider pour un défilé Plage, Barbie ne lancera pas moins de commentaires sur notre génie créatif (la preuve qu'il est particulièrement développé). Soit, admettons. On est en revanche un peu plus chagriné par la pauvreté de l'interface de création qui ressemble à une version limitée de Paint. Il n'est ainsi pas possible de choisir un chemisier puis de le couvrir d'une vareuse. Si l'ensemble existe, c'est sous la forme d'un patron complet et lorsqu'on souhaite lui donner de la couleur on a le choix entre le mode "pot de peinture" qui collera la couleur de manière uniforme sur tout le patron ou l'utilisation d'un énorme pinceau qui oblige à faire un coloriage très approximatif, pour ne pas dire carrément fastidieux si on souhaite donner une couleur au chemisier et une autre à la vareuse. C'est encore pire pour les détails d'un vêtement. Ceintures, boutons et autres sont si petits que le pinceau fait facilement 2 ou 3 fois leur taille. Pour le public cible, l'interface commence donc à sembler passablement contraignante. Il aurait pourtant suffi que les éléments de la tenue soit considérés comme indépendants pour simplifier la tâche. En l'état, Barbie Styliste impose finalement un barbouillage assez moche ou la simple application de motifs tout prêts sur des patrons tout prêts. Motifs qui sont par ailleurs souvent assez laids et tellement improbables que même sur une poupée Barbie, on a peu de chances de les retrouver.

Au moins l'habillage du jeu se montre décent en comparaison de ce qu'on a pu voir dans ce registre. Coloré, avec des modèles 3D certes grossiers mais qui sont au moins propres et suffisamment humanoïdes pour ne pas risquer de provoquer des terreurs nocturnes, contrairement à ce qu'offre, par exemple, un jeu comme Opération Mode. Pourtant, difficile de pardonner le manque de clarté de l'interface aux yeux d'un jeune public, interface qui malgré un aspect "enfantin" fait l'impasse sur les infos-bulles ou la simple adjonction d'un texte sous les icônes. On accède donc aux sections du jeu en cliquant sur des boutons au dessin parfois abscons et après deux heures de jeu, votre serviteur n'a toujours pas saisi comment appliquer une pose aux mannequins défilant. Et le serviteur en question n'a pourtant pas grand-chose à voir avec une fillette... ce qui explique peut-être pas mal de choses quand on y pense.